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vendredi 15 août 2025

Souvenir d'une montagne de Pak Wan Seo

Souvenir d'une montagne de Pak Wan Seo
Autrice : Pak Wan Seo
Maison d'édition : Atelier des cahiers
Date de sortie : 10 Juillet 2025
ISBN : 979-10-91555-95-1
Pages : 260
Prix : 18

RésuméSouvenir d’une montagne offre une rare restitution du quotidien des quelques civils restés à Séoul alors que la ville était tour à tour envahie puis abandonnée par l’armée populaire nord-coréenne et par l’armée nationale sud-coréenne.
Comme Marguerite Duras dans son cycle indochinois, Pak Wan-seo est revenue tout au long de son œuvre sur ce moment marquant de sa vie que seule la réécriture littéraire pouvait rendre tolérable : son enfance sous l’autorité d’une mère veuve et sombre qui veut faire d’elle une « femme moderne » et sa jeunesse pendant la guerre de Corée qui lui arrache un frère aîné, à la fois aimé et haï.
Grâce à son exceptionnelle mémoire et à un ton dont la franchise peut surprendre, Pak Wan-seo ressuscite un passé qu’elle avait médité durant plus de quarante ans. La violence de la guerre, la frustration et la douleur y sont passées au filtre d’un regard profondément humain.
Ce roman autobiographique se situe chronologiquement entre Hors les murs et L’Arbre nu ;  deux romans publiés par l’Atelier des Cahiers.

MON AVIS : Merci à la maison d'édition pour ce service presse.

Ce roman suit directement "Hors les murs". Je vous conseille de l'avoir lu avant. On retrouve Pak Wan-Seo en pleine guerre de Corée avec sa mère, sa belle-sœur et son frère. En arrière plan, on devine la guerre sur Séoul. Contrairement au précédent livre, j'ai eu un peu mal mais j'ai fini par comprendre pourquoi. L'ambiance est vraiment particulière ce qui est normal au regard de la situation. On ne sait jamais clairement à qui l'autrice a affaire (l'armée populaire ou nationale). En tout cas, c'était confus pour moi.
 
La narratrice nous montre la difficulté de se nourrir et de cohabiter dans ces circonstances. C'est également dans ces moments-là que l'on découvre les gens tels qu'ils sont. Personne n'est parfait. D'un côté, la mère ne jure que par son fils souffrant. On a l'impression qu'elle cherche presque à se débarrasser de sa fille. La tension entre les deux ne va que croissante sans forcément être verbalisé. Heureusement, au bout d'un moment, les choses deviennent plus claires.
 
Un aspect important de ce roman réside dans le travail qu'à trouver l'autrice à l'époque. On découvre vraiment comment les choses se passer : les salaires, les différents postes et surtout le public visé. Je trouve ça fou qu'elle est réussie sans savoir trop parler anglais. Elle se montre d'ailleurs honnête sur sa façon d'être.
 
En bref, ce roman est très intéressant et permet une immersion dans la Corée pendant la guerre. Même si le début m'a semblé confus, c'est justement du fait des armées aux visions totalement opposées.

mercredi 13 août 2025

Hors les murs de Pak Wan Seo

Hors les murs de Pak Wan Seo
Autrice : Pak Wan-Seo
Maison d'édition : Atelier des cahiers
Date de sortie : Mars 2020 (format poche en hiver 2025)
ISBN : 979-10-91555-65-4
Pages : 268
Prix : 18

Résumé : Ce texte autobiographique romancé décrit avec empathie et humour l’enfance et la jeunesse de la romancière dans une Corée bouleversée par l’occupation japonaise et la guerre de Corée. Mêlant destin individuel et histoire d’un pays, il tisse les drames avec brio et finesse, offrant à la littérature un important témoignage. Les lecteurs ne s’y sont pas trompés, en Corée où il s’est vendu à plus de 1,5 million d’exemplaires, et aux États-Unis où la traduction anglaise a été acclamée par la critique.

MON AVIS : Ce roman est le premier d'une trilogie. Je vous conseille d'avoir le deuxième tome sous la main "souvenir d'une montagne" tant les deux tomes se suivent directement. On suit dans celui-ci l'histoire de l'autrice de son enfance jusqu'au début de la guerre de Corée. Elle a grandi à la campagne pour rejoindre Séoul adolescente par la volonté de sa mère qui souhaitait qu'elle devienne une femme moderne.

Au cours de la lecture, vous découvrirez la vie à la campagne d'une petite fille, le rôle de chaque membre de la famille et la hiérarchie au sein de cette dernière. On apprend énormément de choses. L'impact du confucianisme est très présent mais on voit aussi que les choses ont un peu changé. Je pense à la mère de l'autrice qui a décidé de partir à Séoul contre l'avis de tous. Cette femme était extrêmement dure à cheval entre cette volonté de modernité pour sa fille et ses mensonges. Je vous laisserai lire le livre pour comprendre.

L'autre point du roman concerne l'histoire du pays. On sent la différence entre la campagne et la ville. L'autrice laisse l'histoire au second plan. Par exemple, l'occupation japonaise ne se devine que l'apprentissage du japonais à l'école avec une enseignante japonaise. Mais Pak Wan Seo étant encore jeune, elle suit le mouvement. C'est à la fin de la seconde guerre mondiale et le début de la guerre de Corée que les choses changent et l'ambiance également.

En bref, ce roman est une immersion dans la Corée avant la seconde guerre mondiale jusqu'au début de la guerre de Corée ainsi que l'évolution de la société. 

vendredi 25 juillet 2025

Chroniques au fil de l'eau de Park Taewon

Chroniques au fil de l'eau de Park Taewon
Auteur : Park Taewon
Maison d'édition : Atelier des cahiers
Date de sortie : 24 Juin 2025
ISBN : 979-10-91555-94-4
Pages : 228
Prix : 10,50

Résumé : Ce roman est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la littérature coréenne moderne. Offrant une représentation minutieuse et réaliste de la vie urbaine, l’auteur y dépeint les différentes couches d’un quartier de Séoul traversé par un ruisseau aujourd’hui devenu un haut lieu touristique. Son style réaliste, ses observations et ses descriptions sans artifices des personnages et de leur quotidien nous transportent au cœur de ce quartier populaire.

MON AVIS : Merci à la maison d'édition pour ce service presse.
 
C'est le second livre de l'auteur que je lis. Celui-ci est différent. L'auteur nous relate la vie autour d'un ruisseau. D'ailleurs, vous trouverez un avant-propos concernant ce ruisseau, un glossaire et des photos à la fin. Au début de l'histoire, j'ai eu un peu de mal parce que les personnages sont appelés "la maman de ..." ou "le papa de...". C'est plus souvent le cas pour les femmes que les hommes. Pour ceux que ça ferait fuir, on s'y habitue et surtout il y a une raison à ça : le confucianisme. J'ai vraiment ressenti les différents status sociaux au fil des pages. 

On découvre les différences financières entre les employées qui lavent le linge au bord du ruisseau et les femmes qui restent à la maison. Les hommes sont souvent libres de leur mouvement, peuvent sortir sans forcément pour une raison spéciale et surtout ont un haut statut. On suit également l'évolution des personnages. Je pense à l'assistant du coiffeur que j'ai adoré Jae-Bong. Il observe beaucoup ce qui se passe autour du ruisseau et semble savoir tout sur tout le monde.

La situation des femmes est tout de même plus présente que celle des hommes. Je pense à une femme devenue gisaeng ou à une jeune qui se marie et les conséquences. On se rend s'aperçoit que ces messieurs ne sont pas très sympathiques avec les femmes. Même si pour l'un d'entre eux, la femme se montre bien plus maligne. Ce n'est pas bien mais franchement dans ce genre de choses, j'ai envie dire...
 
En bref, c'était un roman très intéressant qui nous permet de découvrir l'histoire des habitants autour d'un ruisseau mélangeant tous les statuts. 

mercredi 18 juin 2025

Bienvenue à la librairie Hyunam de Hwang Bo-Reum

Bienvenue à la librairie Hyunam de Hwang Bo-Reum
Autrice : Hwang Bo-Reum
Maison d'édition : Picquier
Date de sortie : Août 2024
ISBN : 978-2-8097-1675-7
Pages : 360
Prix : 22

Résumé : Quand certains ont imaginé le paradis comme une bibliothèque, d’autres choisiront sans hésiter une librairie. En garnissant les rayonnages de sa nouvelle librairie, Yeong-ju y met tout son cœur, comme si elle essayait, avec les livres, de renouer avec une amie perdue de vue depuis sa jeunesse. Elle répond aux demandes des lecteurs, même les plus surprenantes, elle cherche un livre pour dégeler le cœur et glisse parfois dans les volumes de petites notes de la taille d’une paume, qu’elle conclut par « ce roman m’a donné ce plaisir ».

Elle découvre aussi le plaisir d’organiser des rencontres avec des écrivains, d’animer un club de lecture, d’accueillir un atelier d’écriture, de conseiller des livres avec la joie d’éteindre souvent des chagrins avec une heure de lecture. La librairie devient rapidement le cœur battant du petit quartier de Hyunam où se nouent des amitiés, des interrogations sincères sur le sens de la vie et le pouvoir des livres.

Il y a à ses côtés le barista Min-jun, qui trie les grains de café comme les mauvaises pensées, Jimi la torréfactrice passionnée, sans compter les habitués qui ont élu domicile parmi les livres, comme Jeong-seo qui tricote des éponges en forme de pain de mie entre les bibliothèques.

Une belle déclaration d’amour à la librairie.


MON AVIS : Ma pauvre libraire n'a pas eu le temps de le mettre en rayon. Je l'ai réservé dès que j'ai su qu'elle l'avait reçu. Je savais que j'aimerai ce livre mais pas à ce point-là. En même temps, rien qu'en voyant le titre du livre, on sait déjà ce qu'on va lire mais c'est tellement plus que ça. Lorsqu'un passage me plaît particulièrement, je mets des post-it. Pour celui-ci, j'en aurai mis partout.

On suit Yeong-ju, une jeune femme qui tient une librairie. Les débuts ont été compliqué. Elle a embauché un barista Min-jun qui a trente ans. On imagine une librairie chaleureuse dans laquelle les clients deviennent vite des habitués, un endroit qui permet d'appuyer sur pause. Et ça fait du bien. On suit essentiellement la libraire mais certains chapitres sont écrits du point de vue d'autres personnages. Celui de Min-jun m'a beaucoup parlé.

Ce roman est un hymne aux librairies. L'autrice y aborde beaucoup de choses sur la vie en librairie mais également les difficultés qu'elles rencontrent. Celle dont il est question ici se trouve dans un quartier calme et éloigné du centre ville. J'ai le souvenir d'un extrait parlant des influenceurs littéraires que je trouve intéressant. Forcément, l'autrice distille des références littéraires dont deux totalement fictives. Elles sont recensées à la fin du livre.

D'autres personnages apparaissent au fil des pages. La toréfactrice Jimi nous apprend énormément sur le café. Jeong-Seo, une jeune femme atypique, tricote des éponges. On apprend à les connaître au fil des pages. Il y a également un adolescent que j'ai apprécié. Il est exemple typique de la personne perdue qui va découvrir un monde grâce à la librairie.

En bref, je pourrai probablement en écrire plus tant il y a de sujets abordés. Je retiendrai un livre magnifique qui permet aux lecteurs de prendre une pause au sens propre du terme. Je ne peux que le recommander aux amoureux des livres et encore plus à ceux qui soutiennent les libraires indépendantes.


vendredi 13 juin 2025

Coffret Au cœur du Yamato de Aki Shimazaki

Coffret Au cœur du Yamato de Aki Shimazaki
Autrice : Aki Shimazaki
Maison d'édition : Acte Sud
Date de sortie : Novembre 2017
ISBN : 978-2-330-08737-1
Pages : 656
Prix : 35,90

Résumé : Après l’immense succès du cycle “Le Poids des secrets”, Aki Shimazaki en a achevé un deuxième, ici proposé dans son intégralité : intitulé “Au cœur du Yamato”, il est composé des romans “Mitsuba”, “Zakuro”, “Tonbo”, “Tsukushi” et “Yamabuki” qui peuvent se lire indépendamment ou dans l’ordre que l’on voudra. On y retrouvera l’écriture discrète, élégante et pleine d’empathie qu’on lui connaît.

MON AVIS : Je découvre enfin cette autrice japonaise dont j'ai tant entendue parler. J'ai même honte d'avoir tardé au point que ma libraire en ait lu avant moi. Ce coffret contient cinq romans qui font environ 120 pages chacun. C'est le premier avantage. Le second est que l'on n'est pas obligé de les lire dans l'ordre et qu'ils sont indépendant les uns des autres (pour cette saga).

Le point commun de cette série est que tous les personnages font parti de la compagnie Goshima. On y trouve plusieurs générations et surtout des histoires qui se croisent. La plume de l'autrice est claire et nette, sans fioriture et surtout tout en pudeur comme on l'attend des auteurs japonais. Je suis toujours épatée par leur capacité à écrire des choses simples en utilisant les bons mots avec cette ambiance si particulière.

Je ne ferai pas d'avis par romans volontairement. Il est si facile d'en dire trop. On peut se contenter d'un seul roman si on le souhaite mais je pense que vous passeriez à côté de quelque chose. En ayant lu le dernier livre, j'avais le sentiment d'avoir réellement terminé l'histoire. La principale raison est sûrement le fait qu'on retrouve certains personnages dans les autres livres. De plus, deux romans se répondent si je peux m'exprimer ainsi sans rien spoiler.

Parce que rien n'est parfait, je vous préciserai que l'un de ces livres m'a un peu ennuyer parce que j'avais la référence mentionné dès le début. Rien qu'avec ça, j'avais une assez bonne idée de la suite du livre et comme je l'imaginais, les choses se sont passées à peu près comme prévu. J'avais juste oublié un détail lu dans un autre tome.

Concernant les thèmes abordés, vous trouverez les questions typiquement japonaise (bien que de par mon vécu, j'ai tendance à penser qu'il est universel). Qu'est-on prêt à sacrifier pour son travail? Le passé a-t-il une incidence sur le présent? Les liens familiaux et les secrets de famille, les influences extérieures et de la société, le poids du regard des autres, les apparences plus fortes que soi. Et je pourrai probablement en dire plus. J'ajouterai que la grande histoire rencontre la petite.

En bref, j'ai beaucoup apprécié cette série et ces personnages. Le regard de l'autrice sur la société japonaise et son histoire est très précis. J'ai d'ailleurs beaucoup appris sur l'un des romans. J'étais effarée. je ne le mets pas en coup de cœur pour la légère déception sur l'un d'entre eux mais pour les autres, je me suis laissée porter.

mercredi 23 avril 2025

Semantic error tome 1 de J. Soori

Semantic error tome 1 de J. Soori


Autrice : J. Soori
Maison d'édition : Bookmark
Date de sortie : 6 Novembre 2024
ISBN : 9791038138773
Pages : 222
Prix : 21,99

Résumé :
Dans l’univers parfaitement ordonné de Choo Sangwoo, Jang Jaeyoung apparaît comme une véritable « erreur sémantique ». Lorsque les deux se retrouvent contraints de travailler ensemble à nouveau, la tension monte en flèche.

Choo Sangwoo, étudiant en informatique rigide et méticuleux, est connu pour son obsession des règles et de la précision. Sa vie est organisée et structurée à la minute près. C’est pourquoi il n’a pas hésité à retirer les noms de ses camarades lors de la présentation de leur projet commun auquel personne n’a contribué. Il était loin d’imaginer qu’il devrait retravailler avec l’un d’eux.

Malheureusement pour lui, Jaeyoung, la star du campus, dont les ambitions de diplôme et d’études à l’étranger ont été compromises par cette décision, est bien décidé à se venger. Il se lance dans une série de provocations qui bouleversent la vie parfaitement orchestrée de Sangwoo.

Comment un futur ingénieur aussi rigide et un artiste charismatique, à qui tout semble réussir, vont-ils réussir à collaborer ?

Découvrez comment cette rencontre explosive entre deux mondes opposés pourrait conduire à une connexion étonnamment profonde.

MON AVIS : J'ai entendu parler de ce titre grâce à son adaptation en série. Je n'ai pas hésité une seconde avant d'acheter le roman. L'objet livre est magnifique avec un graphisme sur la tranche. On suit Choo Sangwoo, un étudiant en informatique à la vie bien routinière. Il ne laisse rien passer et rien au hasard. Il respecte les règles à la lettre et c'est bien cet aspect de sa personnalité qui va lancer l'histoire.

En effet, lors d'une présentation à l'université, il a retiré les noms de ses camarades, ces derniers n'ayant pas participé. En conséquences, ils sont contraints de refaire leur année. Pour l'un d'entre eux, Jaeyoung, ses projets sont bouleversés. Il va essayer de convaincre Sangwoo de dire un mot pour lui à leur professeur. Mais Sangwoo campe sur ses positions. À partir de là, Jaeyoung est décidé à se venger.
 
Je vous laisse imaginer les scènes que ça peut occasionner. Ce roman applique l'idée que les contraires s'attirent mais il va s'en passer des choses avant que ça n'arrive. Les personnages sont tellement opposés que chaque rencontre est explosive. Jaeyoung est, en plus, observateur, et sait comment gâcher la journée de Sangwoo. Ou devrai-je dire les journées. C'est vraiment un roman drôle. On ne penche pas pour un personnage plus qu'un autre. 

L'écriture est fluide. L'autrice a hyper bien construit l'histoire. On rencontre d'abord Sangwoo pour ensuite, rencontrer Jaeyoung. On suit par après, l'évolution de leur relation tumultueuse. Jamais ils n'auraient imaginé tomber amoureux. J'ai apprécié aussi qu'on ne perde pas de temps avec des scènes pour prolonger le roman. On va droit au but. 

En bref, j'ai adoré ce roman qui m'a fait rire avec ces personnages totalement opposés. J'étais frustrée que la suite ne soit pas encore sortie tant je suis curieuse de connaître le devenir de leur relation.

vendredi 14 mars 2025

Strange pictures de Uketsu

Strange pictures de Uketsu
Auteur : Uketsu
Maison d'édition : Seuil
Date de sortie : 10 Janvier 2025
ISBN : 9782021578102
Pages : 288
Prix : 19,90

Résumé : Plus on regarde, plus ça devient étrange.
Un blog inquiétant, un enfant qui disparaît, un cadavre massacré, une jeune fille dans un centre de redressement… Quelle vérité choquante se dissimule dans ces « étranges images » ? !

Uketsu est l’écrivain le plus vendu au Japon, et le leader de la nouvelle vague des auteurs de thrillers et d’horreur. Artiste complet, il écrit, dessine, publie des vidéos d’horreur et de suspense et compose de la musique. On ne connaît pas sa véritable identité, il apparaît toujours vêtu de noir avec un masque blanc.

MON AVIS : Quand je pense que j'ai hésité à acheter ce livre... Quelle erreur j'aurai faite! J'ai complètement halluciné. Si je devais comparé ce livre à une forme géométrique, je dirai un cercle. Je n'en dirai pas plus sous peine de vous dévoiler des choses. J'ai vraiment peur de vous donner un indice sur quoique ce soit. Le résumé est parfait. Il ne faut vraiment rien dire de plus et se plonger dans cette lecture sans rien savoir. Je préciserai juste que si vous êtes inquiet concernant l'horreur, il n'y en a pas. C'est plus une tension qu'on ressent tant on est captivé par l'histoire.
 
Au début, on suit un étudiant qui va s'intéresser à un blog étrange et va essayer de comprendre pourquoi son auteur a arrêté de publier. J'ai déjà l'impression d'en dire trop et pourtant, je sais que pour ceux qui ne l'ont pas lu, ce n'est rien. L'auteur a parfaitement construit son intrigue mais ça va bien au-delà. Même le choix des mots est important. Je tiens à saluer le travail du traducteur au passage. L'auteur utilise différents formats : l'écrit et le dessin. Je vous mets au défi de comprendre tout avec les dessins. C'est vraiment impossible.

On ouvre le livre sans penser qu'on finira addict. Je pensais ne lire qu'un chapitre. Finalement, j'en ai lu deux d'un coup. Et les deux autres le lendemain. La seule raison pour laquelle je n'ai pas lu le livre en une fois, c'est parce que c'était une lecture commune. J'ai voulu être sage. Habituellement, je vous mentionne les thèmes mais je n'en dirai rien non plus. Honnêtement, je ne dévoilerai probablement rien mais je préfère ne pas prendre de risques. 

En bref, j'ai eu un énorme coup de cœur pour ce livre. Si vous cherchez à être surpris, je ne peux que vous recommander ce roman atypique. 

 

vendredi 7 mars 2025

Le goûter du lion de Ogawa Ito

Le goûter du lion de Ogawa Ito
Autrice : Ogawa Ito
Maison d'édition : Picquier
Date de sortie : Août 2022
ISBN : 978-2-8097-1598-9
Pages : 272
Prix : 19

Résumé : Ce qui fait de ce livre grave et pudique un roman solaire, c’est d’abord le lieu  : l’île aux citrons dans la mer intérieure du Japon, qu’il faut gagner en bateau  ; et encore, l’image magnifique de l’union de la mer, du ciel et de la lumière : la   mer scintillante, illuminée par un incroyable sourire, surplombée par la Maison du Lion, ce lieu de paix où Shizuko a choisi de venir pour vivre pleinement ses derniers jours en attendant la mort.
Avec elle, nous ferons la connaissance des pensionnaires – ses camarades, ses alliés et pour tout dire, sa nouvelle famille – ainsi que de la chienne Rokka qui s’attache à elle pour son plus grand bonheur. En leur compagnie, il y aura aussi les goûters du dimanche où grandit peu à peu son amour de la vie quand on la savoure en même temps qu’un dessert d’enfance, une vie qui aurait le goût de la fleur de tofu, d’une tarte aux pommes ou des mochis-pivoines.
Avec la délicatesse d’écriture que nous lui connaissons dans ses précédents romans, Ogawa Ito entraîne peu à peu Shizuko sur un chemin de poésie dont la mélodie possède la voix grave et conciliante d’un violoncelle  ; un chemin apaisé comme pour dire la gratitude d’exister.

MON AVIS : Je suis fan de cette autrice. Pour être franche, j'ai acheté ce roman un peu les yeux fermés. "Un peu" parce que j'ai lu le résumé. Si ça n'avait pas été elle, je n'aurai pas pris de risque. Le thème abordé est difficile : la fin de vie. On suit Shizuku, une femme de 33 ans atteinte d'un cancer en phase terminal. Avec l'aide de son médecin, elle décide d'arrêter les soins et de finir sa vie à la maison du Lion. Ce lieu est spécialisé pour ça. Les résidents font ce qu'ils veulent. La seule obligation : assister à l'heure du goûter le dimanche à 15h.

Ce livre est loin d'être déprimant même si je vous conseille quand même de prévoir des mouchoirs pour la fin mais j'y reviendrai. Au début, j'ai eu du mal. Ça fait plusieurs lectures comme ça. J'ai besoin d'un temps d'adaptation pour renter dans l'histoire. Ici, je pense que j'étais en empathie totale avec l'héroïne qui a le même âge que moi. Ce qui pourrait expliquer l'émotion qui m'avait envahi. Aimant pratiqué l'art de la fuite émotionnelle, j'ai pausé le livre. Pour mieux le reprendre. En apparence, on pense que Shizuku a accepté la situation. On découvre qu'il n'en est rien. Les décisions qu'elle a prise vont plus ou moins se retourner contre elle.
 
On suit son quotidien dans ce lieu pas comme les autres. On imagine cette maison donnant sur la mer, un ciel bleu limpide proche des vignes. On image l'atmosphère calme et détendu dont tout le monde rêve sur cette petite île des citrons. (elle s'appelle vraiment comme ça). Cet endroit est géré par une infirmière pour le moins atypique. Je vous laisse découvrir son nom. Ça m'a fait rire au début et j'ai été surprise à chaque fois que je l'ai lu. L'explication nous est donnée. L'histoire de cette infirmière qui tient en un paragraphe est vraiment touchante. C'est l'art des japonais de savoir en si peu de mots vous toucher en pleins cœur.

Aussi étonnant que ça puisse paraître, la nature est très présente mais la nourriture tout autant. Tous les résidents ont la possibilité de remplir un document pour demander un dessert en particulier. Chaque dimanche, l'infirmière tir au sort l'un d'entre eux. Elle lit le texte avant la dégustation. Cette idée merveilleuse a un réel impact sur tout le monde et pas seulement sur la personne concernée. Il y en a qui donne vraiment envie. J'aurai adoré y goûter. Ces japonais et la nourriture...

Concernant Shizuku, bien qu'elle soit en fin de vie, va évoluer psychologiquement au contact de tout le monde. Il y a une vrai philosophie de vie dans les réflexions. On sait tous que c'est plus facile à dire qu'à faire mais elle accepte tout ce qu'elle a vécu que ce soit positif et négatif. Elle arrête surtout de se mentir à elle-même tout au fin de son cœur. On a tous des désirs enfuies qu'on ignore. Et c'est ce dont ce livre nous parle : comment leur permettre de s'exprimer.

La fin est sublime. J'aime lire ces livres qui sublimes la mort tout en pudeur et montre qu'il y a un après. Je vous laisse découvrir ce que je sous-entends par là. Pourtant, l'autrice ne cache pas ce que le cancer implique. Les symptômes sont décrits mais avec douceur. Je ne sais pas comment elle fait tout comme la traductrice (on oublie trop souvent de saluer leur travail) pour exprimer tant avec des mots si simples. Je suis toujours ébahie.

En bref, même si le début a été un peu difficile pour moi, la suite a été une pure merveille. Je ne le mets pas en coup de cœur parce qu'à mon sens, ce n'est pas le meilleure roman de l'autrice. Je salue la capacité d'écrire avec tant de douceur et de joie sur un sujet si difficile.

mercredi 26 février 2025

Le cercle de Lady Tan de Lisa See

Le cercle de Lady Tan de Lisa See
Autrice : Lisa See
Maison d'édition : Albin Michel
Date de sortie : 5 Mars 2025
ISBN : 9782226491251
Pages : 664
Prix : 22,90

Résumé :
Si l’on en croit Confucius « une femme instruite est une femme inutile ». Pourtant, Yunxian Tan, née dans une famille des plus éminentes est élevée par ses grands-parents justement pour être utile. Sa grand-mère est l’une des rares femmes médecins en Chine, et elle lui enseigne les quatre piliers de la médecine chinoise. Dès l’enfance, Yunxian se familiarise avec les maladies féminines, souvent liées à la maternité, aux côtés de Meiling, une jeune sage-femme en formation. Animées par une même vocation, toutes deux se promettent de rester amies pour toujours, partageant leurs joies et leurs peines. Mais lorsqu’on impose à Yunxian Tan un mariage arrangé, on lui interdit de revoir Meiling et d’apporter son aide aux femmes et aux filles de la maison. Elle doit se conformer à son rôle d’épouse, donner naissance à des garçons, et passer le reste de sa vie entre les murs de la propriété familiale. Comment Lady Tan saura-t-elle s’affranchir de ces traditions et mener une carrière d’une importance telle que nombre de ses remèdes sont encore utilisés cinq siècles plus tard ?

MON AVIS : Merci à Babelio et la maison d'édition pour ce service presse.
J'ai déjà lu un roman de cette autrice que j'avais beaucoup aimé. Lorsqu'on m'a proposé ce service presse, j'ai sauté sur l'occasion. Vous connaissez mon amour pour la culture asiatique. Ce roman s'inspire de la vie de Yunxian Tan, femme médecin. L'autrice explique en quelques mots certaines choses avant le début de l'histoire. On en apprend encore plus dans les remerciements dans les choix qu'elle a fait après les nombreuses recherches qu'elle a faites. 

Le résumé du livre en dit trop de mon point de vue. Il suffisait d'écrire que le roman s'inspire de la vie de cette femme extraordinaire. Le roman est coupé en quatre parties qui correspondent au quatre tranches d'âge de la vie. Je vous laisse découvrir leur signification. La plume de l'autrice est magnifique. On est vraiment dans la Chine du XVIème siècle. On suit, par le regard de Yunxian, la médecine chinoise et les traditions qui jalonneront sa vie. 

On suit une jeune fille sensible mais passionnée par la médecine. Au fil du temps, on la découvrira parfois loin des réalités de par son statut d'épouse. Elle n'en reste pas moins très intelligente, bienveillante et ouverte d'esprit. Sous cette apparence parfaite qu'elle présente, une volonté de fer persiste. Elle représente à elle seule la force et la fragilité. Je n'en dis pas plus. Un dialogue la décrira parfaitement. On rencontre d'autres personnages comme sa grand-mère qui sera son mentor ainsi que Meiling, très touchante, qui sera sa meilleure amie. J'ai détesté le docteur Wong.

Ce roman aborde beaucoup de thèmes variés. Forcément, vous découvrirez les traditions chinoises de la haute société mais surtout la médecine chinoise. C'est fascinant et très détaillé. La question du féminisme est extrêmement présente puisqu'il y a une critique de la médecine des hommes du point de vue d'une femme. On ne pourra pas s'empêcher de réagir mais il ne faut pas oublier l'époque. J'ai été ravie de voir mentionner Song Ci. J'avais lu "le lecteur de cadavres" inspiré de l'histoire de ce célèbre fonctionnaire.
 
En bref, ce roman est un coup de cœur. Je me suis passionnée pour Yunxian et la découverte de la médecine chinoise. La plume poétique et très sobre est parfaite. Il faudra vraiment que je m'intéresse encore plus à Lisa See.

 

mercredi 19 février 2025

Le bracelet de jade de Mu Ming

Le bracelet de jade de Mu Ming
Autrice : Mu Ming
Maison d'édition : Argyll
Date de sortie : 13 Septembre 2024
ISBN : 978-2-494665-34-7
Pages : 112
Prix : 9,99

Résumé : 1640, treizième année du règne de l’empereur Chongzhen.
Alors que la dynastie au pouvoir affronte de nombreux remous, la jeune Chen se rend, accompagnée de son père, à la Foire des Lanternes sur le Mont du Dragon. Émerveillée par mille lumières, Chen s’égare et se retrouve face à un étrange commerçant qui lui offre un magnifique bracelet de jade.
Le bijou exerce bientôt une grande fascination sur la jeune fille, au point que ses rêves la projettent dans un monde étrange.
Au fil des discussions avec son père, ancien haut-fonctionnaire qui se consacre désormais aux arts de la calligraphie et des jardins, Chen découvrira que les chemins de la vie se tissent autant dans les aspérités du vide que dans les souffles suspendus du temps.

MON AVIS : Ai-je besoin d'expliquer pourquoi j'ai acheté ce livre? Une novella chinoise : comment résister? Pourtant, j'ai hésité à cause du prix. Heureusement, j'ai craqué. Ça les vaut largement. On suit Chen, une jeune fille qui se voit offrir un bracelet de Jade à l'occasion de la foire des lanternes. Ce bracelet aura un impact sur ses rêves mais aussi sur son père, ancien haut-fonctionnaire. Ce dernier consacre d'ailleurs son temps à la calligraphie et à la création d'un jardin.

Chen est une jeune fille curieuse et pleine d'énergie. On sent qu'elle admire son père. Leur relation est très belle.Ce que l'on découvre surtout en si peu de pages, c'est le jardin. Il a une importance capital pour son père. Il faudra lire jusqu'aux dernières lignes pour comprendre. La plume de l'autrice est magnifique, emprunte de poésie. Au moment de refermer le livre, je suis restée figé en disant "waou". J'avais juste envie d'écrire ça tant les mots, encore maintenant me manque et me semble fade face à ce que j'ai lu.

Au-delà de la poésie, je me souviens du sentiment de paix que j'ai ressenti. J'étais si détendue...Ce texte est une séance de méditation les yeux ouverts. L'autrice fait références à plusieurs textes de la culture chinoise. Ça m'a juste donné envie de lire les livres mentionnés si c'est possible. La part de science fiction est si subtile qu'on pourrait presque l'oublier. Pour le lecteur qui ne le sait pas, on pourrait penser qu'il est question que d'observation, de point de vue et de philosophie.

En bref, j'ai eu une énorme coup de cœur pour cette novella qui reflète ce que la Chine fait de mieux alliant la poésie littéraire et l'esthétique asiatique que l'on attend d'eux avec cette touche parfaite de science fiction si infime mais qui change tout.


vendredi 31 janvier 2025

Le grand maître de la cultivation démoniaque tome 1 de Mo Xiang Tong Xiu

Le grand maître de la cultivation démoniaque tome 1 de Mo Xiang Tong Xiu
Auteur
: Mo Tiang Tong Xiu
Maison d'édition : Bookmark
Date de sortie : 7 Décembre 2022
ISBN : 979-1038169937
Pages : 408
Prix : 29,90

Résumé :

Wei Wuxian était autrefois l’un des hommes les plus puissants de sa génération, un jeune cultivateur talentueux et intelligent qui, de par ses prodigieuses capacités, maîtrisait aussi bien les arts martiaux que la spiritualité. Mais, lorsque les horreurs de la guerre le poussèrent à se mettre en quête d’un pouvoir plus grand encore en suivant la voie hérétique, le respect du monde à l’égard de ses facultés se transforma en peur, et sa mort fut célébrée à travers tout le pays.

Des années plus tard, il se réveille dans le corps d’un jeune homme victime d’une grave injustice qui, en dernier recours, a sacrifié son âme afin que Wei Wuxian le venge. Malgré cette seconde chance, il n’est pas pour autant libéré de sa vie antérieure, pas plus qu’il ne l’est des mystères qui se présentent à lui.

Mais, cette fois, il fera face à l’adversité aux côtés du vertueux et estimé Lan Wangji, un autre puissant cultivateur dont le dévouement inébranlable et les souvenirs de leur passé commun aideront à faire la lumière sur les sombres vérités qui les entourent.


MON AVIS : Je connaissais cette série bien avant sa publication en France. Honnêtement, je n'ai jamais lu ni vu la série. Je n'ai regardé que le premier épisode du drama. J'ai un vrai problème avec les écrans. Que voulez-vous! Autant vous dire que j'étais ravie que ce soit publié. J'ai enfin pu découvrir cette histoire dont on m'avait raconté une partie. J'achète rarement les éditions reliées mais pour cette saga, c'est non négociable. 
 
C'est le premier roman de fantasy chinoise publié. C'est un genre particulier qu'on n'a pas en France. La magie utilisée n'en est pas vraiment. C'est basé sur le principe de l'énergie du Qi et le yin et le yang. C'est toujours des anti-héros. En plus, on a un boy's love. Pas encore exploré dans ce premier tome. C'est hyper original et nous change de la fantasy actuelle qui tourne en rond (petit message subliminal aux éditeurs).

On rencontre Wei Wuxian qui se réveille dans le corps d'un jeune homme ayant sacrifié son âme. En échange, Wuxian doit le venger sous peine de mourir à son tour. On sait que Wuxian est mort et que tout le monde redoutait son possible retour étant considéré comme hérétique. Il va utiliser la réputation de ce jeune homme pour trouver qui tuer. Il était considéré comme fou ce qui arrange bien notre héros qui peut se comporter donc normalement.

Malheureusement pour lui, en se retrouvant face à la famille de ce jeune homme, il va se retrouver face à des cultivateurs. Lui-même en était un de son vivant. C'est par son regard qu'on apprend ce qu'est un cultivateur, les techniques et les différents clans. C'est ce soir-là que Lan Wangjie fera son apparition qu'il ne souhaitait pas. Il est convaincu qu'il est le seul à pouvoir le reconnaître quelque soit son apparence. Il nous raconte ses souvenirs les plus marquants le concernant. Il aura beau fuir, il finira par vivre avec le clan.

Wuxian est à l'opposé de tout le monde. Il a quelque chose de libre, extraverti et toujours souriant. Lan Wangji est très stricte, respect du protocole et ne montre aucune émotion. On ne peut pas faire de duo plus opposé l'un de l'autre. Ils vont collaborer tout au long de ce tome et vont mener comme une enquête tout en se retrouvant. J'ai adoré ce mélange très bien mener même si la fin est plus que frustrante. Cette fin qui dit : "le coupable est...Fin". C'est hyper frustrant.

L'écriture est d'une élégance comme on en voit peu. C'est pour ça que je recommande ce livre à un public adulte (aussi pour d'autres raisons que je ne dirai pas. ce serait dommage de vous gâcher le plaisir). Je me suis régalée. Ce n'est pas le style d'écriture que j'imaginais. J'ai été ravie de cette plume magnifique.

En bref, je pourrai en parler en long, en large et en travers mais je me dois de terminer cette avis. J'ai tellement aimé ce livre que j'en oubliais ce que je devais faire, ou ce que j'étais censée regarder à la télévision. C'est dire comme j'ai aimé ce livre.


vendredi 3 janvier 2025

La leçon du mal de Yüsuke Kishi

La leçon du mal de Yüsuke Kishi
Auteur : Yüsuke Kishi
Maison d'édition : Belfond (existe en poche)
Date de sortie : 25 Août 2022
ISBN : 9782714494610
Pages : 544
Prix : 24

Résumé : De l’avis de tous, Seiji Hasumi est le professeur le plus charmant, le plus séduisant, le plus charismatique du lycée Shinkô Gakuin de Machida. Adulé de ses élèves, admiré de ses collègues, apprécié de sa direction, le jeune homme est fin, drôle, toujours prêt à voler au secours des uns, à aider les autres, à combattre les injustices et le harcèlement, à dénouer les conflits.
Hasumi est tout cela et pire encore. Hasumi est un psychopathe. Manipulateur, calculateur, pervers, prêt à tout pour prendre le contrôle et asseoir son pouvoir. Un être violent, qui n’hésite pas à éliminer quiconque se met en travers de sa route.
Trois élèves l’ont percé à jour. Commence alors une traque terrifiante, aux conséquences inimaginables…

MON AVIS : Ce roman a fait beaucoup parler quand il est sorti. Quand j'ai vu le résumé, j'ai un peu hésité de peur que ce soit trop violent mais j'ai fini par craquer. J'ai fini par le sortir de ma PAL après avoir eu l'avis de deux personnes du club de lecture. Elles en ont dit tellement du mal (c'est le cas de le dire) que je l'ai commencé le soir même. Pas question de refuser de lire un livre surtout quand on voit le prix. Ça m'aurait fait mal. Je comprends leur avis et vais vous expliquer ce qui a potentiellement poser problème.

Commençons par l'histoire : on suit Hasumi. Ce professeur semble parfait sous tout rapport. Sous cet air angélique se cache un psychopathe. Malheureusement, sous le point d'être démasqué par trois élèves, il ne va pas avoir d'autres choix que d'éliminer tous ses élèves. En lisant le résumé, on sait ce qu'on va lire. C'est marqué noir sur blanc. De ce fait, je m'attendais à beaucoup de violences. Et vous ne serez pas déçu même si j'ai été étonné par le choix de l'auteur.

Le roman va progressivement dans la violence. Au début, on pense être dans le vif du sujet mais non. On suit le quotidien de ce professeur surtout ce qui le rend populaire. On se dit qu'effectivement, c'est le professeur idéal. On suit aussi les pensées d'autres élèves et d'un professeur. Généralement, il s'agit de ceux qui ne se laissent pas berner par les apparences de Hasumi. 

C'est suffisamment lent pour que je me demande quand Hasumi va se montrer sous son vrai jour. L'auteur prend le temps de nous montrer à quel point Hasumi est intelligent, réfléchi, conscient de ce qu'il est et surtout un manipulateur hors pair. On a donc aucune violence physique ni verbale. Tout est très subtil jusqu'à ce qu'on suive ses souvenirs.

La violence arrive crescendo. Au début, au compte goutte pour aller à un véritable carnage dans la dernière partie. Au regard du résumé, je m'attendais à beaucoup de meurtres mais le nombre de pages qui s'enchainent uniquement sur ça peut effectivement être difficile à lire. Au moment ou je me disais que j'en avais lu assez, c'était fini. Pour ce qui est de la fin, je ne suis pas sûre de l'avoir bien comprise.

Dans ce roman, vous trouverez un condensé des travers de la société japonaise. J'ai même appris quelque chose par rapport à un autre professeur. Ça m'a même fait rire parce qu'on fait pareil maintenant en France pour recruter des professeurs. Les relations prof-élèves ne m'ont pas étonné ni certains aspects pervers en dehors de l'école. J'ai lu suffisamment de livres dans lesquels on trouve ce genre de chose pour ne plus être étonné. Ce qui peut être difficile, c'est l'écriture direct qui ne laisse pas le choix aux lecteurs.

En bref, je pourrai faire une chronique encore plus longue mais je pense que vous saisissez l'idée de ce livre. Si vous avez déjà lu des romans violents, vous pouvez le lire. Par contre, comme on suit un psychopathe, n'espérez pas y trouver de la morale ou un leçon. Il n'y en a pas. C'est juste la psychologie d'un monstre en puissance qu'on suit. Rien de plus, rien de moins. Me concernant, j'ai apprécié ma lecture. Je ne recommanderai quand même pas ce roman à n'importe qui.

mercredi 20 novembre 2024

Les 4 enquêtrices de la supérette Gwangseon de Jeon Gunwoo

Les 4 enquêtrices de la supérette Gwangseon de Jeon Gunwoo
Auteur : Jeon Gunwoo
Maison d'édition : Folio
Date de sortie : 26 Janvier 2023
ISBN : 9782072981678
Pages : 320
Prix : 8,70

Résumé : Dans une supérette de quartier, quatre femmes d’âges divers se retrouvent pour de petits travaux et de bons après-midi de papotage. Toutes s’ennuient auprès de maris qui rivalisent de paresse et de machisme. Quand un exhibitionniste sévit dans le quartier, elles décident d’enquêter pour le faire arrêter. Et y parviennent. Un peu plus tard, dans leur résidence, un serial killer reprend ses activités après quelques années de pause. Sa spécialité : laisser près du corps de ses victimes un badge représentant un smiley.
Ensemble, pour gagner la prime qui paiera le divorce de l’une d’elles, bravant mille dangers, les quatre Sherlock Holmes de la supérette vont se lancer aux trousses de l’assassin…

MON AVIS : Ce livre a été édité dans un premier temps aux éditions matin calme. J'ai un avis partagé sur ce livre. En fait, je pensais que les choses iraient plus vite. Au début, on rencontre quatre femmes qui se retrouvent dans un magasin pour coudre des yeux sur des ours en peluche. Elles ont toutes pour point commun de se plaindre de leur mari. Sauf qu'un exhibitionniste sévit. Elles décident de l'arrêter dans le but d'obtenir la récompense. Au cours de cette enquête, elles vont se retrouver confronter à un serial killer.

Je pensais qu'on rencontrerai plus tôt le serial killer. Je dois admettre que malgré les indications du résumé, je n'imaginais pas que l'auteur irait aussi loin. Je n'ai pas vu venir le coupable alors que c'était assez évident. L'art de la manipulation dans tous ces états. C'est ce que je retiens de ce livre.  C'est vraiment machiavélique jusqu'au final bien comme il faut.

Au début, j'ai été un peu décontenancé face au comportement de Miri. Elle semble un peu immature. Fan de romans policiers, elle décide de la façon d'enquêter et surtout les vêtements. On dirait une enfant qui veut jouer mais elle le fait sérieusement et les autres suivent. Elles ne savent vraiment pas dans quoi elles mettent les pieds. Après ma lecture, je pense que c'était une volonté de l'auteur pour mieux nous endormir. On ne prend pas ce quatuor au sérieux. Pourtant, elles se montrent créatives et apprennent de leurs erreurs.

En parallèle, on suit la vie du quartier. Ce que je retiens de ce livre c'est la dénonciation des rapports totalement inégaux et clichés hommes/femmes. Ici, les hommes rabaissent leur femmes ou ne les voient que comme des femmes au foyer. On a envie de bondir face aux réactions de ses messieurs qui se moquent bien de ce qu'elles subissent face à l'exhibitionniste. Quand on sait que le président Sud coréen a dit que le sexisme n'existait pas, lire ce livre écrit par un homme qui dénonce le comportement exécrable des hommes dans un couple, ça fait plaisir. 

En bref, c'était une chouette lecture. Je pensais juste que le sérial killer arriverait plus tôt, raison pour laquelle j'étais mitigée mais en écrivant ma chronique, je me dis qu'en fait c'était probablement volontaire pour installer les personnages et surtout montrer les failles de la société coréenne qui mène à ce final. Ce n'est pas un roman parfait. Ça reste une chouette lecture qui fera au moins réfléchir sur les rapports hommes/femmes.

vendredi 1 novembre 2024

S'aimer dans la grande ville de Sang Young Park

Auteur : Sang Young Park
Maison d'édition : La croisée
Date de sortie : 21 Août 2024
ISBN : 9782413086130
Pages : 240
Prix : 21,10

Résumé : Young, étudiant et jeune écrivain, vit à Séoul avec sa meilleure amie. Tous deux font la fête, boivent, sortent avec des garçons. Ils sont de cette génération de Coréens confrontée à une société corsetée : Young doit taire son homosexualité au monde, et surtout à sa mère affaiblie. Derrière son humour ravageur, se cache un homme éprouvé par la solitude et le doute. « L’amour est-il vraiment beau ? » s’interroge-t-il. Jusqu’au jour où Gyuho entre dans sa vie.
S’aimer dans la grande ville nous entraîne dans le parcours haut en couleurs et émouvant d’un homme face à l’amour sous toutes ses formes, qu’il soit amical, filial, en couple ou simplement – et surtout – de soi-même. A la croisée de Sally Rooney et Herve Guibert, mêlant brio romanesque et subtilité sentimentale, ce roman phénomène en Corée puis dans le monde entier a été en sélection du Man Booker Prize et sera adapté en série et en film.

MON AVIS : Ce roman fait parti de ceux que j'ai repéré avant sa sortie. Je l'ai réservé chez ma libraire dès qu'elle l'a reçu. Une série adaptée va être diffusée prochainement. J'ai un reproche à faire à l'objet livre. En quatrième de couverture, en dehors du résumé, on n'arrive pas à lire la citation et les avis. La couleur est mal choisie. On suit Young sur plusieurs années. Dès les premières pages, on est dans le vif du sujet. J'ai eu un peu peur puisqu'il aborde des thèmes de manière cru à l'opposée de ce que je suis. Je n'aime pas ce genre de chose habituellement mais j'ai continué. Et j'ai bien fait.

Je pense que ce début est une manière de prévenir le lecteur de ce qu'il va lire. Young est un jeune homme blasé par la vie alors qu'il n'est qu'étudiant au début du roman. On sent un cynisme très fort. Il essaie de paraître en société mais n'en pense pas moins. Il observe beaucoup. Il est comme extérieur. On rencontre également sa meilleure amie Jaehee que j'adore. Une femme au caractère bien trempée. J'ai adoré leur relation pourtant loin d'être parfaite. Je suis sûre que certains seront choqués par certains passages. L'auteur a fait le choix de ne rien censurer. Ce n'est pas vulgaire pour autant. Juste qu'habituellement, les auteurs ont tendance à enjoliver les choses. Pas lui. Et c'est tant mieux.

Le roman est découpé en quatre parties. Chacune met en avant une rencontre. Le personnage principal est homosexuel. On le sait dès le début. L'auteur en profite pour dénoncer l'homophobie par des scènes juste choquantes. Et je pèse mes mots. En soit, pas de violences physiques mais les discussions... C'est des discours qu'on n'entend même plus en France. Quoique... Ne serait-ce que la mère de Young...J'aurai une mère comme ça, je l'aurai abandonné. Mais il est d'une gentillesse incroyable. Ce qui nous amène à un autre sujet : les relations mère-fils. Je vous laisserai découvrir cette femme.

D'autres sujets sont abordés. Je pense au milieu du travail, au relation sociale mais aussi à la maladie, au féminisme, l'avortement, les relations toxiques et leur contraire. Bref, il y a de tout. L'auteur nous donne un regard acéré sur la société coréenne qu'on ne peut nier mais aussi son évolution. Je pense à un personnage qui à 10 ans de plus que lui environ (je ne me souviens plus de l'écart exact). J'en ai appris un peu plus sur le service militaire. Pas beaucoup mais quand même. 

Les remerciements de l'auteur sont importants puisqu'il explique ce qui l'a inspiré et la période à laquelle il a écrit le roman. On apprend en même temps quelques évolutions de la société que ce soit au niveau des lois que médicales. Cet homme est touchant par contre je suis un peu coincée. Entre autre, il explique s'être inspiré de lui et de ses proches et en même temps ce n'est pas lui. Je ne sais donc pas dans quelle catégorie classée ce livre. Au final, je l'ai mis en littérature contemporaine. C'est plus sûr.

En bref, ce livre est un regard précis sur la Corée du Sud et sa perception de l'homosexualité (pour vous dire que l'un des acteurs de la série se prend une vague de haine parce qu'il a joué un personnage homosexuel.) mais pas seulement. On ne peut pas rester insensible face à cette lecture. Vous serez parfois en colère, choqué ou amusé mais toutes ces émotions sont nécessaires. L'auteur nous pousse à faire preuve d'empathie même si ce n'est pas ce qu'il a cherché à faire. Je ne peux que vous recommander cette lecture.

mercredi 23 octobre 2024

Une histoire ordinaire de Chart Korbjitti

Auteur : Chart Korbjitti
Maison d'édition : Gope
Date de sortie : 12 Février 2024
ISBN : 978-2-494118-16-4
Pages : 100
Prix : 12

Résumé : Un immeuble quelconque, à la périphérie d’une « ville enchantée », en Thaïlande. Des locataires qui ne font que se croiser alors qu’une jeune femme se meurt dans l’appartement d’à côté. Un narrateur dont les propos soulignent son ambivalence.

« La vraie raison, c’est que Mamie est une personne serviable, un trait sans doute hérité du passé et qu’on ne rencontre plus guère de nos jours. »

« Les gémissements de ma voisine devenaient de plus en plus forts, mais ma (fausse) bonne conscience dormait en paix. Elle s’éveillait parfois en pleine nuit mais je l’endormais par des considérations sur mes revenus, je la trompais en pensant au jour où j’aurais une augmentation ou une promotion, et elle me croyait, elle se rendormait. »

« Car enfin, le “guérisseur” qui se mue en mouche à tête verte ou Mamie qui croit que sa fille s’est réincarnée en chatte blanche – c’est à mourir de rire, non ? »

MON AVIS : Merci à babelio et à la maison d'édition pour ce service presse. Honnêtement, je l'ai sélectionné parce que l'auteur est thaïlandais. Il est rare de trouver des livres originaire de ce pays. Je ne savais pas trop quoi en attendre mais je me suis dit que si je le gagnais, ce serait l'occasion probablement d'en apprendre plus sur le pays.

L'auteur nous propose une nouvelle dans laquelle le personnage principal cohabite dans une maison avec d'autres personnes notamment une mère et sa fille. Il appelle la première mamie du fait de son âge avancé. Le narrateur raconte une histoire que la mamie se serait appropriée et aurait adapté à elle. Au fil des pages, on apprend à connaître les deux personnages.

Au début, on ne sait quoi penser du narrateur mais plus le temps passait, plus je le trouvais en manque profond d'empathie. Quand à Mamie, elle me faisait de la peine. On sait très vite que sa fille est en train de mourir. On ne peut qu'être en empathie. Cette nouvelle, en apparence anodine, dénonce les travers de nos sociétés. C'est valable partout dans le monde. D'ailleurs l'auteur le prouve en ne donnant aucun prénom ni aucune ville. 

En 100 pages, on voit passer des charlatans qui profitent de la faiblesse de personnes vulnérables, des personnes qui semblent empathiques mais qui pensent de manière totalement égoïstes. On nous montre l'individualisme de l'être humain qui ne se préoccupe pas de son voisin. Mais on nous éclaire aussi sur ce qui nous pousse à faire des bonnes actions. Est-ce que c'est purement désintéressé ou est-ce pour avoir bonne conscience? 

En bref, sur le moment, à la fin de ma lecture, j'étais dégoûtée par le narrateur. En prenant du recul, j'ai compris la démarche de l'auteur qui est de nous ouvrir les yeux sur l'individualisme et l'égoïsme de chacun. Sachant que cette nouvelle date de 1983, je trouve ça dingue que ce soit toujours, si ce n'est plus, d'actualité aujourd'hui.

mercredi 8 mai 2024

L'arbre nu de Keum Suk Gendry-Kim

Auteur : Keum Suk Gendry-Kim
Maison d'édition : Les arènes
Date de sortie : 2020
ISBN : 979-10-375-0218-6
Pages : 328
Prix : 24,90

Résumé : En 1950, quand la guerre de Corée éclate, Kyung a vingt ans. Elle habite à Séoul avec sa mère. Pour survivre, elle est vendeuse dans un magasin de l’armée américaine. Un jour, elle y rencontre Ok Heedo, un artiste peintre ; il a fui le nord du pays et, pour nourrir sa famille, réalise des portraits commandés par les GI’s. Kyung tombe aussitôt amoureuse de cet homme si différent des autres, si doué. Et surtout, cet amour l’aide à oublier le terrible drame qui vient de frapper les siens… Malheureusement, Ok est marié. Bien des années plus tard, elle visite une exposition posthume consacrée à ce peintre. Le passé sombre qu’elle croyait endormi resurgit d’un coup. Elle entreprend alors d’écrire son histoire pour se réconcilier avec les fantômes qui la hantent.

Inspiré d’une histoire vraie, L’Arbre nu est adapté d’une œuvre culte de la littérature coréenne. Ce roman graphique époustouflant dépeint tout en pudeur et en délicatesse les bouleversements profonds et parfois invisibles qu’engendre la guerre.


MON AVIS : Je plaide coupable. J'ai acheté cette BD juste parce que c'est coréen. Pour être plus précise, c'est l'adaptation en BD d'un roman coréen de 1200 pages basé sur des faits réels. C'est lors d'une exposition posthume du peintre Ok Heedo que la jeune femme va se souvenir de sa rencontre avec lui mais pas seulement.

On rencontre Kyung une jeune femme qui travaille dans un magasin de l'armée américaine. Elle a du caractère et on le ressent. Elle va rencontrer Ok Heedo, un artiste qui a fui le nord. Il réalise des portraits commandés par les GI. La jeune femme tombe sous le charme bien plus que les autres mais l'homme est marié.

Il ne faut pas oublié l'aspect historique. On est dans les années 50. On sent rien qu'à l'atmosphère la complexité de la situation. Kyung essaie de profiter de la présence des soldats américains pour améliorer sa situation. Au fil des pages, on voit l'évolution du conflit notamment par les mouvements de population.

Aure aspect : la vie personnelle de l'héroïne. Elle vit avec sa mère. On devine que ce n'est pas par plaisir. Cette dernière ne se remet pas de la perte de ses deux fils à la guerre. Elle ne se montre pas des plus agréables avec sa fille qui essaie tant bien que mal de subvenir à leur besoin.

Visuellement, la bande dessinée est à l'image de la couverture. L'autrice arrive à adapter son graphisme de manière à nous permettre de ressentir l'atmosphère du moment. Les émotions sont palpables. Lorsque j'ai lu cette BD, je pensais n'en lire qu'une partie mais j'ai été happé par ma lecture et l'ai lu en une seule fois. 

En bref, j'ai apprécié cette lecture atypique. Je serai curieuse de lire le roman à l'origine de ce livre.

vendredi 12 avril 2024

Le problème à trois corps de Liu Cixin

Le problème à trois corps de Liu Cixin
Auteur : Liu Cixin
Maison d'édition : Acte sud
Date de sortie : Octobre 2018
ISBN : 978-2-330-11355-1
Pages : 552
Prix : 11

Résumé : En pleine Révolution culturelle, le pouvoir chinois construit la base militaire secrète de Côte Rouge, destinée à développer une arme de grand calibre. Ye Wenjie, une jeune astrophysicienne en cours de “rééducation”, intègre l’équipe de recherche. Dans ce lieu isolé où elle croit devoir passer le restant de sa vie, elle est amenée à travailler sur un système de télétransmissions dirigé vers l’espace et découvre peu à peu la véritable mission de Côte Rouge…

Trente-huit ans plus tard, alors qu’une étrange vague de suicides frappe la communauté scientifique internationale, l’éminent chercheur en nanotechnologies Wang Miao est témoin de phénomènes paranormaux qui bouleversent ses convictions d’homme rationnel. Parmi eux, une inexplicable suite de nombres qui défile sur sa rétine, tel un angoissant compte à rebours…

MON AVIS : J'ai tellement entendu parler de ce roman que je me suis dit qu'il fallait que je le tente. Pourtant, je suis très méfiante avec ce genre. Ne me demandez pas pourquoi. Je suis incapable de vous l'expliquer. Raison pour laquelle je l'ai acheté en occasion. Je me demande encore comment vous parler de ce livre sans trop en dire.

On commence l'histoire pendant la révolution culturelle chinoise. Un professeur va être tué en public sous les yeux de sa fille Ye Wenjie que nous retrouverons sur plusieurs années. Le gouvernement en place va essayer de la condamner pour le même motif que son père. Finalement, elle va être envoyé à côte rouge. Ses connaissances en tant qu'astrophysicienne lui sauvent la vie. C'est à cette occasion qu'elle va entrer en contact avec une civilisation extraterrestre. 

Au début, je me suis demandée si c'était vraiment de la science fiction. J'en suis venue à faire des vérifications sur internet. Le début est certes long mais passionnant. On suit l'histoire de la Chine jusqu'à ce qu'on arrive dans le futur. On suit Wang Miao, chercheur en nanomatériaux chargé d'infiltrer un groupe scientifique dont j'ai oublié le nom. Il a certes refusé mais va quand même les contacter. Seul problème : ceux qui y adhèrent finissent pas se suicider. Ce sera la quête de ce chercheur mais pas seulement puisqu'il va être témoins de phénomènes paranormaux qui vont le rendre fou ou presque.

La présence d'un policier à ses côtés va l'aider. J'ai adoré ce personnage à la personnalité bien particulière. Il a ses propres méthodes, un instinct formidable et la capacité de comprendre sans en avoir conscience certaines choses. Les gens ont du mal avec lui mais reconnaisse l'importance de sa présence dans l'équipe. Comment vous expliquer le reste sans trop en dire? C'est compliqué. Il est question de sujet complexe dans ce livre qui peuvent s'avérer difficile à comprendre. Les pages expliquant des phénomènes scientifiques sont très détaillés. Honnêtement, je n'ai rien compris ou bien trop peu mais ce n'est pas gênant à la compréhension du roman. Ça peut s'avérer horrible pour les gens n'aimant pas du tout les sciences (je pense à une amie en particulier).

En bref, j'ai trouvé ce roman passionnant au point de me demander ce qu'il va se passer dans la suite. Il s'agit certes d'un premier tome mais il n'est pas gênant de s'arrêter ici si on le souhaite.

mercredi 3 avril 2024

Le restaurant des recettes oubliées de Hisashi Kashiwai

Le restaurant des recettes oubliées de Hisashi Kashiwai
Auteur : Hisashi Kashiwai
Maison d'édition : Nami (disponible également chez j'ai lu en poche
Date de sortie : 19 Avril 2023
ISBN : 9782493816160
Pages : 256
Prix : 19

Résumé :
Caché dans les ruelles de Kyoto se trouve le petit restaurant des Kamogawa d’où s’élèvent d’exquises odeurs de riz cuit, de nabe et de légumes sautés. En plus de savoureux repas faits maison, Nagare et sa fille Koishi proposent une expérience qui sort de l’ordinaire : reproduire un plat que leurs clients ont en mémoire, mais dont la recette est depuis longtemps oubliée. Nabeyaki udon, sushis au maquereau, tonkatsu ou spaghettis à la napolitaine... pour chaque nouveau plat, la famille Kamogawa enquête et propose à ses convives de déguster une nouvelle fois les délicieux mets qui ont marqué leur vie. Et grâce à un soupçon de magie, ces saveurs perdues enfin retrouvées permettent de rêver à de nouveaux départs.

Portées par une atmosphère qui mêle nostalgie et douceur, six tranches de vie inoubliables pour tous les gourmands et amoureux de la gastronomie.

MON AVIS : Dès que j'ai appris la sortie de ce livre, je le voulais. Soyons honnête. J'ai entendu la discussion entre ma libraire et la représentante de la maison d'édition. Je me suis tirée une balle dans le pied en faisant un signe de tête positif sur ce livre (oui, je sais. Je ne m'aide pas non plus). Autant vous dire que je n'ai pas su lui résister.

Je n'attendais rien de particulier de ce livre. J'étais juste curieuse. Pourtant, j'ai un faible pour la cuisine japonaise et c'est bien la seule chose que j'attendais. J'ai eu bien plus. On découvre un restaurant caché à la devanture délabré. La particularité de ce restaurant est qu'il est impossible de le trouver. Son propriétaire considère que seul le destin peut amener une personne là-bas. Et c'est ce qu'il se passe tout au long du livre.

L'écriture est des plus simples mais l'auteur arrive à nous faire saliver. C'est le problème de ce genre de roman. Il faut prévoir de quoi manger en lisant tant la description des plats est savoureuse. Ce n'est pourtant pas ça le plus important. Chaque personnage cherche à retrouver un plat lié à un souvenir ou à une personne. On en découvre les raisons à chaque chapitre. Ces moments de dégustations nous rappellent l'importance de ce temps de pause et des émotions qu'ils peuvent occasionner sans qu'on ne s'en aperçoive.

Dans ce restaurant, on rencontre Nagare et sa fille Koishi. Nagare est chargé de recréer les plats après avoir mené une enquête. Il se base sur les informations recueillies par Koishi auprès du client. On ne sait absolument rien de la manière dont Nagare s'y prend. Parfois il explique comment il a trouvé les ingrédients mais entre la demande et la dégustation, rien.

Un autre point important même s'il n'en a pas l'air : le chat. J'adore les chats. Il a interdiction de rentrer mais il reste devant le restaurant et s'attarde devant chaque client. Son rôle est de dévoiler quelque chose sur le client. Je n'en dirai pas plus. Concernant les plats, vous serez surpris mais il n'y a pas que la cuisine japonaise. L'un de mes plats préférés est dedans. Je sais qu'il existe une suite et j'ai hâte de la lire. 

En bref, j'ai été agréablement surprise par ce roman qui m'a donné faim. C'est un roman qui fait du bien à tous les niveaux. Je ne peux que vous le recommander. La magie des romans japonais a encore fait mouche.



vendredi 8 mars 2024

Éditions Picquier

Depuis quelques temps, je travaillais sur un projet avec Élise du blog Élise in a book. Elle m'a proposé de co-gérer un groupe de lecture consacré à l'Asie sur facebook. Mercredi, nous avons proposé une présentation d'une maison d'édition emblématique : les Éditions Picquier.
 


Tous les pays d'Asie et genres littéraires y sont représentés. Les livres sont disponibles aussi bien en grand format qu'en poche. Chaque année, pour le nouvel chinois, pour deux livres achetés, une estampe vous sera offerte. Souvent, c'est celle de Hokusai.

Parmi les auteurs les plus réputés, vous trouverez Ogawa Ito, Edogawa Ranpo, Mo Yan ou encore Chi Zijian. Des auteurs classiques comme contemporain font parti de leur catalogue. Des auteurs occident sont également publiés mais toujours autour de l'Asie. 
 
J'ai lu pas mal de romans de cette maison d'édition. Je vous propose mes coups de cœur sachant que d'autres ne sont pas passés loin de l'être. Vous trouverez mes avis sur le blog de ceux lus ici.

Et là, j'ai bien ri lorsque Élise a suggéré que l'on fasse chacune un article sur nos blogs respectifs avec nos PAL. La mienne est un peu trop grande pour que je puisse tous les affichés ici. Je me suis dit qu'une sélection de ma PAL étant un bon compromis.


vendredi 1 mars 2024

Le grand magasin des rêves de Lee Mi-Ye

Le grand magasin des rêves de Lee Mi-Ye
Autrice : Lee Mi-Ye
Maison d'édition : Picquier
Date de sortie : Janvier 2024
ISBN : 978-2-8097-1648-1
Pages : 320
Prix : 22

Résumé : Il existe une ville où l’on ne peut se rendre que dans son sommeil. L’endroit le plus populaire de cette ville est le Grand Magasin des Rêves, qui semble un immense paquebot tout miroitant de lumières et haut de quatre étages où l’on propose et vend tous les rêves imaginables : rêves d’enfance, de voyage, de nourriture délicieuse, mais aussi cauchemars, songes prémonitoires ou consolateurs. La jeune Penny vient juste de réussir son entretien d’embauche, elle commence son travail à la réception du rez-de-chaussée, et c’est avec elle que nous allons découvrir l’univers chatoyant du Grand Magasin des Rêves, où, chaque nuit, une foule de dormeurs humains et animaux viennent choisir les rêves qu’ils désirent vivre.

MON AVIS : J'ai repéré ce livre à sa sortie. La couverture est sublime, le titre accrocheur et le résumé m'a achevé. Le rêve est un thème que j'adore. Ici, on est servi puisque l'histoire se déroule dans une ville n'existant que dans le sommeil. On suit Penny, une jeune femme qui postule pour un emploi au sein du grand magasin des rêves. Elle s'est préparée à cet entretien. Dès la première page, on est empathie avec ce personnage. Elle est comme tout le monde. C'est par son regard que l'on va découvrir cet univers.
 
Comme son nom l'indique, le magasin propose des rêves à la vente. C'est déjà original mais l'autrice va plus loin. Le paiement est en différent et uniquement si le rêve a eu un impact sur le client. Les descriptions sont très détaillés. Je visualisais chaque endroit que ce soit les différents étages du magasin, la rue ou autres paysages décrits. On nous explique même comment sont créer les rêves. C'est passionnant. Je vous laisse découvrir tout ça.

Au sein du magasin, nous rencontrons une foule de personnage : le grand patron, la chargée d'accueil en passant par les responsables d'étages, clients et auteurs...Il y a de tout. J'ai eu un coup de cœur pour le patron. L'autrice a eu l'intelligence de transposer le réel dans cette ville où le sommeil est roi. On ne peut que sourire à voir les clients se promener en pyjama. L'ambiance de ce roman est comme un bonbon. On se laisse prendre par l'univers sans s'en apercevoir. L'autrice a vraiment pensé à tout. Elle trouve des explications jusque dans les moindres détails.

Les rêves sont un prétexte pour aborder des thèmes des plus légers au plus dures. Pourtant, on garde le sourire tout au long de la lecture. Chaque personnage semble clicher mais au fur et à mesure des pages, on se rend compte qu'ils sont souvent plus subtils qu'il n'y paraît. Ce que je retiens de ce livre, c'est que le rêve est utile à tout le monde tout comme les cauchemars. Je n'en dirai pas plus de peur de vous gâcher la surprise.

En bref, comme je l'ai écrit plus tôt, ce livre est un bonbon. Il fait du bien et donne le sourire. Personnellement, je voulais rester dans cet univers et en apprendre plus sur ces personnages. Il y a tellement de choses à faire avec un univers aussi riche.