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dimanche 1 novembre 2020

Thornhill de Pam Smy

Thornhill de Pam Smy
Auteur : Pam Smy
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : Octobre 2019
ISBN : 978-2-8126-1528-3
Pages : 544
Prix : 19,90

Résumé : Mary a habité là pendant des années. Entre ses murs, elle a vécu les pires moments de sa vie. Ella, elle, ne peut s’empêcher d'observer cet étrange endroit depuis sa chambre. La nuit, elle se demande ce qu’il cache. Certains ne voient en lui qu’un vieil orphelinat. D’autres sont au courant de son secret… Mais tout le monde connaît son nom. Thornhill.

MON AVIS : Ça fait un moment que j'ai lu ce roman mais je me souviens parfaitement de ce que j'ai ressenti en le lisant. J'étais chez mes parents assise à la table de la salle à manger pensant le lire rapidement. Ce fut le cas mais je ne m'attendais aux émotions et surtout pas à être plongé dans ma lecture au point de me couper du monde.

Ce roman est comparé à ceux de Brian Selznick. Certes, la construction est la même : une partie de l'histoire est illustrée tandis que l'autre est écrite mais ça s'arrête là. On suit une jeune fille d'aujourd'hui Ella emménageant dans une maison en face d'un ancien orphelinat. En parallèle, on suit le parcours de Mary qui a vécu pendant des années dans cet orphelinat.

En lisant l'histoire de Mary, j'ai eu des frissons. J'ai été glacé par ce que j'ai pu lire. Parfois j'ai espéré pour elle. Ce parle de harcèlement, de discrimination. Parce que Mary est différente. On parle de l'abandon, de la solitude et de ce que la douleur peut avoir pour conséquences chez n'importe qui même chez une personne innocente en apparence.

Concernant Ella, on sent une grande solitude, une lassitude mais la curiosité s'éveille face à cet orphelinat. Dès le début, l'ambiance nous promet quelque chose d'atypique, de frissonnant et c'est le cas. On ne sort pas indemne de ce genre de lecture. Les graphismes parlent d'eux-même. Pas besoin de mots face à ce qui ne peut être nommé. C'est la force de ce roman important.

En bref, je vous recommande cette lecture. Elle m'a donnée des frayeurs à juste titre. Les sujets abordés sont traités avec justesse.

lundi 26 octobre 2020

Plus tard, je serai moi de Martin Page

Plus tard, je serai moi de Martin Page
Auteur : Martin Page
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : Mars 2013
ISBN : 978-2-8126-0491-1 
Pages : 96
Prix : 8,90

Résumé : Comment résister à des parents qui vous rêvent artiste, alors que vous voulez juste savoir qui vous êtes, au fond de vous-même, comme toute collégienne de ce XXIe siècle ? Et pourquoi ne pas devenir médecin ou avocat, si c’est votre désir ? Une fable pleine d’humour et de fantaisie de Martin Page, où l’auteur met en scène la pression exercée par les parents sur une jeune collégienne. Et comment cette dernière, plus sage que les adultes, souhaite simplement« devenir elle-même». Par un auteur reconnu, en littérature jeunesse et adulte, publié aux Editions de l’Olivier et à l’Ecole des Loisirs.

MON AVIS : Le résumé parle de lui-même. La pauvre Séléna se retrouve face à des parents qui ont décidé que leur fille serait artiste. La jeune adolescente est à un âge ou elle apprend à se connaître. Elle ne sait pas ce qu'elle veut faire plus tard. Ses parents vont tout faire afin qu'elle découvre quel branche artistique commencer. Ils vont aller hyper loin. C'en est effrayant.
 
Ce roman parle avec beaucoup d'humour des attentes des parents vis-à-vis de leur enfant sans leur poser la question de ce qu'il souhaite réellement. C'est d'autant plus amusant que Séléna voit très clair dans le jeu de ses parents et fait preuve d'une maturité incroyable. À se demander si ce n'est pas elle la mère.

Les réflexions au sein de ce livre très cours sont très justes. L'auteur explore la pression social, le besoin des parents de faire pour le mieux sans faire les erreurs des leurs. Ajouter à cela, l'éducation nationale et la société qui met une pression supplémentaire aux adolescents en leur mettant une étiquette sur le front sans faire l'effort de voir la personne qu'ils sont avant toutes choses.

En bref, ce roman amusant est une bonne façon de réfléchir à la place de l'adolescent vis-à-vis des parents et de la société. Peut-être serait-il temps de discuter avant de choisir pour eux.

lundi 14 janvier 2019

Happa no ko de Karin Serres

Happa no ko de Karin Serres
Autrice : Karin Serres
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : Octobre 2018
ISBN : 978-2-8126-1689-1
Pages : 144
Prix : 12,60


Résumé : La planète est désormais couverte par une seule ville, aux tours immenses, d’où toute nature a disparu. Les humains passent leur temps à jouer, tandis que les robots sont au pouvoir. Un matin, Madeleine, une ado vivant dans le quartier France 45-67, découvre que ses mains sont devenues vertes… Mais elle n’est pas la seule : de l’autre côté de la planète, Ken, du quartier Japon 23-58, est aussi victime de ce phénomène. Un roman fantastique, très inspiré par la culture japonaise, qui plaira aux lecteurs de manga.

MON AVIS : Merci aux éditions Rouergue de m'avoir permis de lire ce service presse.

On rencontre Madeleine, une ado banale, qui va se retrouve avec des mains vertes du jour au lendemain. Elle vit dans un monde futuriste dans lequel les robots et les jeux dominent. Kenji, un japonais du même âge, va aller à sa rencontre. Il a également les mains vertes. Leurs personnalités sont opposés. Madeleine s'inquiète de la couleur de ses mains et cherchent juste à se débarrasser de la couleur de ses mains. Kenji, lui, veut convaincre Madeleine de ce que son grand père lui a laissé. Je n'en dis pas plus.

Ce roman est un véritable mélange des genres en si peu de pages que c'en est dingue. Surtout qu'il est court. On y trouve du cyberpunk, de la dystopie, de l'écologie et c'est destiné à la jeunesse. Malgré le peu de pages, ce roman est cohérent et simple. En plus de tout ça, l'autrice a utilisé une légende japonaise : les "Happa no ko" (le peuple des feuilles). Tout s'enchaîne rapidement ce qui fait qu'on n'a pas le temps de ressentir grand chose. Dommage. Il y avait pourtant des scènes qui auraient pu faire réagir mais pas le temps du à l'enchaînement des scènes.

En bref, un roman fort sympathique qui aurait pu être mieux avec un rythme moins élevé.

lundi 26 novembre 2018

J'ai envie qu'on m'aime de Magali Wiéner

Autrice : Magali Wiéner
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : Octobre 2018
ISBN : 978-2-8126-1680-8
Pages : 224
Prix : 13

Résumé : Dix nouvelles d'adolescents, garçons et filles, confrontés à des événements, parfois dramatiques, parfois drôles, qui les obligent à grandir. Valentine emportée dans une fête dangereuse, Juliette qui doit avorter, Jules s'amusant à filmer ses copains dans leurs pires états, Basile s'engageant dans un parti politique.. Après le premier recueil publié au Rouergue, "A quoi tu ressembles ?" Magali Wiéner poursuit avec finesse et pertinence et de façon très contemporaine, son exploration de la complexe traversée de l'adolescence, quand on a 15 ans en 2018.

MON AVIS :  J'avais adoré le premier recueil de l'autrice. Ce second est dans la même veine que le précédent. Ce recueil parle de dix adolescents (6 filles pour 4 garçon). Mes préférés sont Chiara et Sacha. J'ai beaucoup aimé leur façon d'exprimer ce qu'ils ressentent et le fait d'avoir choisi d'écrire du point de vue du méchant par moment.

Tous les personnages sont crédibles même vivants. Pour certains, ils m'ont rappelé des personnes que j'ai connus et même certaines choses que j'aurai pu vivre. Magali Wiéner met bien en avant les émotions et les intentions de chaque adolescents. Les questionnements et leur sensations, leur regard sur leur entourage. Tant de choses qui permettent d'aborder avec justesse les différends sujets abordés.

On y aborde pas mal de thèmes. Le féminisme pour Sacha, la contraception pour Juliette, le racisme pour Sacha, Valentine a besoin de se sentir aimer au point de suivre aveuglément une autre, le harcèlement pour Wilfried (je l'ai détesté) et Camélia, la paranoïa pour Océane. Avec Camélia, on voit également le changement du corps et le mal être de l'adolescente. Basile exprime une colère et une indépendance rare et surtout parle d'une relation amoureuse atypique. Anna Rose parle de la tentative d'influence de sa mère sur son avenir et de LGBT et des différences sociales.

En bref, ce recueil de nouvelles est très bien fait. Je préfère quand même le précédent plus dans la subtilité et la lecture active. Celui-ci est plus brut dans sa finalité.

mercredi 21 novembre 2018

Mes nuits à la caravane de Sylvie deshors

Mes nuits à la caravane de Sylvie deshors
Autrice : Sylvie Deshors
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie :Mars 2018
ISBN : 978-2-8126-1611-2
Pages : 176
Prix : 12,50


Résumé : Lucile a perdu sa mère adorée il y a quatre ans, et depuis, son père a sombré. Un jour, exaspérée, elle quitte la maison et s’installe dans une caravane, au bout du pré, dans laquelle sa mère aimait se réfugier pour peindre. Avec l’aide de trois copains, elle se construit un refuge, mais mène aussi l’enquête sur les raisons de la faillite du restaurant de ses parents… Portrait positif d’une bande d’adolescents, luttant contre la désespérance et l’ennui, dans un petit bourg du Limousin.

MON AVIS : On suit Lucile qui vit une relation compliquée avec son père depuis la mort de sa mère. Elle va remplacer sa mère pour tout. Elle va s'occuper des courses, de la maison et des repas tout le temps pendant que son père boit. Exaspérée, elle va aller vivre dans la caravane de sa mère devant la maison. Cette idée lui vient après avoir rencontré une femme vivant dans une maison isolée. J'aurai bien aimé en savoir plus sur cette femme.

Afin de réhabilité la caravane, elle va être aidé par ces trois amis et un peu d'argent que son père lui laisse sur la table ou devant la caravane. Étonnamment, bien que la situation blesse son père, il va la laisser faire tout en gardant un œil sur elle. Un ami de son père âgé va aussi lui rendre visite parfois afin de l'aider et aussi de lui donner des conseils.

L'intérêt de ce roman ne réside pas seulement dans cette nouveauté mais également dans les évènements à côté. On parle d'un étudiant venant de Mayotte. La différence culturelle est assez incroyable surtout qu'il vit avec tous ses frères. On aborde aussi les différences sociales avec Ben qui semble ne pas avoir de difficultés financières pendant que Lucile galère à boucler les fins de moi. On parle aussi d'une chose que je connais par chez moi. Ils vivent dans une petite vile au sein de laquelle tout est fait pour les personnes âgées et rien pour les jeunes.

Un autre point intéressant du roman est de découvrir les raisons pour lesquelles le père de Lucile s'est effondré. Le décès de sa femme n'est pas la seule raison. Il y en a d'autres que Lucile va découvrir. L'idée de Lucile sera une bonne idée. Elle sera encouragée par tout le monde. Le seul point que je ne comprends, c'est pourquoi le lycée n'a rien fait pour l'aider avant alors qu'ils savaient ce qu'il se passait même si son père ne lui faisait aucun mal. 

En bref, ce roman est très beau. Il parle avec justesse du deuil et de la complexité des relations père/fille. Je le recommande.

vendredi 16 novembre 2018

Passionnément, à ma folie de Gwladys Constant

Passionnément, à ma folie de Gwladys Constant
Autrice : Gwladys Constant
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : Octobre 2017
ISBN :  978-2-8126-1490-3
Pages: 208
Prix : 13,20

Résumé : Gwen est une fille sympa et bonne élève. Une fille qui n'a jamais eu d'histoire d'amour. Alors, quand William, le beau gosse, l'un des plus populaires du lycée, pose ses yeux sur elle, son coeur brûle tout de suite. Elle croit avoir trouvé l'âme sœur, l'amour rare qui rend soudain la vie intense. Mais le conte de fées vire vite au cauchemar. Gwen n'était qu'une marionnette, entre les mains de ce garçon.
Alors, pour se sauver et comprendre, elle raconte dans ce carnet intime le piège dans lequel elle est tombée. Un livre bouleversant sur l'amour vampire.


MON AVIS :  On rencontre Gwen, une jeune fille lambda que tout le monde pourrait connaître. Elle va faire la connaissance du garçon le plus populaire du lycée avec qui elle va vivre une histoire d'amour pas comme les autres. Au début, tout va bien mais très vite tout change. William va la manipuler, passer son temps à la rabaisser pour qu'elle soit soumise et comme il veut qu'elle soit. Il semble tellement différend des autres garçons. Elle y croit à fond jusqu'au jour où va basculer.

On comprend très vite qu'elle est vraiment amoureuse de ce garçon au point d'être prête à lui donner sa vie. Raison pour laquelle elle est hospitalisée. On la pense complètement folle. Très vite, par le biais d'un carnet, elle va écrire tous ces souvenirs tout comme elle va raconter ses séances avec le psy. Elle va raconter comment elle va être éloigner de ces amis, comment William va trouver le moyen pour qu'elle soit complètement à lui.

Pourtant, elle sait que certaines choses ne sont pas normales. Elle se pose parfois des questions qu'il étouffe avec une subtilité incroyable. Il possède une aura puissante et une capacité oratoire incroyable. C'est comme ça qu'il va dire globalement qu'il est parfait et qu'elle ne fait jamais d'effort. Une de ses ex va tenter de prévenir Gwen mais elle n'écoutera personne.

Le travail est long entre le moment où elle commet ce geste irréparable et le moment où elle ouvre les yeux. C'est terriblement log et c'est là que l'on comprend jusqu'où ça va. Même lorsqu'elle commence à comprendre, elle pense que c'est de sa faute. C'est dire la violence de ce type de relation. Heureusement, sa famille est là. Sa sœur est juste incroyable. On voit également le défilement des questions qu'elle se pose sur l'après, quand elle sort de l'hôpital.

En bref, ce roman est indispensable. Tout le monde devrait le lire tant il est juste, parfaitement équilibré et traite d'un sujet difficile mais réel.

lundi 12 novembre 2018

Titan noir de Florence Aubry

Titan noir de Florence Aubry
Autrice : Florence Aubry
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : Avril 2018
ISBN : 978-2-8126-1597-9
Pages : 160
Prix : 12,50

Résumé : Employée dans un parc océanographique, Elfie, 18 ans, devient rapidement dresseuse d’orques. Mais alors qu’elle nous raconte sa relation privilégiée avec l’une d’entre elles, Titan Noir, une autre voix dresse un panorama terrifiant de ces parcs… et nous dévoile l’identité réelle de cette orque. Inspiré de l’histoire d’un vrai cétacé, le roman de Florence Aubry s’inscrit dans les campagnes actuelles appelant à la fermeture des parcs aquatiques, où le spectacle de divertissement repose sur la captivité et la souffrance des animaux. Un roman bouleversant sur la condition animale.


MON AVIS : Le travail éditorial est sublime. En effet, on alterne entre des pages noires et des pages blanches. Les premières correspondent au point de vue d'une personne extérieure et les secondes à Elfie. Le narrateur extérieur suit l'orque Titan depuis toujours. Elfie va être engagé dans le parc océanographique et sera vite dresseuse d'orques. On devine rapidement quelque chose d'étranges avec les manchots.  

Elfie est un peu comme beaucoup de gens. Comme elle, je défends la cause animale mais ne suis pas forcément active. Ce roman permet de nous montrer que tous les parcs ne sont pas honnêtes dans leur démarche. La preuve avec celui de ce livre. Lire comment les orques sont traitées est juste horrible. On voit que seul l'argent compte. Le bien être des animaux n'existe pas pour eux. D'autant plus quand on sait comment Titant est arrivé ici.

Pour en revenir à Titan, le narrateur le rend humain, montre qu'il ressent des choses. Il le comprend mieux que n'importe qui. Et ce n'est pas pour rien. Concernant Elfie, sa naïveté va fléchir au fil du temps. Déjà avec les manchots, elle réalise que le parc ne s'occupe pas si bien que ça des animaux mais avec Titan, elle va mettre presque un an pour comprendre, le connaître. Elle va essayer d'obtenir sa confiance mais pour Titan, l'homme est une menace. Il est malin et prend son temps pour sa vengeance.

Dans ce livre, on nous rappelle le milieu naturel des orques comme leur façon de vivre, leur communauté. J'ai adoré la fin et une autre orque dont on parle. Je n'ai plus son nom mais je l'ai adoré. On s'attache à ces animaux et on ne peut comprendre un seul instant comment ces endroits peuvent traiter les animaux comme ça.

Je sais que certains qui suivent mon blog vont être ravie de voir ce livre et auront envie de le lire. Je suis entièrement d'accord. Je rappellerai juste une chose : ne pas mettre tout les parcs et zoo dans le même panier. Certaines espèces seraient éteintes sans ces endroits. Je pense à ceux qui respectent ces animaux et qui font de leur mieux pour leur bien être. Parce qu'ils existent.

Je vous invite à lire également à lire les remerciements puisqu'on y apprends qu'un arrêté a été pris en 2017 interdisant la reproduction dans les parcs des cétacés. Cet arrêté a été annulé suite à un recours des parcs.

En bref, ce roman est touchant et sensibilise réellement et bien mieux que n'importe quelle association à la maltraitance des animaux. Je vous invite vivement à le lire. Il est inspiré en plus d'une histoire vraie.

mercredi 7 novembre 2018

Le mur des apparences de Gwladys Constant

Le mur des apparences de Gwladys Constant
Autrice : Gwladys Constant
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : Septembre 2018
ISBN : 978-2-8126-1650-1
Pages : 160
Prix : 12,50


Résumé : Pourquoi Margot s’est-elle suicidée ? Une fille parfaite, belle, friquée, populaire... Justine, qui la connaît depuis la primaire et qui, elle, estime n’avoir eu que de méchantes fées au-dessus de son berceau, tient peut-être là sa revanche. En volant les carnets intimes de Margot, elle va posséder les clefs qui lui permettront de renverser le rapport de forces au sein du lycée. Un thriller psychologique, où les secrets flirtent avec le danger…


MON AVIS : Merci encore à ma meilleure amie pour ce roman.

J'aime tellement cet éditeur et ce livre ne déroge pas à la règle tout comme l'autrice dont vous entendrez parler à nouveau bientôt. Ce livre aborde énormément de thèmes. En faire la liste serait long mais je vais vous mettre ceux qui m'ont marqué : le harcèlement, le suicide, l'amitié, le chômage, les apparences (évident au vu titre), les stéréotypes, l'histoire (par le biais du Congo), les différences quelque soit le type de différence...En 160 pages.

Autant vous dire que l'autrice ne prend pas de gants. Elle va droit au but et ne prend pas de détours sauf à la fin et je comprends. Rien que le sous-entendu est glaçant. Si elle avait écrit les choses telle quelle, je ne suis pas sûre que le reste du roman aurait été présent. En effet, on suit une jeune fille prénommée Justine victime de harcèlement. Tout est fait pour qu'elle mette fin à ses jours. Pourtant, ce n'est pas elle qui va le faire mais Margot, la fille la plus populaire du lycée.

Justine va essayer de comprendre pour quoi d'une manière assez surprenante. Tout en menant son enquête, elle va apprendre beaucoup de choses et ouvrir les yeux sur d'autres. Sa réflexion sur le mur des apparences est d'une justesse incroyable. La discussion vers la fin entre elle et sa professeur de français est parfaite. J'ai beaucoup apprécié ce que dit l'héroïne. Elle est loin d'être parfaite mais son évolution l'est. Parce que justement, elle ne devient pas parfaitement. Elle reste toujours elle-même tout en sortant de sa carapace.

D'autres personnages apparaissent. Ludmilla, la petite sœur de Margot, est adorable. J'ai beaucoup aimé son lien avec Justine. Jordan, ex petit ami de Margot, se montre mordant et cynique. J'avoue ne pas avoir compris qu'il manque, au moins de curiosité et face preuve d'égoïsme ou de survie, selon le point de vue, au point d'en oublier l'autre. Jessica s'avère loin d'être celle que l'on pense et se montre plu sensible. Enfin, j'ai adoré les lionnes et leur franc parlé. C'est peut-être les seules qui se montrent parfaitement honnêtes envers Justine.

Concernant le dénouement, j'ai été stupéfaite. Je m'attendais à tellement de choses probablement stéréotypées. La découverte de Justine est juste horrible. Elle-même ne doit pas se douter un seul instant de ce qu'elle va découvrir en se lançant dans cette aventure. C'est d'ailleurs par ce biais qu'on découvre le thème de l'injustice. Je pense que beaucoup l'oublieront mais moi non. La mère de Margot montre un visage que j'ai détesté. Déjà eau cours de ma lecture, elle m'a dégoûté mais au dénouement, pour moi elle était pire qu'un autre personnage dont je n'ai pas parlé volontairement.

En bref, j'ai adoré ce moment quand bien même la fin est glaçante mais ce sujet, que je n'ai pas nommé existe. Il faut bien en parler.

lundi 3 septembre 2018

La fois où je suis devenu écrivain de Vincent Cuvellier

La fois où je suis devenu écrivain de Vincent Cuvellier
Auteur : Vincent Cuvellier
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : Mars 2012
ISBN : 978-2-8126-0332-7
Pages : 80
Prix : 8,50


Résumé : À la fin de la troisième, Vincent Cuvellier est viré du collège. Son adolescence, c’est des stages bidons, des petits boulots, le chômage… mais aussi les filles et la rage de s’en sortir. Il sait une chose : il adore écrire et rêve de devenir écrivain. Alors il écrit, sans se poser de questions. C’est comme ça qu’il publie son premier roman. À 16 ans. Vingt-cinq ans plus
tard, il se souvient de ses débuts d’écrivain.
Un livre vrai qui claque fort !


MON AVIS : Ce roman est assez particulier. C'est l'histoire même de l'auteur et de son parcours en tant qu'écrivain. Il a un style mordant et plein d'ironie. Il montre l'envers du décors et que tout le monde peu devenir écrivain à condition de le vouloir et d'être prêt à galérer. 

En effet, tout au long du livre, on a droit à des extraits de son premier roman. Au vue des passages que j'ai lu, ça ne me donne pas trop envie de le lire tant il est cache. peut-être un peu trop pour moi. On suit également son parcours entre son premier roman et le deuxième. Une certain nombre d'années s'écoulent entre les deux. L'angoisse d'écrire le deuxième tant attendu est bien présent tout comme ses galères dans sa vie professionnelle et personnelle. Il trouvera son bonheur dans la littérature jeunesse, plus libre à ses yeux.

En bref, ce roman est vraiment honnête sur toute la ligne. L'auteur ne fait pas de censures et montre la réalité derrière ce métier qui fait rêver mais loin d'être évident.

lundi 27 août 2018

Le garçon qui volait des avions de Elise Fontenaille


Autrice : Elise Fontenaille
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : Mars 2011
ISBN : 978-2-8126-0203-0
Pages : 64
Prix : 8



Résumé : La véritable histoire de Colton Harris-Moore, un ado américain de 16 ans, arrêté en juillet 2010 après avoir volé des dizaines de voitures, de bateaux… et même d’avions. Pendant deux ans, il a vécu en homme libre et sauvage sur un archipel d’îles, au large de Seattle. Il est devenu un héros de légende pour la jeunesse américaine (une page facebook lui est dédiée).


MON AVIS : Ce roman est extrêmement court. Je l'ai en mettant en ligne une vidéo, c'est vous dire. On suit l'histoire inspiré de fait réel de Colton, l'indien aux pieds nus. À 16, il a derrière lui déjà un casier plutôt rempli entre vole de voitures et avions et intrusion chez des particuliers. Son histoire permet de comprendre son parcours.

On s'aperçoit qu'il n'a fait de mal à personne. Il n'aurait jamais pu. Ce roman permet de montrer qu'il ne faut pas se fier aux apparences. On comprend vite qu'il en a dans le crâne, qu'il apprend à une vitesse ahurissante mais que son père a détruit quelque chose en lui, que le regard des gens sur lui et sa mère ne l'aide pas. C'est peut-être même à cause de ce petit rien qu'il a basculé d'un côté plutôt que de l'autre. 

J'ai quand même eu du mal à croire que cette histoire se soit réellement passée. Et pourtant, j'ai vérifié. Si, elle est bien réel. C'est complètement dingue. Comme quoi, l'être humain peut faire bien des choses lorsqu'on le pousse à bout. Il n'empêche que j'ai apprécié le personnage et que je suis vraiment surprise.

En bref, une lecture rapide qui m'aura montré ce dont peut être capable une personne qu'on met au pied du mur.

vendredi 9 mars 2018

La fille qui mentait pour de vrai de Catherine Grive

La fille qui mentait pour de vrai de Catherine Grive
Autrice : Catherine Grive
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : 14 Février 2018
ISBN : 978-2-8126-1515-3
Pages : 140
Prix : 11


Résumé
Tout le monde a beau traiter Kim de mytho, rien ne peut l'arrêter. Elle ment tout le temps, bien plus souvent que tout le monde. Elle ment pour se rendre intéressante. Elle ment pour se sauver la mise. Elle ment pour être gentille. Elle ment pour faire plaisir. Elle ment pour s'inventer. Elle ment pour se marrer. Et elle ment pour rien. Du coup, à elle, on ne peut rien cacher. Mais est-ce vrai, ça ?


MON AVIS : J'adore cette maison d'édition. La couverture de ce roman interpelle et pousse à lire le résumé. J'achète le plus souvent les romans de cette collection presque les yeux fermés tant je sais que la qualité sera présente. Le personnage principal est une ado mal dans sa peau qui se cache sous un air masculin et des mensonges. Jusqu'à la fin, je n'ai pas su si je devais m'attacher à elle ou non. Elle est vraiment atypique et plutôt solitaire.

Ce roman aborde l'impact du mensonge mais pas seulement. Elle a commencé à mentir quand sa meilleure ne l'a pas cru lorsqu'elle a raconté ce que faisait son père (la vérité). Elle maîtrise l'art du mensonge à la perfection, en connaît tous les trucs et astuces pour que ce soit crédible. On finit par comprendre que cet évènement à l'école n'est pas la seule raison de ses mensonges. Du coup, on a tendance a vouloir la comprendre. Sa mère n'est pas non plus un exemple. elle passe son temps à fuir et vouloir que sa fille soit reconnue en tant que fille et non comme garçon.

Le petit frère de Kim, Tom est adorable et un peu atypique aussi de part sa passion pour le moins surprenante mais on le laisse faire. Il en a dans le crâne et adore sa grande sœur. Il voit bien au-delà de ce que les adultes voudraient sans perdre son innocence. Il est vraiment touchant. Quand au père de Kim, très peu présent, tout au long du livre on se pose des questions, on essaie de savoir ce qu'il se passe et on se plante royalement. En tout cas, ce fut mon cas.

En bref, voilà un roman qui ne donne pas de jugement mais prévient sur les risques du mensonges tout en posant la question suivante : pourquoi une personne ment à ce point?

mardi 27 février 2018

Uppercut de Ahmed Kalouaz

Uppercut de Ahmed Kalouaz
Auteur : Ahmed Kalouaz
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : 11 Octobre 2017
ISBN : 2812614919
Pages : 128
Prix : 11

Résumé : Placé dans un internat pour garçons difficiles, Erwan est envoyé en stage dans un centre équestre, après une fugue. Ce garçon métis, né d'un père sénégalais et d'une mère bretonne, est habitué à se battre, à la moindre remarque sur sa couleur de peau. Et il rêve de devenir boxeur. Face à Gilbert, le directeur du centre, qui lance des blagues racistes sans même s'en rendre compte, il va devoir apprendre à ne plus réagir au quart de tour. Un beau portrait d'adolescent à la dérive trouvant enfin à canaliser sa violence. 


MON AVIS :  On suit Erwan, un jeune homme issu d'un mariage mixte. Il vit difficilement le regard des autres par rapport également à sa couleur de peau. Il se défoule dans la boxe mais pas seulement. À l'école, il se fait tout le temps virer jusqu'au jour où il se retrouve en internat.

Ce qui m'a vraiment plus dans ce roman, c'est le fait que l'on découvre la véritable personnalité de Erwan au fur et à mesure. Du jeune homme turbulent, on va apprendre à connaître une personne sensible et blessée qui ne demande qu'à être accepté pour ce qu'il est humainement et non en fonction de ses origines.

Tout au long du roman, on redécouvre l'histoire, on brise des préjugés. L'auteur exploite toutes ses petites remarques qui peuvent paraître insignifiante pour des blancs mais qui blessent les personnes de couleurs, qui peuvent les mener à une vie comme pour Erwan. Heureusement pour lui, pendant son stage chez un fermier, les deux vont apprendre à se connaître au delà de la couleur de peau.

En bref, j'ai trouvé ce roman percutant et vraiment fort. On nous montre l'être humain et sa capacité à se remettre en question

vendredi 23 février 2018

À quoi tu ressembles? De Magali Wiéner

À quoi tu ressembles? De Magali Wiéner
Auteur : Magali Wiéner
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : Septembre 2017
ISBN : 978-2-8126-1441-5
Pages : 144
Prix : 10,70

Résumé : Plongée au cœur d’une bande, tous élèves d’une même classe. A tour de rôle, onze garçons et une fille viennent nous raconter une histoire vécue. Comment fait-on pour traverser l’adolescence et se projeter dans le futur lorsque les modèles renvoyés par les adultes sont trop défaillants ? Quel métier choisir, comment vivre son corps en pleine transformation, nouer sa première relation amoureuse etc. Avec justesse, Magali Wiéner nous plonge dans ces tranches de vie. Des nouvelles-miroirs qui parleront aux adolescents. Premier livre de cet auteur au Rouergue.

MON AVIS : Ce roman est vraiment atypique puisqu'il s'agit en réalité d'un recueil de nouvelles. Chaque nouvelle correspond à un personnage faisant partie de la bande de copains élèves dans la même classe. Toutes ont un point commun : la volonté d'être soi et non une copie d'un parent souvent le père. Il y a tout de même des variantes. 

J'ai adoré le style de l'autrice puisqu'elle manipule le lecteur, assoie un suspens incroyable sur certaines nouvelles, sur une autre, vous vous prenez une claque énorme et une autre m'a un peu choquée. Le choix des mots est également intéressant. On ne mâche pas le travail de réflexion du lecteur. On doit comprendre les sous-entendus. On ne nous dit pas clairement les choses. Les fins de chaque nouvelle sont vraiment des fins mais plus que cela, c'est des rebondissements de malade. Il y a une fin que j'ai trouvé moins surprenante mais très belle.

On n'aborde pas seulement la volonté de ces ados d'être eux-mêmes. On parle du statut des parents, de leur impact sur leurs enfants selon l'éducation qu'ils donnent. En effet, l'autrice aborde différente façon dont les parents élèvent leurs enfants : on a les parents absents, qui en demandent trop, un drame, des secrets, libres et d'autres encore mais il faut lire le livre et lire entre les lignes pour le comprendre. On y parle également des changements des ados face à certaines découvertes souvent malgré eux.

J'ai été très touché par la plupart mais deux m'ont plus touché que d'autres : celle de Diane très poétique et Mika qui est très dur mais cela existe malheureusement. L'espoir est présent avec la nouvelle de Jeff. Le thème abordé est vraiment beau. Dommage pour la fin. Pas qu'elle ne m'est pas plus mais elle est dure après autant d'espoir. Celle d'Antonin m'a glacé à la fin.

En bref, ce recueil de nouvelle vous en mettra plein la vue avec une écriture intelligente qui pousse à la réflexion et à voir plus loin que les apparences.

jeudi 15 février 2018

Qui suis-je? de Thomas Gornet

Qui suis-je? de Thomas Gornet
Auteur : Thomas Gornet
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : Janvier 2018
ISBN : 978-2-8126-1506-1
Pages : 90
prix : 9,20

Résumé : Qui est donc Vincent ? Il ne le sait pas lui-même. Comme tant d’autres ados, il a du mal à trouver sa place parmi les autres collégiens et à comprendre ses émotions. Notamment quand débarque un nouveau, Cédric, un sportif, lui. Il va lui falloir une année de 3e pour prendre conscience de son homosexualité. Ce bref roman touche par sa profondeur, son humour, sa finesse, en évitant tous les clichés. Nouvelle version d’un roman paru en 2006 à L’Ecole des Loisirs. Adapté au théâtre en 2018, nombreuses représentations en milieu scolaire.


MON AVIS : J'adore cette maison d'édition notamment la collection Doado. Une blogueuse en a parlé en bien. En conséquences, lorsque je l'ai vu chez mon libraire, je n'ai pas pu résister. D'autant moins quand on sait que l'on traite d'un sujet qui me tient à cœur. Il est également très court puisqu'il fait 90 pages écrit en gros à l'intérieur et des chapitres ultra court.

Le roman se lit très rapidement. Le style est clair, net et précis. On a vraiment le sentiment de lire les pensées de Vincent. On s'attache à lui et comprend que quelque chose ne va pas. À lire ces lignes, vous pensez donc que ce roman est génial. Et bien, non. Je l'ai trouvé très moyen. En effet, même si on comprend très vite que Vincent découvre qu'il est homosexuel et comment cela se passe, j'ai trouvé ce roman assez stéréotypé.

Commençons par Vincent. Il est le stéréotype de l'homosexuel : blond, mince et nul en sport. Je pense que cela a permis de "justifier" le harcèlement dont il est victime et pourquoi tout le monde se moque de lui en l'appelant par des surnoms stéréotypés également. Ce qui fait qu'au final, tout le monde sait qu'il est gay sauf le principal intéressé. L'auteur n'exploite pas le débat intérieur réel de Vincent. on nous présente plutôt son débat avec ses deux meilleurs amis. Du coup, quel rapport avec son homosexualité?

Bref, malgré une bonne idée, je pense que le sujet aurait pu être mieux abordé et traité. Au final, il est plus question de harcèlement que de la découverte de l'homosexualité. Une légère déception.

dimanche 23 avril 2017

Que du bonheur! de Rachel Corenblit

Que du bonheur!


Auteur : Rachel Corenblit
Maison d'édition : Rouergue 
Date de sortie : Mai 2016
ISBN : 9782812610561
Pages : 128
Prix : 10.20

Résumé : Depuis son entrée en seconde, Angela vit un déluge de malheurs ! Réputation foutue au lycée, divorce des parents, mort du chat, ultra-trahison de sa meilleure copine, vacances en Ariège chez son papi etc.  En une série de scènes hilarantes, Rachel Corenblit nous raconte le quotidien de cette gentille boulotte qui ne mérite vraiment pas son sort. Mais le plus grand des romans ne s'appelle-t-il pas Les Misérables ? 


MON AVIS : Quel roman! Je ne m'y attendais pas. Connaissant cette collection, j'ai acheté le livre sans regarder le résumé (je sais. Ce n'est pas bien). Cependant, au vue du titre, j'ai pensé, à tort, qu'il allait parler d'un sujet plus joyeux de l'adolescence. Quoique, l'aspect joyeux est là d'une certaine façon.

Le plus gros point fort de ce roman est sa tonalité humoristique. En effet, Angela parle de ses malheurs avec beaucoup d'ironie et d'humour. En conséquences, on n'est pas déprimé du tout. Bien au contraire, on a le sourire. On ne devrait pas. Il est tout de même question de harcèlement, de dépression, de divorce et d'autres thèmes qui m'échappent sûrement. En plus, je comprends parfaitement les sujets qu'elle aborde, en ayant vécu certains. Cela devrait donc me rappeler de mauvais souvenirs. Et bien, pas du tout. Ça apporte une luminosité différente sur les miens. Avis aux personnes traumatisées par leur adolescence, lisez-le, ça va vous faire du bien.

Autre chose qui m'a plus, c'est les délires du monde parfait d'Angela. Quel adolescent n'a pas fait ça : imaginez un monde où tout se passe bien. Il m'arrive de le faire encore surtout quand j'ai une période de poisse comme Angela. Pas au même point qu'elle mais tout de même. Je serais tout de même curieuse de savoir comment l'auteur a imaginé Angela physiquement. Après tout, elle passe son temps à critiquer son physique mais est-il réellement comme elle le dit ou est-ce juste un avis subjectif?

En bref, un très bon roman qui fait du bien et pédagogique que vous recommande vivement que vous soyez ado, parents ou grands parents ou un être humain ayant passé le cape de l'adolescence avec ou sans détour.

vendredi 7 avril 2017

Je suis qui je suis de Catherine Grive

Je suis qui je suis
 Auteur : Catherine Grive
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : Mars 2016
ISBN : 9782812610585
Pages : 96


Résumé : Raph fait la gueule, tout le monde le dit, pourtant, sa famille est sympa, non ? Lors d’une sortie avec son copain Bastien, Raph fait la connaissance de sa cousine, Sarah, et sympathise avec elle. C’est si rare, pour Raph. Raph qu’on appelle « jeune homme » dans la rue, Raph qui ne se reconnaît en aucune fille et ne partage aucune confidence avec elle. Avec finesse et émotion, Je suis qui je suis dessine la figure d’une ado qui, au cours d’un été, va traverser son chagrin, en finissant par se sentir complète, et plus moitié garçon, moitié fille.


MON AVIS : J'ai beau adoré cette collection, cette fois-ci, j'ai moins accroché. Ce n'est pas mauvais mais j'ai trouvé l'histoire très confuse. La recherche d'identité de Raph est mal exposé. D'autant plus qu'on ne nous en parle pas au début. On passe de "il" à "elle". C'est perturbant. Ensuite, le comportement des parents vis-à-vis d'elle est déplorable. Heureusement qu'il y a un mieux par après mais il n'empêche. Le style de l'auteur reste sympa mais le fait de passer de quelque chose d'intéressant à d'autres moins intéressant m'a un peu ennuyé. Dommage, je me suis reconnu dans cet espèce de chagrin inexpliqué mais c'est tout. 

Concernant les thèmes abordés, le comportement des parents vis-à-vis de leur enfant est vraiment présent ainsi que leur conséquence. Les difficultés de l'adolescence, de passer de petite fille à jeune fille et tant d'autres choses sont travaillés. Le point positif est autour de la différence entre les garçons et les filles. La psychologie est vraiment bien faite de manière tellement simple que l'on ne s'en aperçoit pas. 

En bref, un roman moyen qui aurait pu être beaucoup mieux si il avait été traité différemment.


samedi 28 janvier 2017

Fils d'Antigone de Irène Cohen-Janca

Fils d'Antigone
Auteur : Irène Cohen-Janca
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : octobre 2016
ISBN : 978-2-8126-1128-5
Pages : 64

Résumé : Comment conserver la mémoire des morts ? Alors que son père vient de disparaître brutalement, Nat a quatre jours pour convaincre sa mère de l'enterrer et non de procéder à une crémation. Il y arrivera avec le soutien de sa copine et de son grand-père. La revisitation contemporaine d'un drame antique, d'une grande force.

MON AVIS : Ce roman est juste parfait! Je ne sais absolument pas quelle critique je pourrais en faire. Il est, certes très court, mais vous passez par toutes les émotions. Vous en prenez plein la tête et vous en prenez une très belle leçon. On n'a pas le temps de verser une larmes parce qu'à peine on ressent cette émotion qu'on passe à la colère, au désespoir puis au courage, à la force, à la cruauté. Bref, je pense que vous avez une bonne idée de ce que je veux dire. Et en 64 pages, c'est exceptionnel. 

L'écriture est fabuleuse, poétique et très métaphorique. On a l'impression de lire le journal de Nat ou une lettre écrite à son père décédé. Les mots sont choisis avec soin. Les phrases sont courtes. Parfois, il n'y a qu'un seul mot mais leur impact est juste. Ils touchent une corde sensible en nous lecteurs. Il n'y a pas un mot en trop, pas une phrase inutile, pas de description. Elles gâcheraient le propos tenu. Nat ne cherche pas à nous attendrir ni à nous faire perdre du temps. Il bouscule nos repères par sa franchise et ses mots et ses métaphores d'une cruauté implacable ou d'une justesse implacable. Au choix.

Je ne sais pas comment son entourage peut rester ainsi sans réaction face au comportement et au propos d'une cruauté implacable parfois de Nat. Il est prêt à tout pour que son père ne soit pas incinéré. En le lisant, je me suis dit que certaines métaphores étaient vrai. Par exemple, la différence entre incinération et crémation. Nat a raison la seule différence c'est ce qui brûle. C'est cruel mais vrai. Il a tout de même bon fond. Il est blessé au plus profond de lui. il subit cette perte qu'il n'est pas prêt à vivre. Il a besoin d'exprimer tout ça mais dans le fond, c'est lui qui connaissait le mieux son père.

Les thèmes abordés sont assez évident : le deuil, la perte d'un être cher, l'adolescence, la relation entre une mère et son fils mais pas seulement. On y mentionne le devoir de mémoire en rapport avec les camps de concentration. 

En bref, ce livre est une merveille. Si vous avez envie de vous sentir vivre et de ressentir tant d'émotions, allez-y. Et même si ce n'est pas le cas, lisez-le quand même. Ce livre devrait être lu par tous. Il est juste parfait.
coup de cœur
IMMENSE COUP DE CŒUR

dimanche 18 décembre 2016

Les regards des autres de Ahmed Kalouaz

Les regards des autres
Auteur : Ahmed Kalouaz
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : Février 2016
ISBN : 9782812609954
Pages : 96

Résumé : Harcelée au collège par une bande de filles, Laure a bien du mal à réagir. Elle finit cependant par alerter le principal et ses parents lorsque des élèves plus fragiles qu’elle se trouvent pris comme cible.



MON AVIS : J'ai déjà lu un livre de cet auteur chroniqué sur ce blog. J'avais beaucoup aimé. J'aime beaucoup la collection doado de cette maison d'édition. Le thème abordé dans ce roman me touche beaucoup. Je n'ai pas été victime à proprement parlé de harcèlement mais j'ai failli. J'ai juste appris à me rendre invisible afin de ne pas subir plus de brimades. Vous vous doutez bien que ce livre à une saveur particulière pour moi mais il a beaucoup d'avantages. Je vais vous expliquer pourquoi.

J'ai tout de suite reconnu cette façon d'écrire si particulière de l'auteur alors que je n'en ai lu qu'un seul pour l'instant. Un peu de poésie pour alléger ce qui blesse dans l'écriture et des mots forts, clairs, net et précis. Il ne nous parle que très peu de ce que subit laure. C'est mentionné juste ce qu'il faut; Le but n'est pas de la plaindre mais de comprendre ce qu'elle ressent, de nous permettre de se mettre à sa place et ça fonctionne. J'ai lu d'autres romans sur le sujet que je trouvais trop ou pas assez bien traité. Celui-ci est juste ce qu'il faut. Il devrait être lu par ceux qui font subir ces humiliations et coups aux autres. Même si je doute que ça les fasse changer.

Laure est une jeune fille attachante souffrant réellement de ce qui lui arrive. On comprend parfaitement ce qu'elle ressent, son incompréhension et son empathie vis-à-vis de ceux qui vivent la même chose voir pire. Éric est un garçon rêveur qui ne se laisse pas atteindre par toutes ces insultes. Il est très mûr pour son âge et réfléchi. Perrine, la tante de laure est abordable. Elle voit bien ce que traverse Laure sans en parler pour autant. La mère de Laure tente de la faire parler mais il faudra atteindre le point de non retour pour ça. Enfin son père, quoique grand rêveur, est un homme droit qui n'aime pas l'injustice et qui aime sa fille. J'aime beaucoup le mot qu'il lui laisse à la fin du livre. Laure devrait pourtant comprendre ce qu'il veut lui dire.

En bref, un roman simple, court mais qui dit tout ce qu'il y a à dire sur le sujet, tout ce qui n'est pas dit dans les campagnes contre le harcèlement et ces différentes formes. Je le recommande vivement.



mercredi 16 novembre 2016

La maraude de Ahmed Kalouaz

La maraude
Auteur : Ahmed Kalouaz
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : Octobre 2016
ISBN : 978-2-8126-1132-2
Pages : 112


Résumé : Le père de Théo a disparu depuis deux semaines. Un voisin dit l'avoir aperçu dans une rue de Grenoble, à la dérive. Parti à sa recherche, l'adolescent va découvrir durant trois jours le monde des sans-domicile-fixe, leurs terribles conditions de vie, leur histoire personnelle, ainsi que l'aide que leur apportent les équipes de maraude. Dans une belle langue, un roman émouvant sur le peuple souterrain des grandes villes.

MON AVIS : Ce roman est très beau. Théo veut réellement retrouver son père. J'ai apprécié le fait que l'auteur ne se contente pas seulement de parler de l'escapade de Théo à Grenoble. Il laisse la parole aux SDF que croisent Théo. Chacun parle de son passé, explique le pourquoi du comment il en est arrivé là. Ils possèdent encore cette humanité qui nous manque tant même s'ils ont arrêté de rêver. Ils se raccrochent à leur passé pour survivre. Voir cet adolescent chercher son père leur apporte beaucoup. L'auteur mentionne également les associations qui viennent leur servir à manger et discuter avec eux. Ce roman est juste, vrai. Il n'est pas mielleux. Son but n'est pas de nous pousser à culpabiliser mais juste de nous montrer qu'on ne choisit pas forcément de vivre dans la rue. Cela peut paraitre évident mais est-ce que ça l'est tant que ça? Les différents personnages abordent le regard des autres et leur conséquences sur eux. Certains apprécient, d'autres pas. Mais ont-ils le choix?

Quand à Théo, son histoire le pousse à visiter Grenoble, à rencontrer du monde et à découvrir le monde de la rue. Il est loin d'être idiot. Il écoute son instinct et les bonnes personnes. Les personnes qui l'aident le protègent. Il n'y a aucune violence dans ce roman même si elle est sous-jacente. On apprend que la vie ne fait de cadeau à personne, que personne n'est à l'abri du malheur. Les difficultés à trouver un emploi, à faire sa vie...Tant de choses abordées qui nous montrent qu'il faut se battre tout au long  de sa vie. Que rien est gagné d'avances. La fin est simple, sans fioriture et très belle. 

Dernier point, l'auteur arrive à adapter son style d'écriture selon ses personnages. On pourrait dire qu'il écrit comme un comédien. Lorsqu'on lit les chapitres du point de vue d'un SDF, on change radicalement de style. On pourrait même l'entendre parler, imaginer un personnage, un décors.

En bref, j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui nous apprend tellement sur le monde sous-terrain. Je le recommande. Vos préjugés s'en trouvent complètement envolé.

jeudi 29 septembre 2016

La vitesse sur la peau de Fanny Chiarello

La vitesse sur la peau
Auteur : Fanny Chiarello
Maison d'édition : Rouergue
Date de sortie : septembre 2016
ISBN : 978-2-8126-1109-4

Pages : 176

Résumé : Depuis que sa mère est décédée dans un accident de la circulation, Élina se tait. Son périmètre s’est réduit : elle va du collège au domicile de son père, en passant par le jardin des Plantes. C’est là, sur un banc, qu’elle rencontre Violette, une femme en fauteuil roulant, qui lui rend les mots et lui apprend même à courir.


MON AVIS : J'adore cette collection des éditions Rouergue. Ce n'est pas le premier que je lis mais chaque fois, je passe un très bon moment et j'en ressors quelque chose. L'écriture est très soignée. L'auteur choisit ses mots avec soin. Les débats sont abordés avec intelligence. On ne tourne pas en rond et cela s'accorde avec les différends personnages. Le seul petit bémol que certains pourraient trouver réside dans le fait que le style est peut-être trop élevé par rapport à l'âge de la narratrice (15 ans). Personnellement, je dis "pourquoi pas?" Certains jeunes s'expriment avec beaucoup de maturité et de philosophie même si, soyons honnête, c'est assez rare. La construction de l'histoire est très bien faite même si je pense que les dix dernières pages n'étaient pas utiles. Elles ne m'ont rien apporté si ce n'est la touche d'humour entre Elina et son père.

Concernant les personnages, on a Elina, une jeune fille de 15 ans qui a perdu sa mère. Elle ne prononce pas un mot depuis son décès. Elle rencontre Violette au jardin des Plantes. Cette rencontre va marquer un tournant dans sa vie. Elina est mélancolique et misanthrope. Même si le terme de misanthrope est un peu fort. Elle a perdu l'estime de l'être humain. Néanmoins, elle est très carrée et possède un esprit d'analyse et de réflexion particulièrement développé tout comme son imagination. Violette a été brisée par la vie et voit en Elina un espoir. Elle décide de l'aider dans la mesure du possible. Son fauteuil roulant est un peu sa prison. Ses rêves se sont envolés en même temps que le jour où elle n'a plus pu se tenir sur ses jambes. Le père d'Elina n'est pas fort doué et connaît très mal sa fille même s'il fait de son mieux. Sandrine est une jeune femme fort sympathique qui finit par comprendre Elina en tout cas partiellement. 

Concernant les thèmes abordés, on a la perte d'un être cher. Comment les parents doivent gérer cette perte? Ce n'est pas si évident d'autant que tout le monde ne réagit pas de la même façon. La vision des adultes sur les adolescents est également abordé. D'ailleurs, la discussion entre la psy et Elina est juste formidable. Elina a dit ce que je pensais. Merci beaucoup. On a quelques éléments sur les nouvelles technologies de l'époque et celles d'aujourd'hui (walkman vs ipod). Le rôle de l'école lorsqu'un élève subit ce genre de perte et des amis également sont envisagés mais traités en arrière plan. J'en oublie sûrement mais je ne mentionne que ceux qui me viennent à l'esprit comme ça.

En bref, j'ai passé un excellent moment avec ce roman. Il peut toucher beaucoup de monde même si je pense que le côté philosophique pourrait en rebuter plus d'un (je pense aux ados).