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vendredi 3 janvier 2025

La leçon du mal de Yüsuke Kishi

La leçon du mal de Yüsuke Kishi
Auteur : Yüsuke Kishi
Maison d'édition : Belfond (existe en poche)
Date de sortie : 25 Août 2022
ISBN : 9782714494610
Pages : 544
Prix : 24

Résumé : De l’avis de tous, Seiji Hasumi est le professeur le plus charmant, le plus séduisant, le plus charismatique du lycée Shinkô Gakuin de Machida. Adulé de ses élèves, admiré de ses collègues, apprécié de sa direction, le jeune homme est fin, drôle, toujours prêt à voler au secours des uns, à aider les autres, à combattre les injustices et le harcèlement, à dénouer les conflits.
Hasumi est tout cela et pire encore. Hasumi est un psychopathe. Manipulateur, calculateur, pervers, prêt à tout pour prendre le contrôle et asseoir son pouvoir. Un être violent, qui n’hésite pas à éliminer quiconque se met en travers de sa route.
Trois élèves l’ont percé à jour. Commence alors une traque terrifiante, aux conséquences inimaginables…

MON AVIS : Ce roman a fait beaucoup parler quand il est sorti. Quand j'ai vu le résumé, j'ai un peu hésité de peur que ce soit trop violent mais j'ai fini par craquer. J'ai fini par le sortir de ma PAL après avoir eu l'avis de deux personnes du club de lecture. Elles en ont dit tellement du mal (c'est le cas de le dire) que je l'ai commencé le soir même. Pas question de refuser de lire un livre surtout quand on voit le prix. Ça m'aurait fait mal. Je comprends leur avis et vais vous expliquer ce qui a potentiellement poser problème.

Commençons par l'histoire : on suit Hasumi. Ce professeur semble parfait sous tout rapport. Sous cet air angélique se cache un psychopathe. Malheureusement, sous le point d'être démasqué par trois élèves, il ne va pas avoir d'autres choix que d'éliminer tous ses élèves. En lisant le résumé, on sait ce qu'on va lire. C'est marqué noir sur blanc. De ce fait, je m'attendais à beaucoup de violences. Et vous ne serez pas déçu même si j'ai été étonné par le choix de l'auteur.

Le roman va progressivement dans la violence. Au début, on pense être dans le vif du sujet mais non. On suit le quotidien de ce professeur surtout ce qui le rend populaire. On se dit qu'effectivement, c'est le professeur idéal. On suit aussi les pensées d'autres élèves et d'un professeur. Généralement, il s'agit de ceux qui ne se laissent pas berner par les apparences de Hasumi. 

C'est suffisamment lent pour que je me demande quand Hasumi va se montrer sous son vrai jour. L'auteur prend le temps de nous montrer à quel point Hasumi est intelligent, réfléchi, conscient de ce qu'il est et surtout un manipulateur hors pair. On a donc aucune violence physique ni verbale. Tout est très subtil jusqu'à ce qu'on suive ses souvenirs.

La violence arrive crescendo. Au début, au compte goutte pour aller à un véritable carnage dans la dernière partie. Au regard du résumé, je m'attendais à beaucoup de meurtres mais le nombre de pages qui s'enchainent uniquement sur ça peut effectivement être difficile à lire. Au moment ou je me disais que j'en avais lu assez, c'était fini. Pour ce qui est de la fin, je ne suis pas sûre de l'avoir bien comprise.

Dans ce roman, vous trouverez un condensé des travers de la société japonaise. J'ai même appris quelque chose par rapport à un autre professeur. Ça m'a même fait rire parce qu'on fait pareil maintenant en France pour recruter des professeurs. Les relations prof-élèves ne m'ont pas étonné ni certains aspects pervers en dehors de l'école. J'ai lu suffisamment de livres dans lesquels on trouve ce genre de chose pour ne plus être étonné. Ce qui peut être difficile, c'est l'écriture direct qui ne laisse pas le choix aux lecteurs.

En bref, je pourrai faire une chronique encore plus longue mais je pense que vous saisissez l'idée de ce livre. Si vous avez déjà lu des romans violents, vous pouvez le lire. Par contre, comme on suit un psychopathe, n'espérez pas y trouver de la morale ou un leçon. Il n'y en a pas. C'est juste la psychologie d'un monstre en puissance qu'on suit. Rien de plus, rien de moins. Me concernant, j'ai apprécié ma lecture. Je ne recommanderai quand même pas ce roman à n'importe qui.

vendredi 21 avril 2023

La douceur de nos champs de bataille de Li Yiyun

La douceur de nos champs de bataille de Li Yiyun
Autrice : Li Yiyun
Maison d'édition : Belfond
Date de sortie : 22 Août 2019
ISBN : 9782714481146
Pages : 160
Prix : 20

Résumé :
J’ai failli être à ta place un jour, et c’est pour ça que je me suis permis d’inventer ce monde pour parler avec toi. On peut supporter la tristesse, mais elle est une garnison impuissante contre la cécité de la tragédie.

Le suicide d’un adolescent, le deuil d’un parent. Le dialogue qu’imagine une mère avec son enfant pour continuer à lui parler, à l’entendre, à le faire exister. Le cache-cache intellectuel de deux esprits marqués par le sceau de la création.

Après le très brillant Cher ami, de ma vie je vous écris dans votre vie, qui fut en lice pour le prix Médicis et le prix du Meilleur livre étranger, Yiyun Li rend un hommage plein de tendresse, de poésie et de pudeur à son fils, et mêle magnifiquement l’intime à l’universel : la douleur après la perte d’un être cher, le refuge que constituent les mots et, plus largement, la puissance cathartique de la littérature. 

 
MON AVIS : J'ai craqué totalement face à ce livre à la thématique difficile. Quelque chose dans le résumé me disait qu'il serait traité avec douceur. L'autrice rend hommage à son fils qui s'est suicidé. Je vous rassure. Ce livre n'est pas larmoyant. Bien au contraire. 

J'ai été très étonnée par le choix de l'autrice. Si on n'a pas lu le résumé, on a l'impression que son fils est juste absent et qu'elle imagine juste les réponses ou discussions qu'elle aurait avec lui. On comprend ce qu'a fait son fils lors d'un passage sous-entendant l'évènement. Et ça change beaucoup nos réactions face au texte.

L'écriture de l'autrice est très belle. Il y a tellement de tendresse pour son fils. On sent le lien très fort entre et lui. Ce qui m'a touché, c'est la compréhension partielle de la mère face au geste. Elle ne lui en veut pas et ne se pose pas beaucoup de questions. On comprend pourquoi au fil des pages. Comme vous le voyez dès le début du résumé, Li Yiyun aurait pu être à la place de son fils.

On ne parle pas du suicide tout au long du livre. L'autrice rend hommage à son fils de la plus belle des manières. Elle met en avant ses qualités, ses goûts... En somme sa personnalité en le rendant plus vivant que jamais dans ce monde qu'elle a imaginé pour eux deux. On découvre un jeune homme intelligent et créatif, à cheval sur la grammaire et l'orthographe. On voit aussi beaucoup de répartie. En tant que lecteur, ça fait sourire mais on se souvient que c'est l'imagination de l'autrice, que le fils n'est plus.

En bref, ce roman est le plus bel hommage qu'une mère peut rendre à son fils. Rien de larmoyant. Juste mettre en avant une personnalité marquante.

vendredi 16 septembre 2022

La fille aux plumes de poussière de Nicolas Garma-Bermann

La fille aux plumes de poussière de Nicolas Garma-Bermann
Auteur : Nicolas Garma-Bermann
Maison d'édition : Belfond
Date de sortie : 18 août 2022
ISBN : 9782714498366
Pages : 272
Prix : 19,50

Résumé : Dans son atelier des bords de Seine, Eva, une taxidermiste, doit honorer une commande un peu spéciale: un hamster-lion. C’est une chose rassurante, les problèmes sans solution. On sait ce qu’il faut en faire : les remettre à plus tard. Même si Eva se doute bien que cela va lui causer un déluge d’ennuis. Doit-elle abandonner lâchement et affronter les remontrances de sa cliente ? La lâcheté l’attire, mais elle implique un courage dans l’affrontement dont Eva ne saurait faire preuve. La jeune femme qui a passé sa vie à enfouir ses souvenirs va ainsi se lancer dans une drôle de quête. Entourée d’une ronde de personnages particulièrement attachants, dont Voisin, son voisin, et Nathalie, l'épicière fan de Buddy Guy, la voilà partie pour remonter le temps et, peut-être, trouver sa place.

MON AVIS : Depuis sa sortie, ce livre m'attire. J'ai bien tenté de résister et j'ai tenu trois semaines avant de craquer (merci à mon anniversaire). Juste le résumé me paraissait tellement atypique et fun qu'il me le fallait et je l'ai lu de suite. C'était juste incroyable. Ce livre se résumé à une phrase : comment parler de sujets difficiles avec humour. 

Je vous présente les personnages : Éva, taxidermiste, est toujours à côté de la plaque. À elle toute seule, on s'amuse bien. Sa maladresse physique et verbale est touchante et drôle. On a beaucoup de tendresse aussi pour elle parce qu'elle le sait. On pourrait dire qu'elle est asociale ou presque. Mimile, son voisin du dessus, est un monsieur âgé qu'elle fuit. Elle l'aime bien mais ne veut pas passer de temps avec elle. Étant bien élevée, elle va quand même faire preuve de politesse. Bref, le minimum syndical. Mais Émile (son véritable prénom) va la prévenir qu'il s'en va par sms.

L'ouverture du livre est juste une excellente entrée en matière. Pour vous donner un aperçu, Éva reçoit un client à qui elle refuse sa demande. La question qu'on se pose est justement de savoir pourquoi elle refuse. La phrase qui clôture ce chapitre d'ouverture m'a fait exploser de rire (je rappelle que je suis friande d'humour noir). On se dit tout de suite que Éva a une éthique et qu'elle s'y tient. 
 
De par son métier, elle va rencontrer un autre voisin, Marco, qu'elle appelle Voisin parce qu'elle pense qu'il ment sur son prénom. Oui, vous avez bien lu. Mais comme Marco est un peu perché aussi, le duo fait son succès. Les discussions entre les deux sont vraiment amusantes. D'ailleurs j'en ai lu une à mon père qui m'a dit "il fallait y penser quand même". Et c'est vrai. J'aimerai bien savoir comment cette idée est venue à l'auteur. J'adore ça. Certaines scènes sont juste dingues mais si bien maîtrisées par l'auteur. Je pourrai vous donner une idée mais le mieux est que vous le découvriez par vous-même.

Au-delà de cette atmosphère loufoque, on découvre le passé de Éva et son métier. Je vous rassure, pas de détails glauques. C'est juste deux paragraphes mais ça permet de découvrir ce métier que l'on connaît si peu. Concernant son passé, rien de déprimant. D'ailleurs, dans sa présentation au début, Éva explique qu'elle est comme tout le monde : pas de drames dans sa vie. Et ça fait plaisir de lire un roman à contre courant de tout ce qu'on lit d'habitude. Je n'en dirai pas plus. Pour moi, il faut juste lire le livre sans trop à savoir. Je voudrai juste faire une mention spéciale à Voisin (ou Marco). J'ai adoré ce gosse.

En bref, j'ai passé un excellent moment en compagnie d'Éva et de tous les personnages unique en leur genre. En fermant le lire, j'étais triste de les quitter. J'aurai voulu continuer un bout de chemin avec eux mais l'histoire est finie. Il faut en commencer une autre.


lundi 20 juillet 2020

Nouvelles de Haruki Murakami

Les attaques de la boulangerie de Haruki MurakamiBirthday girl de Haruki Murakami

Auteur : Haruki Murakami
Maison d'édition : 10/18 et Belfond
Date de sortie : 2012 / 2018
ISBN : 978-2714454140 / 978-2264072917
Pages : 64 / 64
Prix : 17 euros / 8,40 euros


MON AVIS : Pour commencer, je pense qu'il va falloir que les éditeurs se calment sur les prix. Pour un livre de 64 pages, je trouve ça franchement exagéré sous prétexte qu'il s'agit de Haruki Murakami. En toute honnêteté, je les ai acheté d'occasion.

Concernant les nouvelles, je maintiens mon avis : je préfère cet auteur en roman qu'en nouvelle. Il ne se passe rien de particulier. La force de Murakami est d'écrire des choses simples avec un style particulier et toujours de manière à rendre les choses un peu fantastiques.

Les attaques de la boulangerie parle de souvenirs qu'on ressasse. Le choix de l'auteur est un peu surprenant. Je n'ai pas vraiment vu l'intérêt de cette nouvelle si ce n'est l'importance de la culture.

Concernant la seconde nouvelle, on suit une serveuse qui va devoir apporter son repas au patron qu'elle n'a jamais vu avec des règles strictes. Il va lui proposer de réaliser un vœu. La fin m'a quelque peu frustré.

En bref, les nouvelles ne valent pas le prix donné par l'éditeur quand bien même les illustrations sont sublimes.

dimanche 7 janvier 2018

Écoute le chant du vent suivi de Flipper, 1973 de Haruki MURAKAMI

Écoute le chant du vent suivi de Flipper, 1973  de Haruki MURAKAMI
Auteur : Haruki Murakami
Maison d'édition : Belfond
Date de sortie : 14 janvier 2016
ISBN : 978-2714460691
Pages : 300
Prix : 21,50

Résumé
Evénement ! Après trente-sept ans, Haruki Murakami autorise enfin la publication de ses deux premiers romans, Écoute le chant du vent, prix Gunzo 1979, et Flipper, 1973, tous deux totalement inédits.
J'écrivais toujours sur la table de la cuisine, tard dans la nuit, jusqu'au petit matin. C'est la raison pour laquelle je nomme ces deux romans « écrits sur la table de la cuisine ». Avec beaucoup d'amour et une certaine gêne...
Pour rien au monde je ne voudrais les changer. Un peu comme de très vieux amis. Peut-être que je ne les rencontrerai plus, que je ne leur parlerai plus, mais il est certain que jamais je ne les oublierai. Ils sont précieux pour moi, irremplaçables. Ils m'encouragent, me réchauffent le cœur.

Après trente-sept ans, Haruki Murakami autorise enfin la publication de ses deux premiers romans, Écoute le chant du vent, lauréat du prestigieux prix Gunzo 1979, suivi de Flipper, 1973, tous deux jusqu'ici inédits en France. Enfin traduits et réunis en un seul volume, précédés d'une préface de Murakami qui en explique la genèse, ils composent les deux premiers tomes de la « trilogie du Rat », que clôt La Course au mouton sauvage.

MON AVIS : Vous savez que je lis régulièrement des romans de Murakami. Lorsque celui-ci est sorti, je n'ai pu m'empêcher de me jeter dessus puisqu'il s'agit de ses deux premiers romans. J'étais curieuse de voir l'évolution de son écriture entre son dernier roman et ceux-ci. Effectivement il en a fait du chemin.
Déjà la préface est dès plus intéressante. On en apprend beaucoup sur le choix de Murakami pour l'écriture. Il explique la méthode qu'il a employé. elle est admirable mais qu'est-ce que c'est compliqué. Cela nous permet de comprendre le fait que ses premiers écrits soient si simples, sans fioritures et courts. Depuis, il a pris la peine de faire des romans plus complexes parlant de plus en plus de sujets. À nous lecteurs de choisir ce que l'on souhaite retenir.

J'avoue avoir une nette préférence pour "écoute le chant du vent". Il était vraiment addictif. J'avais du mal à poser le roman tant c'était simple, clair, net et précis. Ce que j'ai également apprécié, c'est de voir des références à d'autres de ses romans. Pourtant, il faut se rappeler que c'est son tout premier roman et que "la ballade de l'impossible" ou "kafka sur le rivage" n'existait pas. C'est juste hallucinant. C'est là que je me suis aperçue que je me souvenais de ses romans contrairement à ce que je pensais. C'est comme des tiroirs. Les mots nous renvoient à certains de ses écrits tout en conservant le caractère unique de cet écrit très beau.

Concernant "flipper, 1973", j'ai eu plus de mal. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai ralenti d'un coup ma lecture. Pour preuve, je l'ai terminé le 31 décembre. On suit l'histoire du narrateur et celle d'un personnage appelé "le Rat". J'ai été gêné dans un premier par le passage d'un personnage à un autre dans le point de vue puisqu'ils ne vivent pas du tout la même chose. De plus, il y a des sauts dans le temps sans être précisé. Murakami pousse le lecteur à posséder une excellente mémoire à une gymnastique psychologique de malade sur un roman aussi court dont le style d'écriture est pourtant simple. J'ai également été dérouté par la relation qu'entretien le narrateur. Pourtant, lorsque l'ont connait l'auteur et ses bizarreries régulièrement présentes, j'aurai du m'y attendre.

En bref, ce roman m'a surprise par bien des aspects. J'ai apprécié la lecture du premier, un peu moins le deuxième mais cela m'a permise de comprendre mieux l'art de cet auteur emblématique au Japon.

lundi 6 février 2017

Les corps de Lola de Julie Gouazé

les corps de lola
Auteur : Julie Gouazé
Maison d'édition : Belfond
Date de sortie : 25 Août 2016
ISBN : 978-2-7144-7411-7
Pages : 128

Résumé : Lola est une femme comme les autres. Que veut dire être une femme comme une autre ?
Qui pourrait se douter en regardant Lola qu'un feu violent couve au fond de ses tripes ?
Lola si douce, si compréhensive... C'est pourtant une rage ancestrale qui sort de Lola.
Elle est une. Elle est deux. Rouge et Bleue.
Les deux Lola enfermées dans un même corps.
Qui est-elle ? Celle qui se laisse bander les yeux, ou celle qui aime dormir dans des draps en coton ? Où est celle qui réunissait les deux ?
Ce que la tête de Lola interdit par morale, son corps l'exige par bravoure.
À travers la vie de Lola, la fille coupée en deux, l'héroïne partagée, tiraillée, Julie Gouazé nous offre un long chant du désir et du corps et, à l'image de sa belle Lola, transforme le glauque en poésie.

MON AVIS : Je tiens à remercier les éditions Belfond pour ce roman. Je l'ai gagné lors du calendrier de l'avant au mois de décembre 2016. Je ne m'attendais absolument pas au contenu de ce roman. Je ne sais d'ailleurs pas encore comment en parler. Je ne sais pas si l'auteur a souhaité parvenir au résultat auquel je pense. Si ce n'était pas ça, je m'en excuse. Quoi de mieux que de laisser mes doigts effleurer mon clavier afin d'en décider.  

Au vue du thème abordé, c'était tout de même mal embarqué. Pourquoi avoir participé à ce concours alors? Pour la simple et bonne raison que je ne pensais pas qu'il s'agissait de ce genre de chose. Je ne le dirais pas volontairement, non parce que je suis prude mais parce que je suis absolument contre ce genre de chose. C'est psychologique on est d'accord. Là où réside le tour de force de Julie Gouazé, c'est l'écriture. Il y a une telle poésie qu'on en oublierait presque ce dont il est question. Les mots sont choisis avec une justesse parfaite. Je le précise parce que sur certains passages, j'ai eu l'impression que c'était moi qui ressentait cette dualité entre je veux mais en même temps non. Vous voyez ce que je veux dire? 

D'ailleurs, la psychologie de Lola et son évolution sont très bien travaillé et avec subtilité. Le lecteur doit faire un effort de lecture et non survoler les lignes. C'est même ce qui est intéressant. On nous présente la dualité de la personnalité de Lola. Moi je parlerais également de ce qui la conduite à cette dualité. Vouloir plaire à quelqu'un, oui mais jusqu'à quel point? Est-ce qu'on dire oui à tout ce que nous demande la personne qu'on aime? Je suis contre. L'homme qu'elle aime l'utilise et c'est pour ça qu'elle possède cette dualité entre la femme qu'elle est et la femme fatale qu'elle devient pour lui.

Je pense que vous avez compris pourquoi j'ai un peu de mal à dire si j'ai aimé ou non ce livre. Je pense que la question n'est pas là. La question est de savoir si on accepte ou non ce qu'il contient. J'ai été prise d'une colère incroyable en comprenant le pourquoi du comment. Je déteste ce genre d'hommes qui prennent les femmes pour des bouts de viandes. Et à ce sujet, l'auteur utilise les bons moments sur le comportement des hommes à l'égard des femmes et peu importe l'endroit. En même temps que cette colère montait pour une phrase qui fait mal ou un comportement, j'étais "éblouie" par l'écriture de l'auteur entourée d'une poésie très fine et cette psychologie très bien faite du personnage.

En bref, je ne sais pas si je peux conseiller ce roman ou non. Comme dit plus haut, la question n'est pas d'aimer ou non mais d'accepter ou non. Il n'y a pas que la psychologie de Lola qui est en jeu mais également la nôtre.