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mercredi 18 juin 2025

Bienvenue à la librairie Hyunam de Hwang Bo-Reum

Bienvenue à la librairie Hyunam de Hwang Bo-Reum
Autrice : Hwang Bo-Reum
Maison d'édition : Picquier
Date de sortie : Août 2024
ISBN : 978-2-8097-1675-7
Pages : 360
Prix : 22

Résumé : Quand certains ont imaginé le paradis comme une bibliothèque, d’autres choisiront sans hésiter une librairie. En garnissant les rayonnages de sa nouvelle librairie, Yeong-ju y met tout son cœur, comme si elle essayait, avec les livres, de renouer avec une amie perdue de vue depuis sa jeunesse. Elle répond aux demandes des lecteurs, même les plus surprenantes, elle cherche un livre pour dégeler le cœur et glisse parfois dans les volumes de petites notes de la taille d’une paume, qu’elle conclut par « ce roman m’a donné ce plaisir ».

Elle découvre aussi le plaisir d’organiser des rencontres avec des écrivains, d’animer un club de lecture, d’accueillir un atelier d’écriture, de conseiller des livres avec la joie d’éteindre souvent des chagrins avec une heure de lecture. La librairie devient rapidement le cœur battant du petit quartier de Hyunam où se nouent des amitiés, des interrogations sincères sur le sens de la vie et le pouvoir des livres.

Il y a à ses côtés le barista Min-jun, qui trie les grains de café comme les mauvaises pensées, Jimi la torréfactrice passionnée, sans compter les habitués qui ont élu domicile parmi les livres, comme Jeong-seo qui tricote des éponges en forme de pain de mie entre les bibliothèques.

Une belle déclaration d’amour à la librairie.


MON AVIS : Ma pauvre libraire n'a pas eu le temps de le mettre en rayon. Je l'ai réservé dès que j'ai su qu'elle l'avait reçu. Je savais que j'aimerai ce livre mais pas à ce point-là. En même temps, rien qu'en voyant le titre du livre, on sait déjà ce qu'on va lire mais c'est tellement plus que ça. Lorsqu'un passage me plaît particulièrement, je mets des post-it. Pour celui-ci, j'en aurai mis partout.

On suit Yeong-ju, une jeune femme qui tient une librairie. Les débuts ont été compliqué. Elle a embauché un barista Min-jun qui a trente ans. On imagine une librairie chaleureuse dans laquelle les clients deviennent vite des habitués, un endroit qui permet d'appuyer sur pause. Et ça fait du bien. On suit essentiellement la libraire mais certains chapitres sont écrits du point de vue d'autres personnages. Celui de Min-jun m'a beaucoup parlé.

Ce roman est un hymne aux librairies. L'autrice y aborde beaucoup de choses sur la vie en librairie mais également les difficultés qu'elles rencontrent. Celle dont il est question ici se trouve dans un quartier calme et éloigné du centre ville. J'ai le souvenir d'un extrait parlant des influenceurs littéraires que je trouve intéressant. Forcément, l'autrice distille des références littéraires dont deux totalement fictives. Elles sont recensées à la fin du livre.

D'autres personnages apparaissent au fil des pages. La toréfactrice Jimi nous apprend énormément sur le café. Jeong-Seo, une jeune femme atypique, tricote des éponges. On apprend à les connaître au fil des pages. Il y a également un adolescent que j'ai apprécié. Il est exemple typique de la personne perdue qui va découvrir un monde grâce à la librairie.

En bref, je pourrai probablement en écrire plus tant il y a de sujets abordés. Je retiendrai un livre magnifique qui permet aux lecteurs de prendre une pause au sens propre du terme. Je ne peux que le recommander aux amoureux des livres et encore plus à ceux qui soutiennent les libraires indépendantes.


vendredi 13 juin 2025

Coffret Au cœur du Yamato de Aki Shimazaki

Coffret Au cœur du Yamato de Aki Shimazaki
Autrice : Aki Shimazaki
Maison d'édition : Acte Sud
Date de sortie : Novembre 2017
ISBN : 978-2-330-08737-1
Pages : 656
Prix : 35,90

Résumé : Après l’immense succès du cycle “Le Poids des secrets”, Aki Shimazaki en a achevé un deuxième, ici proposé dans son intégralité : intitulé “Au cœur du Yamato”, il est composé des romans “Mitsuba”, “Zakuro”, “Tonbo”, “Tsukushi” et “Yamabuki” qui peuvent se lire indépendamment ou dans l’ordre que l’on voudra. On y retrouvera l’écriture discrète, élégante et pleine d’empathie qu’on lui connaît.

MON AVIS : Je découvre enfin cette autrice japonaise dont j'ai tant entendue parler. J'ai même honte d'avoir tardé au point que ma libraire en ait lu avant moi. Ce coffret contient cinq romans qui font environ 120 pages chacun. C'est le premier avantage. Le second est que l'on n'est pas obligé de les lire dans l'ordre et qu'ils sont indépendant les uns des autres (pour cette saga).

Le point commun de cette série est que tous les personnages font parti de la compagnie Goshima. On y trouve plusieurs générations et surtout des histoires qui se croisent. La plume de l'autrice est claire et nette, sans fioriture et surtout tout en pudeur comme on l'attend des auteurs japonais. Je suis toujours épatée par leur capacité à écrire des choses simples en utilisant les bons mots avec cette ambiance si particulière.

Je ne ferai pas d'avis par romans volontairement. Il est si facile d'en dire trop. On peut se contenter d'un seul roman si on le souhaite mais je pense que vous passeriez à côté de quelque chose. En ayant lu le dernier livre, j'avais le sentiment d'avoir réellement terminé l'histoire. La principale raison est sûrement le fait qu'on retrouve certains personnages dans les autres livres. De plus, deux romans se répondent si je peux m'exprimer ainsi sans rien spoiler.

Parce que rien n'est parfait, je vous préciserai que l'un de ces livres m'a un peu ennuyer parce que j'avais la référence mentionné dès le début. Rien qu'avec ça, j'avais une assez bonne idée de la suite du livre et comme je l'imaginais, les choses se sont passées à peu près comme prévu. J'avais juste oublié un détail lu dans un autre tome.

Concernant les thèmes abordés, vous trouverez les questions typiquement japonaise (bien que de par mon vécu, j'ai tendance à penser qu'il est universel). Qu'est-on prêt à sacrifier pour son travail? Le passé a-t-il une incidence sur le présent? Les liens familiaux et les secrets de famille, les influences extérieures et de la société, le poids du regard des autres, les apparences plus fortes que soi. Et je pourrai probablement en dire plus. J'ajouterai que la grande histoire rencontre la petite.

En bref, j'ai beaucoup apprécié cette série et ces personnages. Le regard de l'autrice sur la société japonaise et son histoire est très précis. J'ai d'ailleurs beaucoup appris sur l'un des romans. J'étais effarée. je ne le mets pas en coup de cœur pour la légère déception sur l'un d'entre eux mais pour les autres, je me suis laissée porter.

mercredi 23 avril 2025

Semantic error tome 1 de J. Soori

Semantic error tome 1 de J. Soori


Autrice : J. Soori
Maison d'édition : Bookmark
Date de sortie : 6 Novembre 2024
ISBN : 9791038138773
Pages : 222
Prix : 21,99

Résumé :
Dans l’univers parfaitement ordonné de Choo Sangwoo, Jang Jaeyoung apparaît comme une véritable « erreur sémantique ». Lorsque les deux se retrouvent contraints de travailler ensemble à nouveau, la tension monte en flèche.

Choo Sangwoo, étudiant en informatique rigide et méticuleux, est connu pour son obsession des règles et de la précision. Sa vie est organisée et structurée à la minute près. C’est pourquoi il n’a pas hésité à retirer les noms de ses camarades lors de la présentation de leur projet commun auquel personne n’a contribué. Il était loin d’imaginer qu’il devrait retravailler avec l’un d’eux.

Malheureusement pour lui, Jaeyoung, la star du campus, dont les ambitions de diplôme et d’études à l’étranger ont été compromises par cette décision, est bien décidé à se venger. Il se lance dans une série de provocations qui bouleversent la vie parfaitement orchestrée de Sangwoo.

Comment un futur ingénieur aussi rigide et un artiste charismatique, à qui tout semble réussir, vont-ils réussir à collaborer ?

Découvrez comment cette rencontre explosive entre deux mondes opposés pourrait conduire à une connexion étonnamment profonde.

MON AVIS : J'ai entendu parler de ce titre grâce à son adaptation en série. Je n'ai pas hésité une seconde avant d'acheter le roman. L'objet livre est magnifique avec un graphisme sur la tranche. On suit Choo Sangwoo, un étudiant en informatique à la vie bien routinière. Il ne laisse rien passer et rien au hasard. Il respecte les règles à la lettre et c'est bien cet aspect de sa personnalité qui va lancer l'histoire.

En effet, lors d'une présentation à l'université, il a retiré les noms de ses camarades, ces derniers n'ayant pas participé. En conséquences, ils sont contraints de refaire leur année. Pour l'un d'entre eux, Jaeyoung, ses projets sont bouleversés. Il va essayer de convaincre Sangwoo de dire un mot pour lui à leur professeur. Mais Sangwoo campe sur ses positions. À partir de là, Jaeyoung est décidé à se venger.
 
Je vous laisse imaginer les scènes que ça peut occasionner. Ce roman applique l'idée que les contraires s'attirent mais il va s'en passer des choses avant que ça n'arrive. Les personnages sont tellement opposés que chaque rencontre est explosive. Jaeyoung est, en plus, observateur, et sait comment gâcher la journée de Sangwoo. Ou devrai-je dire les journées. C'est vraiment un roman drôle. On ne penche pas pour un personnage plus qu'un autre. 

L'écriture est fluide. L'autrice a hyper bien construit l'histoire. On rencontre d'abord Sangwoo pour ensuite, rencontrer Jaeyoung. On suit par après, l'évolution de leur relation tumultueuse. Jamais ils n'auraient imaginé tomber amoureux. J'ai apprécié aussi qu'on ne perde pas de temps avec des scènes pour prolonger le roman. On va droit au but. 

En bref, j'ai adoré ce roman qui m'a fait rire avec ces personnages totalement opposés. J'étais frustrée que la suite ne soit pas encore sortie tant je suis curieuse de connaître le devenir de leur relation.

vendredi 7 mars 2025

Le goûter du lion de Ogawa Ito

Le goûter du lion de Ogawa Ito
Autrice : Ogawa Ito
Maison d'édition : Picquier
Date de sortie : Août 2022
ISBN : 978-2-8097-1598-9
Pages : 272
Prix : 19

Résumé : Ce qui fait de ce livre grave et pudique un roman solaire, c’est d’abord le lieu  : l’île aux citrons dans la mer intérieure du Japon, qu’il faut gagner en bateau  ; et encore, l’image magnifique de l’union de la mer, du ciel et de la lumière : la   mer scintillante, illuminée par un incroyable sourire, surplombée par la Maison du Lion, ce lieu de paix où Shizuko a choisi de venir pour vivre pleinement ses derniers jours en attendant la mort.
Avec elle, nous ferons la connaissance des pensionnaires – ses camarades, ses alliés et pour tout dire, sa nouvelle famille – ainsi que de la chienne Rokka qui s’attache à elle pour son plus grand bonheur. En leur compagnie, il y aura aussi les goûters du dimanche où grandit peu à peu son amour de la vie quand on la savoure en même temps qu’un dessert d’enfance, une vie qui aurait le goût de la fleur de tofu, d’une tarte aux pommes ou des mochis-pivoines.
Avec la délicatesse d’écriture que nous lui connaissons dans ses précédents romans, Ogawa Ito entraîne peu à peu Shizuko sur un chemin de poésie dont la mélodie possède la voix grave et conciliante d’un violoncelle  ; un chemin apaisé comme pour dire la gratitude d’exister.

MON AVIS : Je suis fan de cette autrice. Pour être franche, j'ai acheté ce roman un peu les yeux fermés. "Un peu" parce que j'ai lu le résumé. Si ça n'avait pas été elle, je n'aurai pas pris de risque. Le thème abordé est difficile : la fin de vie. On suit Shizuku, une femme de 33 ans atteinte d'un cancer en phase terminal. Avec l'aide de son médecin, elle décide d'arrêter les soins et de finir sa vie à la maison du Lion. Ce lieu est spécialisé pour ça. Les résidents font ce qu'ils veulent. La seule obligation : assister à l'heure du goûter le dimanche à 15h.

Ce livre est loin d'être déprimant même si je vous conseille quand même de prévoir des mouchoirs pour la fin mais j'y reviendrai. Au début, j'ai eu du mal. Ça fait plusieurs lectures comme ça. J'ai besoin d'un temps d'adaptation pour renter dans l'histoire. Ici, je pense que j'étais en empathie totale avec l'héroïne qui a le même âge que moi. Ce qui pourrait expliquer l'émotion qui m'avait envahi. Aimant pratiqué l'art de la fuite émotionnelle, j'ai pausé le livre. Pour mieux le reprendre. En apparence, on pense que Shizuku a accepté la situation. On découvre qu'il n'en est rien. Les décisions qu'elle a prise vont plus ou moins se retourner contre elle.
 
On suit son quotidien dans ce lieu pas comme les autres. On imagine cette maison donnant sur la mer, un ciel bleu limpide proche des vignes. On image l'atmosphère calme et détendu dont tout le monde rêve sur cette petite île des citrons. (elle s'appelle vraiment comme ça). Cet endroit est géré par une infirmière pour le moins atypique. Je vous laisse découvrir son nom. Ça m'a fait rire au début et j'ai été surprise à chaque fois que je l'ai lu. L'explication nous est donnée. L'histoire de cette infirmière qui tient en un paragraphe est vraiment touchante. C'est l'art des japonais de savoir en si peu de mots vous toucher en pleins cœur.

Aussi étonnant que ça puisse paraître, la nature est très présente mais la nourriture tout autant. Tous les résidents ont la possibilité de remplir un document pour demander un dessert en particulier. Chaque dimanche, l'infirmière tir au sort l'un d'entre eux. Elle lit le texte avant la dégustation. Cette idée merveilleuse a un réel impact sur tout le monde et pas seulement sur la personne concernée. Il y en a qui donne vraiment envie. J'aurai adoré y goûter. Ces japonais et la nourriture...

Concernant Shizuku, bien qu'elle soit en fin de vie, va évoluer psychologiquement au contact de tout le monde. Il y a une vrai philosophie de vie dans les réflexions. On sait tous que c'est plus facile à dire qu'à faire mais elle accepte tout ce qu'elle a vécu que ce soit positif et négatif. Elle arrête surtout de se mentir à elle-même tout au fin de son cœur. On a tous des désirs enfuies qu'on ignore. Et c'est ce dont ce livre nous parle : comment leur permettre de s'exprimer.

La fin est sublime. J'aime lire ces livres qui sublimes la mort tout en pudeur et montre qu'il y a un après. Je vous laisse découvrir ce que je sous-entends par là. Pourtant, l'autrice ne cache pas ce que le cancer implique. Les symptômes sont décrits mais avec douceur. Je ne sais pas comment elle fait tout comme la traductrice (on oublie trop souvent de saluer leur travail) pour exprimer tant avec des mots si simples. Je suis toujours ébahie.

En bref, même si le début a été un peu difficile pour moi, la suite a été une pure merveille. Je ne le mets pas en coup de cœur parce qu'à mon sens, ce n'est pas le meilleure roman de l'autrice. Je salue la capacité d'écrire avec tant de douceur et de joie sur un sujet si difficile.

mercredi 26 février 2025

Le cercle de Lady Tan de Lisa See

Le cercle de Lady Tan de Lisa See
Autrice : Lisa See
Maison d'édition : Albin Michel
Date de sortie : 5 Mars 2025
ISBN : 9782226491251
Pages : 664
Prix : 22,90

Résumé :
Si l’on en croit Confucius « une femme instruite est une femme inutile ». Pourtant, Yunxian Tan, née dans une famille des plus éminentes est élevée par ses grands-parents justement pour être utile. Sa grand-mère est l’une des rares femmes médecins en Chine, et elle lui enseigne les quatre piliers de la médecine chinoise. Dès l’enfance, Yunxian se familiarise avec les maladies féminines, souvent liées à la maternité, aux côtés de Meiling, une jeune sage-femme en formation. Animées par une même vocation, toutes deux se promettent de rester amies pour toujours, partageant leurs joies et leurs peines. Mais lorsqu’on impose à Yunxian Tan un mariage arrangé, on lui interdit de revoir Meiling et d’apporter son aide aux femmes et aux filles de la maison. Elle doit se conformer à son rôle d’épouse, donner naissance à des garçons, et passer le reste de sa vie entre les murs de la propriété familiale. Comment Lady Tan saura-t-elle s’affranchir de ces traditions et mener une carrière d’une importance telle que nombre de ses remèdes sont encore utilisés cinq siècles plus tard ?

MON AVIS : Merci à Babelio et la maison d'édition pour ce service presse.
J'ai déjà lu un roman de cette autrice que j'avais beaucoup aimé. Lorsqu'on m'a proposé ce service presse, j'ai sauté sur l'occasion. Vous connaissez mon amour pour la culture asiatique. Ce roman s'inspire de la vie de Yunxian Tan, femme médecin. L'autrice explique en quelques mots certaines choses avant le début de l'histoire. On en apprend encore plus dans les remerciements dans les choix qu'elle a fait après les nombreuses recherches qu'elle a faites. 

Le résumé du livre en dit trop de mon point de vue. Il suffisait d'écrire que le roman s'inspire de la vie de cette femme extraordinaire. Le roman est coupé en quatre parties qui correspondent au quatre tranches d'âge de la vie. Je vous laisse découvrir leur signification. La plume de l'autrice est magnifique. On est vraiment dans la Chine du XVIème siècle. On suit, par le regard de Yunxian, la médecine chinoise et les traditions qui jalonneront sa vie. 

On suit une jeune fille sensible mais passionnée par la médecine. Au fil du temps, on la découvrira parfois loin des réalités de par son statut d'épouse. Elle n'en reste pas moins très intelligente, bienveillante et ouverte d'esprit. Sous cette apparence parfaite qu'elle présente, une volonté de fer persiste. Elle représente à elle seule la force et la fragilité. Je n'en dis pas plus. Un dialogue la décrira parfaitement. On rencontre d'autres personnages comme sa grand-mère qui sera son mentor ainsi que Meiling, très touchante, qui sera sa meilleure amie. J'ai détesté le docteur Wong.

Ce roman aborde beaucoup de thèmes variés. Forcément, vous découvrirez les traditions chinoises de la haute société mais surtout la médecine chinoise. C'est fascinant et très détaillé. La question du féminisme est extrêmement présente puisqu'il y a une critique de la médecine des hommes du point de vue d'une femme. On ne pourra pas s'empêcher de réagir mais il ne faut pas oublier l'époque. J'ai été ravie de voir mentionner Song Ci. J'avais lu "le lecteur de cadavres" inspiré de l'histoire de ce célèbre fonctionnaire.
 
En bref, ce roman est un coup de cœur. Je me suis passionnée pour Yunxian et la découverte de la médecine chinoise. La plume poétique et très sobre est parfaite. Il faudra vraiment que je m'intéresse encore plus à Lisa See.

 

mercredi 19 février 2025

Le bracelet de jade de Mu Ming

Le bracelet de jade de Mu Ming
Autrice : Mu Ming
Maison d'édition : Argyll
Date de sortie : 13 Septembre 2024
ISBN : 978-2-494665-34-7
Pages : 112
Prix : 9,99

Résumé : 1640, treizième année du règne de l’empereur Chongzhen.
Alors que la dynastie au pouvoir affronte de nombreux remous, la jeune Chen se rend, accompagnée de son père, à la Foire des Lanternes sur le Mont du Dragon. Émerveillée par mille lumières, Chen s’égare et se retrouve face à un étrange commerçant qui lui offre un magnifique bracelet de jade.
Le bijou exerce bientôt une grande fascination sur la jeune fille, au point que ses rêves la projettent dans un monde étrange.
Au fil des discussions avec son père, ancien haut-fonctionnaire qui se consacre désormais aux arts de la calligraphie et des jardins, Chen découvrira que les chemins de la vie se tissent autant dans les aspérités du vide que dans les souffles suspendus du temps.

MON AVIS : Ai-je besoin d'expliquer pourquoi j'ai acheté ce livre? Une novella chinoise : comment résister? Pourtant, j'ai hésité à cause du prix. Heureusement, j'ai craqué. Ça les vaut largement. On suit Chen, une jeune fille qui se voit offrir un bracelet de Jade à l'occasion de la foire des lanternes. Ce bracelet aura un impact sur ses rêves mais aussi sur son père, ancien haut-fonctionnaire. Ce dernier consacre d'ailleurs son temps à la calligraphie et à la création d'un jardin.

Chen est une jeune fille curieuse et pleine d'énergie. On sent qu'elle admire son père. Leur relation est très belle.Ce que l'on découvre surtout en si peu de pages, c'est le jardin. Il a une importance capital pour son père. Il faudra lire jusqu'aux dernières lignes pour comprendre. La plume de l'autrice est magnifique, emprunte de poésie. Au moment de refermer le livre, je suis restée figé en disant "waou". J'avais juste envie d'écrire ça tant les mots, encore maintenant me manque et me semble fade face à ce que j'ai lu.

Au-delà de la poésie, je me souviens du sentiment de paix que j'ai ressenti. J'étais si détendue...Ce texte est une séance de méditation les yeux ouverts. L'autrice fait références à plusieurs textes de la culture chinoise. Ça m'a juste donné envie de lire les livres mentionnés si c'est possible. La part de science fiction est si subtile qu'on pourrait presque l'oublier. Pour le lecteur qui ne le sait pas, on pourrait penser qu'il est question que d'observation, de point de vue et de philosophie.

En bref, j'ai eu une énorme coup de cœur pour cette novella qui reflète ce que la Chine fait de mieux alliant la poésie littéraire et l'esthétique asiatique que l'on attend d'eux avec cette touche parfaite de science fiction si infime mais qui change tout.


mercredi 12 février 2025

Le coffret des abîmes de Francis Stevens

Le coffret des abîmes de Francis Stevens
Autrice : Francis Stevens
Maison d'édition : Marie Barbier
Date de sortie : 16 Août 2019
ISBN : 9782956119340
Pages : 188
Prix : 14

Résumé : L’histoire s’ouvre sur la récupération d’un mystérieux coffret — sorte d’étrange boîte verte portant une description indéchiffrable — rejeté par l’océan suite à un séisme près des Açores. Ramené à la civilisation, le coffret est happé par un vieux millionnaire, J. Jesse Robinson, qui manque de le regretter. D’horribles apparitions de mer agitent ses nuits ainsi que celles de sa nièce Leilah et du chevaleresque docteur John Vanaman dont il s’est attaché les services. Alors que le jeune homme tente de percer le mystère des origines de la boîte et de ses lettres écarlates, visions macabres et accidents se succèdent jusqu’à ce que le vieillard et sa nièce soient enlevés en haute mer par des inconnus…

MON AVIS : J'ai découvert cette maison d'édition lors d'un salon à Arras. Ce jour-là, je ne pouvais pas me procurer un livre mais je me suis promis d'en essayer au moins un surtout de cette autrice. Je ne me trompe pas. À l'époque, il était mal vu d'être une femme et d'écrire donc l'autrice à pris le pseudo que vous voyez ci-dessus. Elle est considérée comme la mère des littératures de l'imaginaire. Encore une fois oubliée de l'histoire. Merci à la maison d'édition de la réhabilité.

J'ai choisi ce livre parce que c'est le plus court de ceux que j'ai trouvé chez ma libraire adorée...à son grand désespoir (quand je me suis décidée à l'acheter, elle voulait le lire😂). Ce roman est particulier. On suit un jeune médecin plein d'espoir. Il vient d'ouvrir son cabinet et cherche des patients. Coup de chance. Il va être appelé par Leilah pour soigner son oncle malade. Cet homme n'est autre que l'homme le plus fortuné. Pour le médecin, c'est le moment ou jamais de se faire un nom.

Malheureusement, le médecin va vite déchanter puisqu'il va se trouver confronté à une malédiction qu'il est loin de soupçonner. Tout ça a cause d'un coffret qu'il s'est offert et qu'il a surtout refusé de restituer à son propriétaire pour le moins effrayant. Des évènements paranormaux vont s'enchaîner la nuit sous les yeux de notre médecin qui va tenter de trouver une solution par tous les moyens. Non seulement pour son patient mais surtout pour Leilah au charisme flamboyant.

On suit l'évolution de John, le médecin. Du jeune homme plein de bonne volonté, il va se révéler un homme intelligent et courageux. Leilah va être la source de sa motivation mais pas de relation amoureuse à l'horizon. C'est rafraichissant. La nièce semble parfaite en tout point. On nous la décrit comme magnifique, les hommes tombant sous son charme systématiquement. Pourtant, sous ces traits parfaits se cachent une femme redoutable au caractère bien trempé.

Les évènements conduiront la famille kidnappé en mer. Je m'arrête là comme le résumé. Rien qu'avec ça, on se demande ce qu'il peut bien se passer. J'ai été plus qu'étonné par la mythologie utilisée par l'autrice. On ne la voit jamais en littérature. Ça fait un bien fou de lire quelques choses de différents qui joue avec les frontières du réel et de l'imaginaire. Cette subtilité me ravie toujours.

En bref, j'ai adoré cette lecture qui m'a sortie de ma zone de confort avec plaisir. Ce roman est peut-être ancien mais bien plus original que ce que l'on trouve aujourd'hui.

mercredi 11 décembre 2024

Noa, intersexe de Samuel Champagne

Noa, intersexe de Samuel Champagne
Auteur : Samuel Champagne
Maison d'édition : De Mortagne
Date de sortie : 28 Juillet 2021
ISBN : 9782897922696
Pages : 312
Prix : 16,95$

Résumé : Quand je suis né, tout le monde était perdu. On m’a regardé et on a demandé : « Qu’est-ce que c’est? » La réponse : je suis intersexe.
Les médecins souhaitaient m’opérer, mais ma mère s’est battue pour qu’on attende. Maintenant que j’ai seize ans, ils reviennent à la charge. Comme mon père, ils veulent corriger ce qui est différent, enlever ce qui est de trop. Ils aiment les choses qui sont roses ou bleues. Et moi, je suis vraiment très mauve. Je ne sais pas quelle décision prendre.
Un alien, c’est comme ça que je me sens. Alors je m’isole, de peur que quelqu’un découvre ce que je suis. Mes seuls amis sont les personnes âgées que je visite bénévolement. Il y a aussi Maël. Il m’attire, mais j’ai l’impression que nous sommes à des années-lumière de distance.
Ce n’est pas facile de penser à changer son corps. Est-ce ça qu’il me faut pour m’accepter?

MON AVIS : Merci à Babelio et à la maison d'édition pour ce service presse.
 
J'avais peur, au regard du titre, que ce soit quelque chose comme un essai mais c'est un sujet que je n'ai jamais croisé en littérature. Et bien, je me félicite d'avoir suivi mon instinct. Je commencerai par vous rassurer. L'histoire est fictionnelle mais l'auteur a fait des recherche. À la fin du livre, vous trouverez des liens pour en apprendre plus et des associations. Ça se ressent dans l'écriture. Rien de compliqué. Bien au contraire, c'est très simple et accessible. La seule chose importante à dire est que l'auteur est québécois. Ce n'est pas gênant mais ça peut surprendre au début dans la construction des phrases ou le choix des mots.
 
On suit Noa, 16 ans, intersexe comme le titre l'indique. Toutes les personnes informées le poussent à faire un choix pour l'opération (très orienté évidemment) sauf qu'il est perdu. Il ne sait absolument pas quoi faire. Il n'y a que sa mère qui ne donne pas son avis et souhaite lui laisser le choix. Elle ne lui met pas la pression. J'adore sa mère. Elle est incroyable. Son père est maladroit et on a envie de le secouer. En fait, les pensées de Noa sur ses parents sont très justes. 
 
Noa est, de fait, très solitaire. Il m'a beaucoup touché. Il n'a pas d'amis mais fait beaucoup de choses sur son temps "libre" notamment moniteur dans un centre aéré ou quelque chose du genre. Pour faire simple, il s'occupe d'enfants le week end et pendant les vacances. Parmi ses enfants, il y a ludo qui est un rayon de soleil. C'est par son biais qu'il va rencontrer Maël qui a le même âge. Ce jeune homme est apaisant. Je ne dirai trop rien le concernant. Juste qu'il est bienveillant. L'auteur, par le biais de ce personnage, aborde un sujet dont on parle peu également. Je me suis dit que si tout le monde pensait comme Maël, tout serait plus simple.

En bref, j'ai été touché par cette lecture hyper réaliste. Je ne peux que vous la recommander. On apprend beaucoup de choses à tous les niveaux et l'histoire est belle. L'auteur aborde d'autres sujets mais je vous laisse découvrir tout ça.


mercredi 20 novembre 2024

Les 4 enquêtrices de la supérette Gwangseon de Jeon Gunwoo

Les 4 enquêtrices de la supérette Gwangseon de Jeon Gunwoo
Auteur : Jeon Gunwoo
Maison d'édition : Folio
Date de sortie : 26 Janvier 2023
ISBN : 9782072981678
Pages : 320
Prix : 8,70

Résumé : Dans une supérette de quartier, quatre femmes d’âges divers se retrouvent pour de petits travaux et de bons après-midi de papotage. Toutes s’ennuient auprès de maris qui rivalisent de paresse et de machisme. Quand un exhibitionniste sévit dans le quartier, elles décident d’enquêter pour le faire arrêter. Et y parviennent. Un peu plus tard, dans leur résidence, un serial killer reprend ses activités après quelques années de pause. Sa spécialité : laisser près du corps de ses victimes un badge représentant un smiley.
Ensemble, pour gagner la prime qui paiera le divorce de l’une d’elles, bravant mille dangers, les quatre Sherlock Holmes de la supérette vont se lancer aux trousses de l’assassin…

MON AVIS : Ce livre a été édité dans un premier temps aux éditions matin calme. J'ai un avis partagé sur ce livre. En fait, je pensais que les choses iraient plus vite. Au début, on rencontre quatre femmes qui se retrouvent dans un magasin pour coudre des yeux sur des ours en peluche. Elles ont toutes pour point commun de se plaindre de leur mari. Sauf qu'un exhibitionniste sévit. Elles décident de l'arrêter dans le but d'obtenir la récompense. Au cours de cette enquête, elles vont se retrouver confronter à un serial killer.

Je pensais qu'on rencontrerai plus tôt le serial killer. Je dois admettre que malgré les indications du résumé, je n'imaginais pas que l'auteur irait aussi loin. Je n'ai pas vu venir le coupable alors que c'était assez évident. L'art de la manipulation dans tous ces états. C'est ce que je retiens de ce livre.  C'est vraiment machiavélique jusqu'au final bien comme il faut.

Au début, j'ai été un peu décontenancé face au comportement de Miri. Elle semble un peu immature. Fan de romans policiers, elle décide de la façon d'enquêter et surtout les vêtements. On dirait une enfant qui veut jouer mais elle le fait sérieusement et les autres suivent. Elles ne savent vraiment pas dans quoi elles mettent les pieds. Après ma lecture, je pense que c'était une volonté de l'auteur pour mieux nous endormir. On ne prend pas ce quatuor au sérieux. Pourtant, elles se montrent créatives et apprennent de leurs erreurs.

En parallèle, on suit la vie du quartier. Ce que je retiens de ce livre c'est la dénonciation des rapports totalement inégaux et clichés hommes/femmes. Ici, les hommes rabaissent leur femmes ou ne les voient que comme des femmes au foyer. On a envie de bondir face aux réactions de ses messieurs qui se moquent bien de ce qu'elles subissent face à l'exhibitionniste. Quand on sait que le président Sud coréen a dit que le sexisme n'existait pas, lire ce livre écrit par un homme qui dénonce le comportement exécrable des hommes dans un couple, ça fait plaisir. 

En bref, c'était une chouette lecture. Je pensais juste que le sérial killer arriverait plus tôt, raison pour laquelle j'étais mitigée mais en écrivant ma chronique, je me dis qu'en fait c'était probablement volontaire pour installer les personnages et surtout montrer les failles de la société coréenne qui mène à ce final. Ce n'est pas un roman parfait. Ça reste une chouette lecture qui fera au moins réfléchir sur les rapports hommes/femmes.

vendredi 1 novembre 2024

S'aimer dans la grande ville de Sang Young Park

Auteur : Sang Young Park
Maison d'édition : La croisée
Date de sortie : 21 Août 2024
ISBN : 9782413086130
Pages : 240
Prix : 21,10

Résumé : Young, étudiant et jeune écrivain, vit à Séoul avec sa meilleure amie. Tous deux font la fête, boivent, sortent avec des garçons. Ils sont de cette génération de Coréens confrontée à une société corsetée : Young doit taire son homosexualité au monde, et surtout à sa mère affaiblie. Derrière son humour ravageur, se cache un homme éprouvé par la solitude et le doute. « L’amour est-il vraiment beau ? » s’interroge-t-il. Jusqu’au jour où Gyuho entre dans sa vie.
S’aimer dans la grande ville nous entraîne dans le parcours haut en couleurs et émouvant d’un homme face à l’amour sous toutes ses formes, qu’il soit amical, filial, en couple ou simplement – et surtout – de soi-même. A la croisée de Sally Rooney et Herve Guibert, mêlant brio romanesque et subtilité sentimentale, ce roman phénomène en Corée puis dans le monde entier a été en sélection du Man Booker Prize et sera adapté en série et en film.

MON AVIS : Ce roman fait parti de ceux que j'ai repéré avant sa sortie. Je l'ai réservé chez ma libraire dès qu'elle l'a reçu. Une série adaptée va être diffusée prochainement. J'ai un reproche à faire à l'objet livre. En quatrième de couverture, en dehors du résumé, on n'arrive pas à lire la citation et les avis. La couleur est mal choisie. On suit Young sur plusieurs années. Dès les premières pages, on est dans le vif du sujet. J'ai eu un peu peur puisqu'il aborde des thèmes de manière cru à l'opposée de ce que je suis. Je n'aime pas ce genre de chose habituellement mais j'ai continué. Et j'ai bien fait.

Je pense que ce début est une manière de prévenir le lecteur de ce qu'il va lire. Young est un jeune homme blasé par la vie alors qu'il n'est qu'étudiant au début du roman. On sent un cynisme très fort. Il essaie de paraître en société mais n'en pense pas moins. Il observe beaucoup. Il est comme extérieur. On rencontre également sa meilleure amie Jaehee que j'adore. Une femme au caractère bien trempée. J'ai adoré leur relation pourtant loin d'être parfaite. Je suis sûre que certains seront choqués par certains passages. L'auteur a fait le choix de ne rien censurer. Ce n'est pas vulgaire pour autant. Juste qu'habituellement, les auteurs ont tendance à enjoliver les choses. Pas lui. Et c'est tant mieux.

Le roman est découpé en quatre parties. Chacune met en avant une rencontre. Le personnage principal est homosexuel. On le sait dès le début. L'auteur en profite pour dénoncer l'homophobie par des scènes juste choquantes. Et je pèse mes mots. En soit, pas de violences physiques mais les discussions... C'est des discours qu'on n'entend même plus en France. Quoique... Ne serait-ce que la mère de Young...J'aurai une mère comme ça, je l'aurai abandonné. Mais il est d'une gentillesse incroyable. Ce qui nous amène à un autre sujet : les relations mère-fils. Je vous laisserai découvrir cette femme.

D'autres sujets sont abordés. Je pense au milieu du travail, au relation sociale mais aussi à la maladie, au féminisme, l'avortement, les relations toxiques et leur contraire. Bref, il y a de tout. L'auteur nous donne un regard acéré sur la société coréenne qu'on ne peut nier mais aussi son évolution. Je pense à un personnage qui à 10 ans de plus que lui environ (je ne me souviens plus de l'écart exact). J'en ai appris un peu plus sur le service militaire. Pas beaucoup mais quand même. 

Les remerciements de l'auteur sont importants puisqu'il explique ce qui l'a inspiré et la période à laquelle il a écrit le roman. On apprend en même temps quelques évolutions de la société que ce soit au niveau des lois que médicales. Cet homme est touchant par contre je suis un peu coincée. Entre autre, il explique s'être inspiré de lui et de ses proches et en même temps ce n'est pas lui. Je ne sais donc pas dans quelle catégorie classée ce livre. Au final, je l'ai mis en littérature contemporaine. C'est plus sûr.

En bref, ce livre est un regard précis sur la Corée du Sud et sa perception de l'homosexualité (pour vous dire que l'un des acteurs de la série se prend une vague de haine parce qu'il a joué un personnage homosexuel.) mais pas seulement. On ne peut pas rester insensible face à cette lecture. Vous serez parfois en colère, choqué ou amusé mais toutes ces émotions sont nécessaires. L'auteur nous pousse à faire preuve d'empathie même si ce n'est pas ce qu'il a cherché à faire. Je ne peux que vous recommander cette lecture.

mercredi 23 octobre 2024

Une histoire ordinaire de Chart Korbjitti

Auteur : Chart Korbjitti
Maison d'édition : Gope
Date de sortie : 12 Février 2024
ISBN : 978-2-494118-16-4
Pages : 100
Prix : 12

Résumé : Un immeuble quelconque, à la périphérie d’une « ville enchantée », en Thaïlande. Des locataires qui ne font que se croiser alors qu’une jeune femme se meurt dans l’appartement d’à côté. Un narrateur dont les propos soulignent son ambivalence.

« La vraie raison, c’est que Mamie est une personne serviable, un trait sans doute hérité du passé et qu’on ne rencontre plus guère de nos jours. »

« Les gémissements de ma voisine devenaient de plus en plus forts, mais ma (fausse) bonne conscience dormait en paix. Elle s’éveillait parfois en pleine nuit mais je l’endormais par des considérations sur mes revenus, je la trompais en pensant au jour où j’aurais une augmentation ou une promotion, et elle me croyait, elle se rendormait. »

« Car enfin, le “guérisseur” qui se mue en mouche à tête verte ou Mamie qui croit que sa fille s’est réincarnée en chatte blanche – c’est à mourir de rire, non ? »

MON AVIS : Merci à babelio et à la maison d'édition pour ce service presse. Honnêtement, je l'ai sélectionné parce que l'auteur est thaïlandais. Il est rare de trouver des livres originaire de ce pays. Je ne savais pas trop quoi en attendre mais je me suis dit que si je le gagnais, ce serait l'occasion probablement d'en apprendre plus sur le pays.

L'auteur nous propose une nouvelle dans laquelle le personnage principal cohabite dans une maison avec d'autres personnes notamment une mère et sa fille. Il appelle la première mamie du fait de son âge avancé. Le narrateur raconte une histoire que la mamie se serait appropriée et aurait adapté à elle. Au fil des pages, on apprend à connaître les deux personnages.

Au début, on ne sait quoi penser du narrateur mais plus le temps passait, plus je le trouvais en manque profond d'empathie. Quand à Mamie, elle me faisait de la peine. On sait très vite que sa fille est en train de mourir. On ne peut qu'être en empathie. Cette nouvelle, en apparence anodine, dénonce les travers de nos sociétés. C'est valable partout dans le monde. D'ailleurs l'auteur le prouve en ne donnant aucun prénom ni aucune ville. 

En 100 pages, on voit passer des charlatans qui profitent de la faiblesse de personnes vulnérables, des personnes qui semblent empathiques mais qui pensent de manière totalement égoïstes. On nous montre l'individualisme de l'être humain qui ne se préoccupe pas de son voisin. Mais on nous éclaire aussi sur ce qui nous pousse à faire des bonnes actions. Est-ce que c'est purement désintéressé ou est-ce pour avoir bonne conscience? 

En bref, sur le moment, à la fin de ma lecture, j'étais dégoûtée par le narrateur. En prenant du recul, j'ai compris la démarche de l'auteur qui est de nous ouvrir les yeux sur l'individualisme et l'égoïsme de chacun. Sachant que cette nouvelle date de 1983, je trouve ça dingue que ce soit toujours, si ce n'est plus, d'actualité aujourd'hui.

mercredi 28 août 2024

Blackwater tome 2 : la digue de Michael McDowell

Blackwater tome 2 : la digue de Michael McDowell
Auteur : Michael Mcdowell
Maison d'édition : Monsieur toussaint louverture
Date de sortie : 22 Avril 2022
ISBN : 9782381960463
Pages : 256
Prix : 8,40

Résumé :

Tandis que la ville se remet à peine d’une crue dévastatrice, le chantier d’une digue censée la protéger charrie son lot de conséquences : main d’œuvre incontrôlable, courants capricieux, disparitions inquiétantes.

Pendant ce temps, dans le clan Caskey, Mary-Love, la matriarche, voit ses machinations se heurter à celles d’Elinor, son étrange belle-fille, mais la lutte ne fait que commencer.

Manigances, alliances contre-nature, sacrifices, tout est permis. À Perdido, les mutations seront profondes, et les conséquences, irréversibles.


MON AVIS : On retrouve les personnages du tome précédent là où on s'était arrêté. Dans ce tome, on s'attarde sur la construction d'une digue. Tout le monde en est ravie au regard de l'inondation passée sauf Élinor, farouchement contre. Pourtant, bien qu'elle exprime son avis, elle ne va pas aller à l'encontre de la majorité.  

Les tensions au sein de la famille vont s'accentuer. Mary-love n'aime vraiment pas sa belle-fille et met en place des plans insupportables à son encontre en espérant que Elinor montre son vrai visage ou perde patience. Cette dernière fait montre d'une patience à toute épreuve.  Encore une fois, c'est les femmes qui ont le pouvoir même si les hommes ont l'impression de l'avoir.

En parallèle, d'étranges évènements s'enchaînent. Est-ce lié à Élinor? On n'en sait rien. Cette touche de fantastique fait tout dans cette série qui semble de ne pas raconter grand chose. Tout est dans l'ambiance et à chaque tome, on veut toujours lire la suite. Je fais parti de ces lecteurs qui font le choix de savourer chaque livre.

En bref, je n'en dirai pas plus de peur de vous spoiler. J'adore cette série atypique qui donne envie de suivre les personnages et de percer les secrets de Élinor.

mercredi 21 août 2024

Blackwater tome 1 : la crue de Michael McDowell

Blackwater tome 1 : la crue de Michael McDowell
Auteur : Michael McDowell
Maison d'édition : Monsieur tousaint louverture
Date de sortie : 7 Avril 2022
ISBN : 9782381960456
Pages : 260
Prix : 8,40

Résumé :

Pâques 1919, alors que les flots menaçant Perdido submergent cette petite ville du nord de l’Alabama, un clan de riches propriétaires terriens, les Caskey, doivent faire face aux avaries de leurs scieries, à la perte de leur bois et aux incalculables dégâts provoqués par l’implacable crue de la rivière Blackwater.

Menés par Mary-Love, la puissante matriarche aux mille tours, et par Oscar, son fils dévoué, les Caskey s’apprêtent à se relever… mais c’est sans compter l’arrivée, aussi soudaine que mystérieuse, d’une séduisante étrangère, Elinor Dammert, jeune femme au passé trouble, dont le seul dessein semble être de vouloir conquérir sa place parmi les Caskey.


MON AVIS : Tout le monde a parlé de cette série. J'ai lu le premier tome il y a pas mal de temps (oui j'ai toujours autant de retard dans mes avis mais j'y travaille). Rien que l'objet livre est juste dingue. J'ai vu la vidéo de l'impression. Quel travail! Franchement, je m'incline. De toute façon, on n'est jamais déçu par la maison d'édition. Pour une fois, on a une saga complète sortie sur moins de trois mois en format poche pour être plus accessible. 

On suit les déboires de la famille Caskey suite à l'inondation de la ville. Tout le monde a trouvé refuge dans l'église. Oscar, avec un employé, vogue sur les eaux vérifiant que tout va bien. Il va découvrir la présence d'une jeune femme dans une chambre d'hôtel. Il va lui porter secours malgré la mauvaise volonté de son employé. Cette jeune femme, Elinor, semble parfaite. Tout le monde l'accueille à bras ouvert même si sa survie est surprenante.

L'écriture est truffée de détail. C'est comme ça que le mystère prend racine dans le récit. On ne sait que penser de Elinor. Elle est bien trop parfaite. Tout est fait pour qu'on se pose des questions alors que personnes ne semblent s'inquiéter jusqu'à un moment précis. Elle va se mettre à dos Mary-love, la mère de Oscar. Dès le début, elle va se méfier d'elle mais est-ce pour de bonnes raisons?

C'est tellement compliqué de donner un avis précis sur un roman feuilletons...Il ne se passe pas grand chose mais on est fasciné par l'ambiance et tous ces non-dits qui rendent le roman vivant. C'est très visuel. On finit même par prêter attention à chaque mots, chose qu'on n'a plus l'habitude de faire. Et franchement, ça ne devrait pas me surprendre quand on voit les autres titres sur lesquels l'auteur a travaillé.

En bref, ce roman est une excellente lecture que je recommande à ceux qui n'auraient pas encore craqué.

mercredi 8 mai 2024

L'arbre nu de Keum Suk Gendry-Kim

Auteur : Keum Suk Gendry-Kim
Maison d'édition : Les arènes
Date de sortie : 2020
ISBN : 979-10-375-0218-6
Pages : 328
Prix : 24,90

Résumé : En 1950, quand la guerre de Corée éclate, Kyung a vingt ans. Elle habite à Séoul avec sa mère. Pour survivre, elle est vendeuse dans un magasin de l’armée américaine. Un jour, elle y rencontre Ok Heedo, un artiste peintre ; il a fui le nord du pays et, pour nourrir sa famille, réalise des portraits commandés par les GI’s. Kyung tombe aussitôt amoureuse de cet homme si différent des autres, si doué. Et surtout, cet amour l’aide à oublier le terrible drame qui vient de frapper les siens… Malheureusement, Ok est marié. Bien des années plus tard, elle visite une exposition posthume consacrée à ce peintre. Le passé sombre qu’elle croyait endormi resurgit d’un coup. Elle entreprend alors d’écrire son histoire pour se réconcilier avec les fantômes qui la hantent.

Inspiré d’une histoire vraie, L’Arbre nu est adapté d’une œuvre culte de la littérature coréenne. Ce roman graphique époustouflant dépeint tout en pudeur et en délicatesse les bouleversements profonds et parfois invisibles qu’engendre la guerre.


MON AVIS : Je plaide coupable. J'ai acheté cette BD juste parce que c'est coréen. Pour être plus précise, c'est l'adaptation en BD d'un roman coréen de 1200 pages basé sur des faits réels. C'est lors d'une exposition posthume du peintre Ok Heedo que la jeune femme va se souvenir de sa rencontre avec lui mais pas seulement.

On rencontre Kyung une jeune femme qui travaille dans un magasin de l'armée américaine. Elle a du caractère et on le ressent. Elle va rencontrer Ok Heedo, un artiste qui a fui le nord. Il réalise des portraits commandés par les GI. La jeune femme tombe sous le charme bien plus que les autres mais l'homme est marié.

Il ne faut pas oublié l'aspect historique. On est dans les années 50. On sent rien qu'à l'atmosphère la complexité de la situation. Kyung essaie de profiter de la présence des soldats américains pour améliorer sa situation. Au fil des pages, on voit l'évolution du conflit notamment par les mouvements de population.

Aure aspect : la vie personnelle de l'héroïne. Elle vit avec sa mère. On devine que ce n'est pas par plaisir. Cette dernière ne se remet pas de la perte de ses deux fils à la guerre. Elle ne se montre pas des plus agréables avec sa fille qui essaie tant bien que mal de subvenir à leur besoin.

Visuellement, la bande dessinée est à l'image de la couverture. L'autrice arrive à adapter son graphisme de manière à nous permettre de ressentir l'atmosphère du moment. Les émotions sont palpables. Lorsque j'ai lu cette BD, je pensais n'en lire qu'une partie mais j'ai été happé par ma lecture et l'ai lu en une seule fois. 

En bref, j'ai apprécié cette lecture atypique. Je serai curieuse de lire le roman à l'origine de ce livre.

mercredi 3 avril 2024

Le restaurant des recettes oubliées de Hisashi Kashiwai

Le restaurant des recettes oubliées de Hisashi Kashiwai
Auteur : Hisashi Kashiwai
Maison d'édition : Nami (disponible également chez j'ai lu en poche
Date de sortie : 19 Avril 2023
ISBN : 9782493816160
Pages : 256
Prix : 19

Résumé :
Caché dans les ruelles de Kyoto se trouve le petit restaurant des Kamogawa d’où s’élèvent d’exquises odeurs de riz cuit, de nabe et de légumes sautés. En plus de savoureux repas faits maison, Nagare et sa fille Koishi proposent une expérience qui sort de l’ordinaire : reproduire un plat que leurs clients ont en mémoire, mais dont la recette est depuis longtemps oubliée. Nabeyaki udon, sushis au maquereau, tonkatsu ou spaghettis à la napolitaine... pour chaque nouveau plat, la famille Kamogawa enquête et propose à ses convives de déguster une nouvelle fois les délicieux mets qui ont marqué leur vie. Et grâce à un soupçon de magie, ces saveurs perdues enfin retrouvées permettent de rêver à de nouveaux départs.

Portées par une atmosphère qui mêle nostalgie et douceur, six tranches de vie inoubliables pour tous les gourmands et amoureux de la gastronomie.

MON AVIS : Dès que j'ai appris la sortie de ce livre, je le voulais. Soyons honnête. J'ai entendu la discussion entre ma libraire et la représentante de la maison d'édition. Je me suis tirée une balle dans le pied en faisant un signe de tête positif sur ce livre (oui, je sais. Je ne m'aide pas non plus). Autant vous dire que je n'ai pas su lui résister.

Je n'attendais rien de particulier de ce livre. J'étais juste curieuse. Pourtant, j'ai un faible pour la cuisine japonaise et c'est bien la seule chose que j'attendais. J'ai eu bien plus. On découvre un restaurant caché à la devanture délabré. La particularité de ce restaurant est qu'il est impossible de le trouver. Son propriétaire considère que seul le destin peut amener une personne là-bas. Et c'est ce qu'il se passe tout au long du livre.

L'écriture est des plus simples mais l'auteur arrive à nous faire saliver. C'est le problème de ce genre de roman. Il faut prévoir de quoi manger en lisant tant la description des plats est savoureuse. Ce n'est pourtant pas ça le plus important. Chaque personnage cherche à retrouver un plat lié à un souvenir ou à une personne. On en découvre les raisons à chaque chapitre. Ces moments de dégustations nous rappellent l'importance de ce temps de pause et des émotions qu'ils peuvent occasionner sans qu'on ne s'en aperçoive.

Dans ce restaurant, on rencontre Nagare et sa fille Koishi. Nagare est chargé de recréer les plats après avoir mené une enquête. Il se base sur les informations recueillies par Koishi auprès du client. On ne sait absolument rien de la manière dont Nagare s'y prend. Parfois il explique comment il a trouvé les ingrédients mais entre la demande et la dégustation, rien.

Un autre point important même s'il n'en a pas l'air : le chat. J'adore les chats. Il a interdiction de rentrer mais il reste devant le restaurant et s'attarde devant chaque client. Son rôle est de dévoiler quelque chose sur le client. Je n'en dirai pas plus. Concernant les plats, vous serez surpris mais il n'y a pas que la cuisine japonaise. L'un de mes plats préférés est dedans. Je sais qu'il existe une suite et j'ai hâte de la lire. 

En bref, j'ai été agréablement surprise par ce roman qui m'a donné faim. C'est un roman qui fait du bien à tous les niveaux. Je ne peux que vous le recommander. La magie des romans japonais a encore fait mouche.



vendredi 8 mars 2024

Éditions Picquier

Depuis quelques temps, je travaillais sur un projet avec Élise du blog Élise in a book. Elle m'a proposé de co-gérer un groupe de lecture consacré à l'Asie sur facebook. Mercredi, nous avons proposé une présentation d'une maison d'édition emblématique : les Éditions Picquier.
 


Tous les pays d'Asie et genres littéraires y sont représentés. Les livres sont disponibles aussi bien en grand format qu'en poche. Chaque année, pour le nouvel chinois, pour deux livres achetés, une estampe vous sera offerte. Souvent, c'est celle de Hokusai.

Parmi les auteurs les plus réputés, vous trouverez Ogawa Ito, Edogawa Ranpo, Mo Yan ou encore Chi Zijian. Des auteurs classiques comme contemporain font parti de leur catalogue. Des auteurs occident sont également publiés mais toujours autour de l'Asie. 
 
J'ai lu pas mal de romans de cette maison d'édition. Je vous propose mes coups de cœur sachant que d'autres ne sont pas passés loin de l'être. Vous trouverez mes avis sur le blog de ceux lus ici.

Et là, j'ai bien ri lorsque Élise a suggéré que l'on fasse chacune un article sur nos blogs respectifs avec nos PAL. La mienne est un peu trop grande pour que je puisse tous les affichés ici. Je me suis dit qu'une sélection de ma PAL étant un bon compromis.


vendredi 1 mars 2024

Le grand magasin des rêves de Lee Mi-Ye

Le grand magasin des rêves de Lee Mi-Ye
Autrice : Lee Mi-Ye
Maison d'édition : Picquier
Date de sortie : Janvier 2024
ISBN : 978-2-8097-1648-1
Pages : 320
Prix : 22

Résumé : Il existe une ville où l’on ne peut se rendre que dans son sommeil. L’endroit le plus populaire de cette ville est le Grand Magasin des Rêves, qui semble un immense paquebot tout miroitant de lumières et haut de quatre étages où l’on propose et vend tous les rêves imaginables : rêves d’enfance, de voyage, de nourriture délicieuse, mais aussi cauchemars, songes prémonitoires ou consolateurs. La jeune Penny vient juste de réussir son entretien d’embauche, elle commence son travail à la réception du rez-de-chaussée, et c’est avec elle que nous allons découvrir l’univers chatoyant du Grand Magasin des Rêves, où, chaque nuit, une foule de dormeurs humains et animaux viennent choisir les rêves qu’ils désirent vivre.

MON AVIS : J'ai repéré ce livre à sa sortie. La couverture est sublime, le titre accrocheur et le résumé m'a achevé. Le rêve est un thème que j'adore. Ici, on est servi puisque l'histoire se déroule dans une ville n'existant que dans le sommeil. On suit Penny, une jeune femme qui postule pour un emploi au sein du grand magasin des rêves. Elle s'est préparée à cet entretien. Dès la première page, on est empathie avec ce personnage. Elle est comme tout le monde. C'est par son regard que l'on va découvrir cet univers.
 
Comme son nom l'indique, le magasin propose des rêves à la vente. C'est déjà original mais l'autrice va plus loin. Le paiement est en différent et uniquement si le rêve a eu un impact sur le client. Les descriptions sont très détaillés. Je visualisais chaque endroit que ce soit les différents étages du magasin, la rue ou autres paysages décrits. On nous explique même comment sont créer les rêves. C'est passionnant. Je vous laisse découvrir tout ça.

Au sein du magasin, nous rencontrons une foule de personnage : le grand patron, la chargée d'accueil en passant par les responsables d'étages, clients et auteurs...Il y a de tout. J'ai eu un coup de cœur pour le patron. L'autrice a eu l'intelligence de transposer le réel dans cette ville où le sommeil est roi. On ne peut que sourire à voir les clients se promener en pyjama. L'ambiance de ce roman est comme un bonbon. On se laisse prendre par l'univers sans s'en apercevoir. L'autrice a vraiment pensé à tout. Elle trouve des explications jusque dans les moindres détails.

Les rêves sont un prétexte pour aborder des thèmes des plus légers au plus dures. Pourtant, on garde le sourire tout au long de la lecture. Chaque personnage semble clicher mais au fur et à mesure des pages, on se rend compte qu'ils sont souvent plus subtils qu'il n'y paraît. Ce que je retiens de ce livre, c'est que le rêve est utile à tout le monde tout comme les cauchemars. Je n'en dirai pas plus de peur de vous gâcher la surprise.

En bref, comme je l'ai écrit plus tôt, ce livre est un bonbon. Il fait du bien et donne le sourire. Personnellement, je voulais rester dans cet univers et en apprendre plus sur ces personnages. Il y a tellement de choses à faire avec un univers aussi riche.

mercredi 7 février 2024

La voleuse de livres de Markus Zusak


La voleuse de livres de Markus Zusak
Auteur : Markus Zusak
Maison d'édition : Pocket
Date de sortie : 20 Mars 2008
ISBN : 9782266175968
Pages : 640
Prix : 9,20

Résumé : Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité.
Liesel Meminger y est parvenue.
Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s'est arrêtée.
Est-ce son destin d'orpheline dans l'Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt ? Ou sa force extraordinaire face aux événements ? À moins que ce ne soit son secret... Celui qui l'a aidée à survivre et a même inspiré à la Mort ce joli surnom : la Voleuse de livres...

MON AVIS : Encore un livre dont on a beaucoup parlé. J'avoue que je redoutais ce roman et que je l'ai acheté d'occasion pour cette raison. Autant vous dire que j'ai été plus que surprise par ce que j'ai lu. L'auteur a fait des choix qui permettent d'éviter de lire un roman trop sombre au regard de la thématique.

On commence la lecture avec un chapitre écrit du point de vue de la mort. Rien de déprimant. Bien au contraire. On ne le comprend pas tout de suite. Aussi surprenant que ça puisse paraître, j'ai adoré ces chapitres. Ils apportent autant d'humanité que d'humour. Oui, vous avez bien lu. Rien de glauque. C'est juste des moments dans lesquels elle se plaint de ses conditions de travail par exemple. Elle se présente surtout pour nous parler de l'histoire de Liesel qui lui a échappé à trois reprises.

On rencontre cette petite fille qui voyage dans le froid et la neige avec son petit frère et sa mère. Ils fuient la seconde guerre mondial du mieux qu'ils peuvent. On découvre rapidement les raisons. Pas celles qui sont évidentes mais d'autres. Son petite frère ne survivra pas mais Liesel va être confié à une famille qui va prendre soin d'elle.

Notre héroïne adore les livres et va vite en voler mais pas n'importe lesquels. C'est ces passages là aussi qui m'ont surpris. J'imaginais tout autre chose. Ces livres amènent des moments de légèreté mais aussi d'autres moments moins sympathiques puisqu'elle va rencontrer Max, un homme en fuite. Il écrit un livre qui glace les sangs. Liesel ne sait pas ce qu'il se passe exactement (les camps et les rafles) mais nous lecteurs, si.  C'est en ça que ce livre peut être difficile.

L'auteur a réussi à rester à la hauteur de Liesel. C'est ce qui nous permet de tout lire. On sait très bien ce qu'il se passe réellement mais on est tellement concentré sur cette petite fille généreuse et tellement humaine qu'on arrive à tenir et on se dit qu'heureusement qu'elle ne prend pas l'ampleur de la situation. En attendant, on s'attache à cette enfant et on imagine sans cesse le moment fatidique qui n'arrive pas. Elle a eu une chance incroyable mais en vivant tant de malheurs.

En bref, ce livre est très loin de ce que j'imaginais. Je me suis attachée à Liesel et j'ai pleuré vers la fin. Ce passage est si déchirant mais faisant parti intégrante de la guerre qu'il était impossible pour l'auteur de faire sans. Heureusement qu'il a su insuffler de l'humour dans ce genre de roman.

jeudi 26 octobre 2023

Voyage vers l'ouest

Voyage vers l'ouest
Auteur : collectif, d’après l’œuvre de Wu Cheng'en
Maison d'édition : Fei
Date de sortie :  23 Octobre 2014
ISBN : 978-2359661996
Pages : 2819
Prix : 88,99

Résumé : Cet ouvrage est l'adaptation en lianhuanhua (bande dessinée chinoise traditionnelle) de l'un des quatre livres majeurs de la littérature chinoise : le Voyage vers l'Ouest, parfois appelé le Singe Pèlerin ou les Pérégrinations vers l'Ouest. Construit sur le style du conte, l'ouvrage nous fait suivre les aventures du moine Tripitaka, choisi par le Bouddha pour partir en quête du Canon des Trois Corbeilles (à l'origine du mouvement Zen) et permettre à la sagesse du bouddhisme de s'étendre sur toute lat. Chine. Il sera aidé dans sa quête par trois étranges parias, tous rejetés du Ciel pour avoir commis une faute grave à qui il a été accordé une chance de rédemption : le cochon Zhu Bajie, le moine des sables Shaseng et l'incontrôlable roi-singe Sun Wukong. Véritable récit initiatique, ode à l'humanisme et à l'amitié, le Voyage vers l'Ouest est une succession d'aventures métaphoriques où tous les travers humains sont représentés et vaincus par l'alliance paradoxale de la morale du moine Tripitaka et de l'esprit libre du singe Sun Wukong. Le coffret comprend 36 volumes, une carte A2 des étapes mythiques du Voyage vers l'Ouest et un livret connexe avec une préface de Vincent Durand-Dastès, 2 879 pages - noir et blanc - 89€

MON AVIS : Ce coffret est composé de 36 mini bande dessinée avec un carnet expliquant l'ouvrage et d'une carte sublime. Ma version étant d'occasion, je ne l'avais pas mais l'éditrice me l'a envoyé suite à ma rencontre avec un dessinateur de la BD le sixième dalai-lama (j'ai un sourire jusqu'aux oreilles en repensant à cette rencontre).

On suit l'histoire de Sun Wuking, un singe qui a, pardon pour l'expression, foutu un sacré bordel dans le ciel. Ayant dépassé les bornes, il sera enterré et coincé avec des pières jusqu'à ce qu'on lui propose de servir le moine Tripitaka dans son périple pour récupérer le canon des trois corbeilles dans les terres de l'ouest. Avec lui, on trouvera Bajie et Shaseng, deux autres personnages rejetés par le ciel également.

À chaque tome, ils vont devoir affronter des dangers tous plus divers et variés. À chaque fois, des démons veulent kidnapper le moine et nos trois compères vont devoir faire leur possible pour le sauver. Soyons honnête, c'est Sun Wukong qui agit à chaque fois. Une chose m'a agacé. Wukong a pleins de pouvoirs. Il décèle parfois des choses que personne ne voit. Pourtant, Tripitaka ne l'écoute jamais et souvent il se retrouve dans des situations délicates à cause de ça. J'ai eu envie de le secouer par moment. Ce qui fait qu'on est lassé par moment tant c'est répétitif.
 
Au fur et à mesure des tomes, ça me rappelait la construction des mangas shonen en plus court. Dans les mangas, c'est sous forme d'arc. Ici c'est sous forme de tome. C'est toujours la même construction : nos voyageurs arrivent, un démon débarque et Sun Wukong sauve tout le monde. En soit, c'est peut-être répétitif mais ça nous permet de découvrir pleins de choses sur la Chine notamment sur le bouddhisme. 

En bref, j'ai découvert l'histoire d'un personnage de la littérature classique chinoise. C'est le meilleur moyen d'en apprendre sur la culture de ce pays. Pour info, cette histoire est racontée souvent aux enfants pour leur inculquer de bonnes valeurs.

mardi 26 septembre 2023

Elle et son chat de Makoto Shinkai, Naruki Nagakawa

Elle et son chat de Makoto Shinkai, Naruki Nagakawa
Auteurs : Makoto Shinkai, Naruki Nagakawa
Maison d'édition : Charleston
Date de sortie : 12 Octobre 2021
ISBN : 9782368126233
Pages : 224
Prix : 18

Résumé :
C’était au début du printemps, par un jour de pluie. Ce jour-là, elle m’a recueilli. Depuis, je suis son chat à Elle.
Un chat au franc-parler amoureux de sa maîtresse, une chatte rêveuse abandonnée, un chaton perdu dans sa nouvelle famille d’accueil et un chat de gouttière railleur… Ils vivent à Tokyo, dans le même quartier, se croisent et fraternisent au gré des saisons. Et non contents de bouleverser le quotidien de leurs humaines respectives, ils finissent par entremêler leurs vies.
Dans ce magnifique récit choral, femmes et félins se lient d’amitié et s’entraident pour apprendre, ensemble, la beauté de la vie. Un tableau urbain poétique sur la fragilité de la vie, son charme, la solitude et le jeu des apparences, porté par un style délicat et épuré.

MON AVIS : Ce livre a été adapté aussi en manga. J'ai fait le choix de la version roman. On suit quatre histoires de chats adoptés par des femmes différentes. On commence par un premier chat recueilli par une jeune femme un jour de pluie. Il adore sa maîtresse et s'inquiète pour elle. On la sent très solitaire. Elle va évoluer au fil des pages mais on ne le saura pas avant la fin.

Chaque chat a son caractère mais ils se montrent tous assez protecteurs même le chat de gouttière sous son air "je m'en foutiste". Ce livre semble être un recueil de nouvelles. Chaque nouvelle nous présente un chat différent et sa maîtresse. C'est le premier chat qui va permettre aux autres d'apparaître dans les nouvelles suivantes. Et surtout de les rencontrer, de découvrir leur environnement.
 
L'écriture paraît simple mais elle transmet beaucoup de choses. Par le regard de ces petites bêtes, on découvre les personnages. Sans aucuns jugements, les auteurs nous proposent un regard sur les relations humaines et la vie en société au Japon. Comme beaucoup de livres écrit par des japonais, l'écriture est pleine de douceur.

Ce que je retiens de ce livre, c'est surtout les chats. Pas seulement parce que j'adore ces animaux mais aussi parce qu'on sent que c'est l'arrivée de l'animal dans le foyer que la vie des personnages bougent. Je suis convaincue que les animaux de compagnie apportent beaucoup et cette lecture confirme mon avis.

En bref, ce roman court et simple typiquement japonais par cette écriture si particulière m'a fait du bien. Ne serait-ce que pour la présence des chats, il faut le lire mais aussi pour la galerie de personnages si différents.