Un sort si noir et éternel de Brigid Keremmer

Autrice : Brigid Kemmerer
Maison d'édition : Rageot
Date de sortie : 8 septembre 2021
ISBN : 9782700276442
Pages : 704
Prix : 20

Résumé : Un soir, dans les rues de Washington, Harper, 17 ans, est témoin d’une tentative d’enlèvement. Faisant fi du danger, la jeune femme, partiellement handicapée, s’interpose. Mais le kidnappeur lâche sa première proie et, après avoir maîtrisé Harper, l’emmène avec lui… 

D’un coup de baguette magique, ou presque, Harper bascule dans un autre monde. Elle découvre un lieu qui a tout du château de conte de fées : orchestre sans musiciens, cuisine enchantée et, bien sûr, prince beau et énigmatique. Prince maudit, en vérité. 

Coincé dans un automne éternel, le prince Rhen cherche à débarrasser son peuple d’une créature sanguinaire. C’est pour briser le sort qu’il ordonne au commandant Grey d’enlever des jeunes femmes, saison après saison… Mais ce qu’il ne dit pas, c’est qu’il est lui-même ce monstre assoiffé de sang. Pour rompre la malédiction, il doit se faire aimer avant le début de l’hiver, avant qu’il ne se remette à tuer… Rien de plus aisé, en apparence, pour ce jeune homme séduisant. Pourtant, aucune des centaines de jeunes femmes avant Harper n’a succombé à son charme.

MON AVIS : J'ai longtemps hésité avant d'acheter ce livre. Il y a tellement de réécriture de conte que je me suis méfiée. J'étais quand même intriguée. Ce qui m'a fait craquer, c'est le fait que l'héroïne est un handicap qu'on ne voit jamais en fantasy. Sauf que ça ne suffit à faire un bon livre et encore plus quand c'est un roman aussi épais.

On suit l'histoire de Harper, une jeune fille handicapée, qui fait le guet pour son frère. C'est à ce moment-là qu'elle voit une femme sur le point de se faire enlever par un homme. Malgré son handicape, elle va s'interposer. Elle va se retrouver projeter dans un monde parallèle et rencontrer Grey, le bras du prince Rhen et ce dernier. Le prince est victime d'une malédiction. S'il n'arrive pas à se faire aimer d'une femme, il sera définitivement transformé en monstre.

Vous l'aurez compris. On a affaire à une réécriture de la belle et la bête. Harper est très courageuse et méfiante à juste titre. Elle a appris à compenser son handicap. Il n'est mentionné que rarement. Chose que j'ai apprécié. Sa générosité est parfois remise en question. C'est tellement naturelle qu'elle oublie les conséquences contrairement à Rhen. Ce dernier est résigné mais au contact de Harper, il n'aura d'autres choix que de sortir de son château et d'aller à la rencontre de son peuple. Ça ne l'empêchera pas de rester distant et stratège. Quant à Grey, c'est un bras droit digne de ce nom. Pourtant, on découvre aussi un homme bon d'une fidélité à toute épreuve à son prince. C'en est parfois déroutant tant de loyauté.

Le fait que l'héroïne soit méfiante m'a plu. C'est tout à fait logique au regard des circonstances qui l'ont amené dans ce royaume. Les relations qu'elle va tisser avec notre duo sont très lentes. Concernant Grey, on passe vite mais pour ce qui est de Rhen, c'est d'une lenteur qui en devient ennuyeuse. Pourtant, je sais que c'est logique, que les réactions de Harper sont raisonnables au regard du comportement du prince mais faire autant de pages uniquement sur ça? Non. Arrivé à la moitié, j'ai mis en pause tant j'avais l'impression que ça se répétait.

L'autrice a fait le choix de mettre en avant l'évolution de la relation entre Rhen et Harper en toute logique (c'est une réécriture de conte) mais j'aurai aimé qu'elle approfondisse le passé des personnages, le fonctionnement du royaume que l'on voit trop peu. Et surtout, qu'on ne passe pas autant de temps à des je t'aime moi non plus ou autre version. Pour moi, ce n'était pas nécessaire. J'ai donc lu d'autres livres avant de me décider à finir ma lecture qui s'est avérée bien plus intéressante sur la fin.

En bref, c'était une lecture moyenne qui m'a même un peu déçue. J'ai trouvé l'idée bonne mais trop long pour moi. Au point de ne pas vouloir me lancer sur la suite.

Eliott et la bibliothèque fabuleuse de Pascaline Nolot

Autrice : Pascaline Nolot
Maison d'édition : Rageot
Date de sortie : 24 Avril 2019
ISBN : 978-2-7002-5940-7
Pages : 160
Prix : 13

Résumé : Pour échapper à la terrible Charlie de l’école, Éliott se cache à la bibliothèque. Il ouvre un bon livre et s’endort  ! À son réveil, la bibliothèque s’est métamorphosée. Une organisation secrète, l’armée des rats mécaniques, pousse des chariots de livres malades dans les travées sous les ordres d’un chat autoritaire. Mais le voilà accusé d’espionnage  ! Pour ne pas voir sa mémoire effacée, il accepte d’effectuer des missions aussi dangereuses que palpitantes  : archiver le Capharnaüm, sauver des personnages abandonnés par leurs auteurs, chasser le Gloutomot…

MON AVIS : J'adore Pascaline Nolot. J'ai eu l'occasion de la rencontrer à plusieurs reprises et c'était génial. J'espère que j'en aurai à nouveau la possibilité. Comment ne pas craquer face au titre de ce roman jeunesse? Vous me proposez un livre avec une bibliothèque et un résumé comme celui-ci, je ne peux que craquer.

On suit Eliott victime de harcèlement à l'école. C'est dans ces circonstances qu'il va se réfugier dans la bibliothèque. Épuisé, il s'y endort. À son réveil, il va se retrouver face à un chat qui parle et une armée de rats mécaniques qui vont l'enfermer. Cette bibliothèque abrite une organisation secrète qui va l'accuser d'espionnage. Le bibliothécaire va intervenir et proposer qu'il écope de travaux d'intérêt généraux. 

L'autrice utilise des jeux de mots autour du livre qui font rêver. On nous parle de personnages oubliés par les auteurs qu'il faut sauver, d'ouvrages volés à récupérer ou encore des archives à ranger mais ces dernières sont pour le moins particulière. À chaque mission, Eliott va voir apparaître un livre qu'il souhaite à tout prix attraper. Parce que les livres ont parfois tendance à voler. 

Ces missions ont pour but de donner confiance à Eliott et de lui permettre d'évoluer, de découvrir ses capacités. L'autrice montre également que le harcèlement a plusieurs formes. Parfois, les harceleurs ne sont pas ceux que l'on croit et les harcelés ne sont pas repérés. C'est une très bonne dénonciation de la réalité. La leçon à tirer de ce livre est pleine de sagesse.

En bref, j'ai beaucoup aimé l'univers de ce livre présenté par l'autrice. Pour l'amoureuse des livres que je suis, je me suis régalée. L'imagination de Pascaline Nolot est incroyable et fait rêver.

Le prince cruel de Holly Black

Autrice : Holly Black
Maison d'édition : Rageot
Date de sortie : 2 Septembre 2020
ISBN : 9782700273885
Pages : 544
Prix : 20

Résumé : Jude a 17 ans et vit à la Haute Cour de Domelfe dans le royaume de Terrafæ. Enlevée au monde des mortels lorsqu’elle n’était qu’une enfant et élevée avec ses sœurs parmi les puissants, elle a appris à se protéger des sortilèges et à se battre à l’épée. Pourtant, elle subit jour après jour les moqueries et les insultes. Car elle n’est qu’une humaine, vouée à la mort, dans un monde où règnent les Fæs, créatures sublimes, immortelles… et cruelles. 
Personne ne la hait plus que le Prince Cardan. Le plus jeune des héritiers de la couronne semble décidé à lui nuire. Jusqu’à la tuer ? Mais Jude, elle, est prête à tout pour gagner sa place à la cour et reprendre le pouvoir sur sa vie.

MON AVIS :  J'étais convaincue d'avoir rédigé la chronique sur ce roman. Pas du tout. C'est la confusion entre la vidéo et l'écrit. Je me rattrape donc maintenant. On suit deux sœurs enlevées du monde des humains par le père biologie faes de leur sœur aînée. Jude est bien décidée à devenir une guerrière accomplie dans ce royaume bien qu'elle haïsse le prince Cardan. Quand à sa sœur, elle a décidé de faire profil bas et de respecter les règles. Deux sœurs aux choix radicalement opposés.

La prince Cardan est mesquin et insupportable...en apparence. Certes, on sent une histoire qu'on a déjà lu au regard des caractères bien trempés de part et d'autres. Pourtant, c'est loin d'être simple puisqu'on découvre la vie dans ce royaume avec ses règles particulières. Par exemple, on apprend que les faes sont incapables de mentir. On pourrait penser que les choses seraient plus simples. Il n'en est rien puisqu'ils utilisent l'art de la manipulation. Chaque mot a son importance.

Ce monde en apparence enchanteur est peuplé de dangers. On le comprend rapidement au début avec les règles établis par leur beau-père. Au fil des pages, les complots et manipulations se dévoilent au sein de la famille royale. Jude va y être mêlé. À partir de cet instant, le roman est encore plus passionnant. J'ai en tête une scène en particulier que l'on trouve très facilement illustré. Rien que d'y penser, je savoure.

Le roman présente très bien l'univers avec un prologue explosif. Les descriptions sont sublimes et contrastes avec la violence sous-jacente. L'autrice parle de nombreux thèmes notamment le harcèlement. Une scène est particulièrement violente. C'est en ça que ce roman est originale puisque l'autrice dénonce avec justesse tout en nous présentant les faes sous un jour bien différent de d'habitude. 

 

En bref, ce roman a été une très bonne surprise au point d'aller acheter le tome 2 le lendemain en librairie. Aujourd'hui, on trouve quasiment que des histoires de faes mais, pour le moment, celui-ci est le plus réussi.

POINT LECTURE

Fable tome 1 : l'aventurière des mers de Adrienne Young

Autrice : Adrienne Young
Maison d'édition : Rageot
Date de sortie : 7 Septembre 2022
ISBN : 978-2-7002-7786-9
Pages : 416
Prix : 18,90 (en version relié à 23,90)

Résumé : Fable, 17 ans, est la fille du marchand le plus puissant des Goulets près de la mer sans Nom. Pourtant, après la mort de sa mère au cours d’une tempête, son père l’a abandonnée sur une île peuplée de voleurs où elle a dû se battre pour survivre. Plongeuse, découvreuse de gemmes qu’elle revend pour assurer sa subsistance, Fable poursuit un but  : quitter l’île et rejoindre son père afin d’obtenir son héritage, une place dans sa flotte. Pour cela elle doit gagner le continent où il a établi son comptoir commercial. Elle fait appel à West, le jeune capitaine d’un navire marchand, le Marigold, qui accepte de l’emmener. Mais une fois à bord, alors qu’elle doit faire ses preuves et être acceptée par l’équipage, elle découvre que West et son navire ne sont peut-être pas ce qu’ils paraissaient être…

MON AVIS : Merci à Babelio et à la maison d'édition pour ce service presse.

Partons à la rencontre de Fable, jeune fille de 17 ans. Elle est plongeuse sur une île de voleurs après avoir été abandonnée par son père. Ce roman est vraiment originale. Fable à elle toute seule n'est pas un personnage classique de ce genre. Pour survivre, elle ment et ne se mêle pas aux autres. Elle cache l'argent qu'elle gagne soigneusement. Son but est de pouvoir payer son trajet pour rejoindre son père.

Fable est intelligente, une menteuse expert et excellente plongeuse. Elle n'accorde sa confiance à personne et sait reconnaître quand on l'a percé à jour. On découvre comment son père l'a abandonné. Je me suis demandée comment elle pouvait vouloir retrouver son père. Pas seulement pour l'abandon mais aussi pour le dernier geste qu'il a eu envers elle. Il aurait pu la tuer. 

Pour réaliser son rêve, elle va monter à bord du Marigold gérer par West. Rectification : elle ne va pas trop leur laisser le choix. On rencontre l'équipage par la même occasion. Au début, ils sont tous récalcitrant. Fable va devoir montrer qu'on peut se fier à elle. Tous les personnages se montrent distants et méfiants. C'est loin d'être habituel dans ce genre littéraire et c'est tant mieux.

Ce roman est un hymne à la mer. Elle est partout. Le champ lexical en rapport avec l'eau est très présent. On pourrait presque se croire en mer avec les embruns et le soleil ou la tempête tant c'est bien écrit. Un autre champ lexical apparaît : c'est les bateaux. Personnellement, je n'ai pas eu besoin d'un dictionnaire pour comprendre mais je pense qu'une personne qui n'y connaît vraiment rien pourrait être un peu perdu par moment mais je n'en suis pas sûre. Je trouve les phrases suffisamment bien tourné pour comprendre.

Elle va évidemment réussir à rejoindre son père (sinon pas de roman. On est bien d'accord) mais rien ne va se passer comme elle l'imaginait. On pense que les choses vont être pu simple, que les masques vont tomber. Pas vraiment. Honnêtement, je maintiens ce que je pense de Saint, le père de Fable même si...Je ne sais pas. J'ai l'impression que ce personnage pourrait nous surprendre par la suite.

Par contre, il faut bien un défaut et pas des moindres. Pendant 90% de ma lecture, il n'y avait pas de relations amoureuses. Quelle bonheur! C'était tellement rafraichissant...Oui, si je précise au passé, c'est que les choses ont changé à la fin. On a plusieurs pages de romance. J'étais déçue et en même temps, je me disais que ça avait de l'importance pour insister à ce point. Je maintiens quand même que c'est dommage. Je rêve de lire un roman young adult sans une seule trace de romance.

En bref, ce roman est une excellente surprise à un détail près. La suite sort l'année prochaine et je la lirai. J'espère que le livre consacré à Saint sortira également. Ça pourrait être intéressant. Et autre point important : pas une seule trace des nouvelles technologies. Ça fait tellement du bien.

Fingus Malister tome 1 : feux follets, mandragore et cadavre frais de Ariel Holzl

Auteur : Ariel Holzl
Maison d'édition : Rageot
Date de sortie : 2 Octobre 2019
ISBN : 978-2-7002-7378-6
Pages : 292
Prix : 12,50

Résumé : " Préparez une soupe de mandragore avec 120 g de sève de mandragore et 80 g d'or des fous. Mélangez les ingrédients dans un bocal à élixir et faites mijoter une journée à feu follet. Une fois la soupe terminée, il suffit de la répandre sur tout cadavre frais pour qu'il revienne à la vie en quelques minutes. Et le rituel de zombification est accompli ! ". Apprenti seigneur maléfique, Fingus Malister sait comment il va éblouir les jurés de sa future académie de magie.
Mais il a besoin de l'aide d'une sorcière plus têtue que lui...

MON AVIS : Ariel Holzl est de retour! je sais. C'est sorti en 2019 mais on s'en fout. L'essentiel, c'est d'avoir un roman de cet auteur sous la main. Il faut dire que son domaine de prédilection est de jouer avec la mort et les méchants comme toujours mais ils ont toujours bon fond justement.

Ici, on suit Fingus malister, apprenti seigneur maléfique. Il est orphelin et une amie sorcière nommée Polly au caractère bien trempée. Leurs échanges sont justes drôles. Franchement rien que pour ça, il faut les lire. Les expressions de Fingus (que j'aurai du noté) sont les choses qu'on devrait dire parfois juste pour voir la réaction des gens. 

Fingus est un personnage attachant. On se rend vite compte qu'il n'a pas du tout la personnalité pour être maléfique. il pense simplement que c'est ce qu'il doit faire comme ses ancêtres le faisait avant. Soyons honnête, il n'est pas doué pour faire peur. Il est surtout maladroit et gaffeur. Ça le rend juste attachant. Alors quand il va passer les tests pour rentrer à l'académie de magie, vous imaginez bien que rien ne se passera comme prévu.

J'avoue que je m'attendais à plus. En même temps, l'auteur avait frappé fort avec "les sœurs carmines". Je pense que j'ai mis la barre haute parce que ce roman est assez proche dans l'idée mais le public visé n'est pas tout à fait le même. En bref, j'ai passé un chouette moment avec Fingus et ses idées farfelues.

Le livre de toutes les réponses sauf une de Manon Fargetton

Auteure : Manon Fargetton

Maison d'édition : Rageot

Date de sortie : 16 Septembre 2015

ISBN : 978-2700247886

Pages : 192

Prix : 6,45

Résumé : Cette année, Bérénice fait sa rentrée dans un nouveau collège et son nom de famille, Lamort, provoque immanquablement des moqueries cruelles. Mais une autre nouvelle élève, Pandora Hurlevent, l'aide à supporter les ricanements et à y faire face. Bientôt Lazare se joint à leur duo. Tous trois apprennent à se connaître en échangeant confidences et rêveries. Jusqu'au jour où Pandora invite Bérénice chez elle et où la vérité se fait jour.

MON AVIS : J'aime beaucoup Manon Fargetton. J'avoue avoir un peu de retard la concernant. J'avais entendu tellement de bien de ce roman que j'en ai retardé la lecture de peur d'en attendre trop. Je ne sais pas si j'ai bien fait ou non mais j'ai passé un excellent moment.

L'écriture de Manon Fargetton s'adapte au public visé. Ici, c'est du jeunesse. N'importe quel enfant peu lire ce livre. C'est d'autant plus intéressant qu'elle a réussi à glisser des références en lien avec l'histoire et le théâtre. Le lecteur curieux ne pourra que chercher à se renseigner. Chers parents, préparez vous à être harcelé de question par vos petits bouts s'ils ne connaissent pas ces références. Elle arrive également à rendre la poésie intéressante. Je n'en dis pas plus. Ce roman est, en plus d'être court, composé de chapitres faisant maximum 3 à 4 pages à chaque fois. C'est juste idéal.

 

En lisant le début de ce roman, je me suis revue au collège à regarder les autres en me demandant lequel se moquerait de moi en premier. En effet, Bérénice est victime de harcèlement scolaire et redoute ce qu'il va se produire pour cette nouvelle rentrée dans un nouveau collège. En pluss de la comprendre, je me suis attachée à elle très rapidement. Dans le foulée, nous croisons la route de Pandora, une jeune fille confiante et assumant parfaitement son nom particulier. Personnellement, j'ai adoré. Et c'est là que Manon Fargetton arrive à nous avoir. En jeunesse, on est tellement habitué au schéma classique de la blonde méchante ou supérieure qu'on ne s'attend pas à ce que cette Pandora blonde soit aussi attachante et un peu maladroite. Et enfin, Lazare. Je l'ai adoré. Pareil, il est loin d'être comme on l'imagine. L'auteure s'est amusée avec les codes du jeunesse pour nous emmener ailleurs. Et c'est juste excellent.

Les thèmes abordés sont des plus importants. On y a aborde pas seulement le harcèlement. Je sais qu'à sa sortie, c'était l'argument de poids mais ce n'est pas le seul. On y parle également de la réaction de la victime face au harcèlement. Personne ne réagit de la même façon. Il y a ceux qui se laissent faire, ceux qui se font oublier et ceux qui sont persuadé que ça s'arrêtera tout seul. On y parle de l'homosexualité, de la différence, de la religion, la famille, l'amitié et la passion. Tant de thème important pour les enfants et les adultes. Ça ne surprend pas d'ailleurs, d'entendre des parents piqués le livre à leurs enfants et en sortir émue. L'histoire de Bérénice est vraiment émouvante.

Autre argument de poids pour pousser les enfants à le lire : le mélange des genres. C'est fait de manière intelligente. On est certes dans un monde réel mais on flirte avec le fantastique. Pas longtemps mais juste ce qu'il faut pour émerveiller un enfant et lui apprendre que le fantastique, c'est bien, mais ça a ses limites. 

En bref, voilà un roman que je pensais difficile et qui s'avère être une bonne bouffé d'air et d'espoir. C'est une belle leçon pour chacun de tolérance et d'acceptation, de maturité et de confiance en soi. Merci Manon Fargetton pour ce moment agréable.

Ghost City de Michel Honaker

Auteur : Michel Honaker

maison d'édition : Rageot

Date de sortie : 17 juin 2015

ISBN : 9782700246551

Pages : 176

Prix : 10,50

Résumé : Farley Scott, jeune cow-boy, fuit à bord d’une diligence remplie d’or avec ses deux compagnons. Ils ont aux trousses des « régulateurs ». Quand une tempête de sable les stoppe en plein désert, Farley se réfugie dans une ville qui semble surgie du néant. Là, Miranda le recueille et tente de le défendre. Mais son père, le juge Prospéro, le condamne à rester dans cette ville fantôme d’où il lui est impossible de s’enfuir sous peine de déclencher une nouvelle tempête.
Miranda l’aidera-t-elle à retrouver la liberté ?

 MON AVIS : J'ai un peu trainé à l'idée de lire ce roman. Je sais. C'est surprenant mais j'ai lu la quasi totalité de la collection et j'en ai réellement apprécié deux...dont celui-ci. Cela m'a permise de découvrir la plume de cet auteur dont je ne connais toujours pas le travail.

Le principe de la collection in love de Rageot est de réécrire une romance livresque connu. Nous avons eu droit à Bérénice, à Manon lescaut ou les hauts de hurlevent. Ici, l'auteur a choisi de réécrire "La tempête" de Shakespeare. J'avoue n'avoir jamais lu les livres mentionnés. Au cours de ma lecture, j'essayais de trouver l'œuvre dont s'est inspiré l'auteur mais je n'avais pas les références puisque je ne connaissais même pas l'existence de ce livre. 

L'écriture est simple. Le vocabulaire accessible à tous. Les références aux esprits et aux chamanismes parfaitement transcrites. Le lecteur n'aura aucune difficulté à suivre l'histoire ni à en imaginer les décors. Nous entrons dans un western moderne par la parole. Heureusement les décors typiques d'un bon western reste. Ça rappellera beaucoup de chose à toute personne connaissant ce genre. On rencontre dans un premier temps Farley et ses acolytes. On découvre la situation rapidement. Farley s'avèrera un jeune homme charmant un peu arrogant mais pas bien méchant et honnête. Chapman est également un homme honnête qui s'est retrouvé sur la mauvaise voie. On croise également Taggert que je n'ai pas apprécié de bout en bout.

Ces trois là vont se retrouver dans une ville fantôme. Ils y feront la rencontre de miranda, une jeune femme rêveuse avec un caractère bien prononcé et observatrice. Prospero, le juge est le père de Miranda et un homme empli de vengeance et abruti par celle-ci. J'ai beaucoup apprécié Ariel, le démon serviteur qui n'a pas grand chose d'un démon. J'aurais aimé le voir un peu plus. Enfin, le shérif Caliban (rien à voir avec Tara Duncan) que je n'ai pas apprécié outre mesure. 

L'auteur ne va pas dans le fleur bleu et les niaiseries. Il utilise à bon escient la personnalité de chacun et retourne leur qualité ou défaut contre eux. On suit vraiment l'action et l'adaptation de chacun à son nouvel environnement et l'ouverture des autres à la nouveauté. Farley en est vraiment le filon principal.

En bref, j'ai passé un très bon moment. Pas au point d'avoir un coup de cœur mais j'avais besoin de lire une romance sans fioriture et j'ai eu ce que je voulais.

Le choix de Bérénice de Fabien Clavel

Auteur : Fabien Clavel

Maison d'édition : Rageot

Date de sortie : 18 mars 2015

ISBN : 9782700246544

Pages : 160

Résumé : Arslan rencontre Bérénice lors des vacances d’été et tombe instantanément amoureux d’elle. Mais celle-ci est sous le charme de Titus, futur héritier du plus grand empire financier au monde. Lorsque Titus demande à Bérénice de l’accompagner aux États-Unis, elle ne peut se résoudre à partir sans Arslan, devenu ami du couple. Comment se dernier parviendra-t-il à dissimuler son amour pour Bérénice ?

MON AVIS : Commençons par le négatif. Les personnages sont détestables. Je ne me suis reconnue dans aucun d'entre eux. Titus est le stéréotype de l'américain ambitieux profiteur. Bérénice est la jeune femme parfaite qui ne sait pas ce qu'elle veut et Arslan, même si j'adore son prénom, est trop amoureux et stupide. Heureusement, parmi ces personnages détestables, il y a Aydin. Un personnage touchant que j'ai apprécié tout de suite. Lui, au moins, à fait preuve d'intelligence et n'a rien sacrifié par amour.

Deuxième point négatif : l'histoire. J'ai trouvé la fin incohérente avec le reste. La réaction de Bérénice face à Titus me semble trop simple. D'autres choses m'ont dérangé mais ça ne me revient pas.

Malgré ces points négatifs, il réside un immense atout au sein de ce roman. C'est le style de l'auteur. J'ai enfin pu découvrir le style de l'auteur qui m'a happé dès les premières lignes. En commençant la lecture, je me suis dit que j'allais très vite lire un autre roman de Fabien Clavel. En effet, il possède un style suffisamment puissant pour que je termine la lecture d'un roman que j'aurai du détester. C'est un tour de force et je l'en remercie. 

En bref, j'ai un avis très partagé sur ce roman qui m'a dérangé par les personnages et certaines incohérences mais dont j'ai apprécié l'extraordinaire style de l'auteur.