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vendredi 13 juin 2025

Coffret Au cœur du Yamato de Aki Shimazaki

Coffret Au cœur du Yamato de Aki Shimazaki
Autrice : Aki Shimazaki
Maison d'édition : Acte Sud
Date de sortie : Novembre 2017
ISBN : 978-2-330-08737-1
Pages : 656
Prix : 35,90

Résumé : Après l’immense succès du cycle “Le Poids des secrets”, Aki Shimazaki en a achevé un deuxième, ici proposé dans son intégralité : intitulé “Au cœur du Yamato”, il est composé des romans “Mitsuba”, “Zakuro”, “Tonbo”, “Tsukushi” et “Yamabuki” qui peuvent se lire indépendamment ou dans l’ordre que l’on voudra. On y retrouvera l’écriture discrète, élégante et pleine d’empathie qu’on lui connaît.

MON AVIS : Je découvre enfin cette autrice japonaise dont j'ai tant entendue parler. J'ai même honte d'avoir tardé au point que ma libraire en ait lu avant moi. Ce coffret contient cinq romans qui font environ 120 pages chacun. C'est le premier avantage. Le second est que l'on n'est pas obligé de les lire dans l'ordre et qu'ils sont indépendant les uns des autres (pour cette saga).

Le point commun de cette série est que tous les personnages font parti de la compagnie Goshima. On y trouve plusieurs générations et surtout des histoires qui se croisent. La plume de l'autrice est claire et nette, sans fioriture et surtout tout en pudeur comme on l'attend des auteurs japonais. Je suis toujours épatée par leur capacité à écrire des choses simples en utilisant les bons mots avec cette ambiance si particulière.

Je ne ferai pas d'avis par romans volontairement. Il est si facile d'en dire trop. On peut se contenter d'un seul roman si on le souhaite mais je pense que vous passeriez à côté de quelque chose. En ayant lu le dernier livre, j'avais le sentiment d'avoir réellement terminé l'histoire. La principale raison est sûrement le fait qu'on retrouve certains personnages dans les autres livres. De plus, deux romans se répondent si je peux m'exprimer ainsi sans rien spoiler.

Parce que rien n'est parfait, je vous préciserai que l'un de ces livres m'a un peu ennuyer parce que j'avais la référence mentionné dès le début. Rien qu'avec ça, j'avais une assez bonne idée de la suite du livre et comme je l'imaginais, les choses se sont passées à peu près comme prévu. J'avais juste oublié un détail lu dans un autre tome.

Concernant les thèmes abordés, vous trouverez les questions typiquement japonaise (bien que de par mon vécu, j'ai tendance à penser qu'il est universel). Qu'est-on prêt à sacrifier pour son travail? Le passé a-t-il une incidence sur le présent? Les liens familiaux et les secrets de famille, les influences extérieures et de la société, le poids du regard des autres, les apparences plus fortes que soi. Et je pourrai probablement en dire plus. J'ajouterai que la grande histoire rencontre la petite.

En bref, j'ai beaucoup apprécié cette série et ces personnages. Le regard de l'autrice sur la société japonaise et son histoire est très précis. J'ai d'ailleurs beaucoup appris sur l'un des romans. J'étais effarée. je ne le mets pas en coup de cœur pour la légère déception sur l'un d'entre eux mais pour les autres, je me suis laissée porter.

mardi 13 juin 2023

Parfois j'aimerai que ma vie ressemble à une comédie musicale de Taï-Marc Le Thanh

Auteur : Taï-Marc Le Thanh
Maison d'édition : Acte Sud
Date de sortie :  Mars 2023
ISBN : 978-2-330-17718-8
Pages : 384
Prix : 17

Résumé : C’est l’histoire de Maxence, un adolescent atteint du syndrome de la Tourette, Cette maladie nerveuse étrange qui se manifeste par des tics et le surgissement incongru de mots grossiers dans le flux de paroles. Maxence est beau, a des envies et des pulsions des garçons de son âge, va au lycée, apprend le chant (une passion communiquée par son père, féru de comédies musicales). Mais, pour surmonter son handicap et faire face à l’hostilité du monde, il a une fâcheuse tendance à mentir... Un roman d'une grande force, émouvant, souvent drôle, sans apitoiement, qui nous met dans la tête d'un ado différent terriblement attachant. En même temps qu'une histoire magnifique d'amour filial.

MON AVIS : Merci à Babelio et à la maison d'édition pour ce service presse. Si je l'ai sélectionné, c'est pour le thème abordé que l'on voit si peu : le syndrome de la Tourette mais pas seulement. Je trouvais que le résumé dégageait quelque chose de lumineux. On voit aussi que je ne regarde pas le nom des auteurs puisqu'en le recevant, j'ai eu la surprise de voir Taï-Marc Le Thanh que j'adore. J'ai donc commencé ma lecture encore plus confiante.

Il est important de préciser que le livre a été relu par un neurologue spécialisé. Je l'écris pour les personnes qui pourraient s'inquiéter du traitement de la maladie. C'est aussi une coïncidence puisque, dans the voice, une candidate l'avait. Autre point important : je sais que certaines personnes s'agacent des romans hyper positif sur le handicap. Je pense que ce livre est à part puisque la maladie est peu mentionnée. On retient parfaitement la situation de Max mais le personnage ne s'apitoie pas du tout à ce sujet bien au contraire. Par contre, vous donner mon avis va être compliqué sans spoiler.

On suit Maxence, adolescent de 15 ans, possédant un humour que j'aime beaucoup. Il a un regard très juste sur la société et l'observe beaucoup. Il est réaliste mais au lieu de se morfondre, il choisit de rêver et de rire (le genre un peu mordant et cynique). Dans le résumé, il parle de sa tendance à mentir (que j'avais totalement oublié pendant ma lecture). Je préfère le mot rêver pour adoucir sa vie. Vous l'aurez compris. Ce n'est pas du tout un roman triste. C'est tout l'inverse. Entre le côté réaliste du personnage et sa tendance à prendre les choses comme elles viennent et avec sourire, j'ai passé beaucoup de temps à sourire à lire ses aventures que tout le monde peut vivre. Je m'explique.

Notre personnage principal va prendre des cours de chants avec un but principal en tête qui va changer au fil du temps. On découvre son père et son oncle. Il a une très belle relation avec lui. Concernant son oncle, il a une tendance un peu particulière qu'il va apprendre à Maxence pour le moins surprenante. Dans la vie, ce n'est pas surprenant mais de le lire tel quel et surtout avec les explications, ça donne une conversation lunaire. 

On rencontre d'autres personnages notamment Olive, son meilleur ami. Il apparait peu mais quand il est là, on ne peut pas l'oublier. Ils sont passionnés par la musique. Il y a également deux filles qu'on découvre à l'opposée l'une de l'autre. Je n'en dirais pas plus. C'est à partir de là que je pourrai dévoiler des éléments importants. Je ne donnerai qu'un conseil : allez jusqu'au bout de votre lecture pour comprendre l'impression que vous aurez tout au long de la lecture.

Concernant cette fin, sur le coup, je me suis demandais si je ne m'étais pas faite arnaqué mais non. L'auteur est malin. Il savait que le lecteur pouvait se sentir trahit. Il a donc glissé quelques phrases pour nous rassurer et nous rappeler un peu ce qui est dans le résumé et qu'on oublie tant on est ancré dans l'histoire.

En bref, j'ai apprécié cette lecture qui nous donne juste l'essentiel du syndrome de la Tourette sans s'attarder dessus. Il met en avant une personnalité plus qu'une maladie et c'est la meilleure chose à faire. D'autant plus quand on voit la réaction parfois des gens face au handicap.

lundi 25 janvier 2021

Les miracles du bazar Namiya de Keigo Higashino

Les miracles du bazar Namiya de Keigo Higashino

Auteur : Keigo Higashino
Maison d'édition : Acte Sud
Date de sortie : Janvier 2020
ISBN : 978-2-330-13059-6
Pages : 384
Prix : 22,80

Résumé :

En 2012, après avoir commis un méfait, trois jeunes délinquants se réfugient dans une vieille boutique abandonnée pour s’y cacher jusqu’au lendemain. Dans le courant de la nuit, quelqu’un glisse une lettre par la fente du rideau métallique. Lorsqu’ils l’ouvrent, les trois compères découvrent qu’elle contient une requête adressée à l’ancien propriétaire, qui s’était taillé une petite notoriété dans le quartier en prodiguant des conseils de toutes sortes à ceux qui lui écrivaient. Mais la lettre a été écrite… trente-deux ans auparavant. Ils décident de répondre à cette mystérieuse demande de conseil et déposent leur missive dans la boîte à lait à l’arrière de la boutique, comme l’ancien tenancier avait coutume de le faire. Aussitôt, une nouvelle lettre tombe par la fente du rideau métallique, elle aussi venue du passé… L’espace d’une nuit, d’un voyage dans le temps, les trois garçons vont infléchir le cours de plusieurs destinées, sans se douter qu’ils vont peut-être aussi bouleverser la leur.

Admiré pour la mécanique parfaite de ses intrigues policières, Keigo Higashino fait une incursion dans le fantastique et réussit un petit miracle de roman, touchant et profondément humaniste.

 MON AVIS :  C'est la première fois que je lis un roman de cet auteur réputé en roman policier. Ici, il s'agit d'un roman fantastique. L'écriture est simple mais captivante. Dès le début, je me suis demandée dans quoi je mettais les pieds. L'aspect fantastique est totalement atypique. On se laisse porter par l'histoire de cette boutique délabrée étrange.

Les trois délinquants que l'on rencontre le sont devenus malgré eux. On s'en aperçoit rapidement de par leur comportement surtout pour deux d'entre eux. Kohei et Shôta décident de répondre à une lettre arrivée du passé là où ils se cachent. Ils veulent juste se rendre utile et venir en aide aux autres. Le dernier, quant à lui a beau dire qu'il trouve ça stupide, il finit par se prendre au jeu.

La construction de cette histoire est d'une intelligence incroyable. Je ne m'attendais franchement pas à ça. La première partie permet de découvrir le bazar et la magie de cet endroit par le biais de ces trois personnages. Les autres parties mettent en avant des personnages ayant écrits au bazar. Au fur et à mesure que les pages se tournent, on comprend les liens. C'est tellement subtil et élégant. C'est très rare un roman qui ne prend pas son lecteur pour un idiot en écrivant en toutes lettres ce qu'il veut dire.

L'auteur ne s'est pas arrêté là. Il a poussé les choses jusqu'au bout. C'était tellement beau tout en étant posé et calme. Je m'exprime peut-être mal mais c'est ce que j'ai ressenti. Ce n'est pas un retournement de situation qui vous met KO. C'est plus une révélation surprenante qui ajoute à toute la magie que l'on trouve tout au long de ce roman. Même la fin est juste parfaite.

En bref, l'auteur a parfaitement maitrisé la construction de son roman sans oublier les émotions. Je retrouverai avec plaisir la plume de cet auteur. Je suis curieuse de voir l'adaptation cinématographique qui en a été faite.


vendredi 7 juin 2019

Seins et œufs de Mieko Kawakami

Seins et œufs de Mieko Kawakami
Autrice : Mieko Kawakami
Maison d'édition : Acte sud
Date de sortie : 5 Mars 2014
ISBN : 978-2-330-03068-1
Pages : 112
Prix : 6,50

Résumé : A quarante ans, Makiko est envahie par l'obsession de se faire refaire les seins, une lubie que sa fille de douze ans ne supporte pas. Conflits mère-fille, vertiges de la puberté, les choses prennent un tour très compliqué quand l'adolescente se mure dans le silence. Toujours plus déterminée dans ses choix, Makiko décide de rejoindre sa sœur à Tokyo ; de dix ans sa cadette, Natsu est célibataire, et c'est dans son minuscule appartement que mère et fille vont lui imposer leurs problèmes.
Alternant le récit de Natsu et le journal intime de l'adolescente, ce livre percutant, provocant et parfois drôle convoque les enjeux de la féminité et de la séduction à travers le regard de trois femmes japonaises de générations différentes. Au cœur de la mégapole et le temps de quelques jours, les cartes sont redistribuées et le jeu de rôle est ouvert.

MON AVIS : J'avais acheté ce roman en occasion pour rien du tout. Je redoutais un peu ma lecture de ce roman. Pourquoi? Aucune idée. Encore moins après lecture. Heureusement que le défi lecture auquel je participe m'a poussé à le lire.

On suit trois générations de femmes : une adolescente et sa mère, Makiko regnoignant Natsu la sœur de Makiko. La première découvre sa féminité et la déteste. Elle trouve tout dégueulasse, ne parle plus et écrit pour communiquer. Makiko a 40 ans et veut se faire refaire les seins. Quant à Makiko, elle a 30 ans et est célibataire. Elle se retrouve ente les deux à devoir comprendre ce qu'il se passe dans leur tête.

Ce roman est une description parfaite de la femme à trois moments de sa vie. C'est une forme de critique. On devient femme parce qu'on a ses premières règles (le passage à ce sujet m'a rappelé des souvenirs). On n'est plus femme parce qu'on ne peut plus avoir d'enfant et que le corps change. On n'est plus attirante pour les hommes. C'est plus ou moins ce qui est dit avec justesse et sans violence dans ce roman.

J'ai aussi eu le sentiment que l'autrice voulait célébrer la femme telle qu'elle est : un être humain avant toute chose. Il y a autant de corps différents qu'il y a de femmes sur terre. On ressent cette différence positivement. Natsu est la seule qui ne se pose pas trop de questions sur son corps et son statut de femme. Elle a conscience qu'elle approche d'un âge qui ne lui permettra plus d'avoir d'enfants mais ça lui passe plus ou moins au-dessus. On sent que c'est la société qui le lui rappelle.

en bref, j'ai trouvé ce roman d'une justesse incroyable qui devrait être lu par toutes les femmes du monde entier et pourquoi ces messieurs s'ils veulent réellement nous comprendre mais je pense que certains mots vont les faire fuir.

vendredi 28 septembre 2018

Ueno Park de Antoine Dole

Ueno Park de Antoine Dole
Auteur : Antoine Dole
Maison d'édition : Acte Sud Junior
Date de sortie : Août 2018
ISBN : 978-2-330-10827-4
Pages : 128
Prix : 13

Résumé :
Un roman choral qui donne la parole à huit adolescents, en plein coeur du parc Ueno de Tokyo, à l’occasion de l’éclosion des cerisiers en fleurs.

Ueno Park, immense étendue de verdure en plein coeur de Tokyo. On y découvre Ayumi, une hikikomori, qui sort pour la première fois de chez elle après plus de deux ans de réclusion. Haruto, un jeune lycéen qui tente de reconstruire sa vie après l’expérience du tsunami de 2011. Noriyuki, un adolescent qui a dû abandonner le domicile familial. Sora, qui affiche son look extrême et asexué de genderless kei et doit résister aux insultes ; Aïri, fan obsessionnelle, qui s’égare dans son fantasme avec son idole… Ces adolescents ne se connaissent pas mais ont en commun de ne pas se conformer, de rejeter les codes traditionnels de la société japonaise et d’affirmer un style de vie, un furieux désir de liberté. À Ueno Park, ils vont se trouver réunis pour Hanami, le spectacle de l’éclosion des cerisiers. Ce moment de renaissance va permettre à chacun d’explorer sa propre solitude.
MON AVIS : Je sens que vous entendrez à nouveau parler de cet auteur. C'est le deuxième roman que je lis de lui et ça fonctionne. D'autant que là, il a pris un risque en parlant du Japon, une culture que trouve fascinante comme vous le savez. Il s'en est parfaitement sorti.

Chaque chapitre correspond à un adolescent. On a donc huit personnages en tout. Leur point commun? Le hanami, le spectacle de l'éclosion des fleurs de cerisiers. C'est astucieux puisque ce moment permettra d'adoucir certains sujets abordés. Encore que je n'ai pas trouvé ce roman sombre. Au contraire, je l'ai trouvé positif. En effet, ils ont un deuxième point commun : ils ne rentrent pas ou plus dans les normes de la société. Leur voix ne sont pas pour tant sombre ou déprimante. Bien au contraire, ils affrontent leur différence et l'accepte jusqu'à la montrer en public pour certains.

Volontairement, je ne parlerai pas des personnages. Découvrez les sans rien savoir d'eux. C'est ce que j'ai fait et je ne le regrette pas. Sachez juste que l'auteur est très bien documenté. On aborde pleins de sujets de société ancré dans la société japonaise. Je pense qu'il a choisi ce pays non seulement parce qu'il l'aime mais aussi parce que ce pays est celui où la norme est la plus importante. S'il avait choisi un autre pays, je ne suis pas sûre que le résultat aurait été le même.
Dernier point positif : l'écriture. L'auteur s'amuse à nous présenter un personnage sans que l'on sache ce qui le rend différent. C'est au cour de la lecture qu'on le découvre. L'impact est d'autant plus fort. Le personnage que j'ai préféré surtout au niveau de la construction est Sora même si Ayumi m'a touché. Peut-être parce que d'une certaine manière j'ai compris son ras-le-bol. Parallèlement, Aï ne m'a pas touché. Elle m'a même fait flipper mais ce genre de personne existe. 
En bref, ce roman est juste une merveille. C'est un énorme coup de cœur pour moi. Lisez le. C'est une recommandation.

lundi 10 septembre 2018

Naissance des cœurs de pierre de Antoine Dole

Naissance des cœurs de pierre de Antoine Dole
Auteur : Antoine Dole
Maison d'édition : Acte Sud Junior
Date de sortie : Août 2017
ISBN : 978-2-330-08141-6
Pages : 160
Prix : 14,50


Résumé :  Dans quelques jours, Jeb va entrer dans le Programme. C’est la loi du Nouveau Monde : à douze ans, chaque enfant de la communauté doit commencer un traitement qui annihile toutes les émotions, dans le but de préserver l’équilibre de la société. Mais Jeb ne peut s'y résoudre, quitte à se mettre en grand danger… Nouvelle au lycée, Aude subit tous les jours de nouvelles moqueries et insultes de la part des autres élèves et trouve refuge dans les bras de Mathieu, un surveillant du lycée. Un premier amour qui va faire naître en elle des sentiments aussi intenses que dévastateurs. Deux destins qui vont mystérieusement se croiser, deux personnages brutalement arrachés au monde de l'enfance et de la douceur.

MON AVIS : Je vais avoir du mal à faire ma chronique tant ce roman est fort en émotion et en violence physiques et psychologiques. J'ai mis en jeunesse mais soyons d'accord, c'est à destination des adolescents. J'ai déjà lu bien des dystopies mais ce n'est rien par rapport à ce roman. Justement parce que ce n'est pas une dystopie quand bien même les codes sont les mêmes à peu de choses près.

Jeb est un garçon attachant qui ne va pas réussir le Programme c'est-à-dire qu'il ressent trop d'émotions. Il va donc devoir apprendre à ne plus rien ressentir par le biais d'un traitement. En parallèle, on suit l'histoire de Aude, une jeune fille victime de harcèlement qui va tomber amoureuse d'un surveillant. Le lien qui unit ces deux personnages n'a pas été une surprise pour moi. Je m'y attendais.

Jeb subit une violence physique principalement tandis que Aude vivra une violence surtout psychologique surtout à un âge aussi sensible que l'adolescence. Je ne peux pas expliquer exactement ce qui se passe pour Aude sous peine de spoiler. J'étais tellement persuadée de lire de la dystopie que je me suis pris en pleine face la réalité alors que l'auteur nous glisse pleins d'indices. Certes, je pensais bien à une certaine réalité mais pas à cette idée.

Ce roman développe l'enfance et la facilité à tromper ces jeunes à un âge où ils ont tant besoin d'affection et d'écoute. L'art de la manipulation dans toute son horreur est très bien exploité. Par moment, j'avais du mal à continuer ma lecture tant la violence est présente et semble parfaitement normal. Je n'ai pu m'empêcher de terminer cette lecture le cœur lourd.

En bref, voici une lecture qui bouscule, qui vous pousse, vous lecteurs, dans vos retranchements. Je pense que d'en parler après est une bonne chose surtout pour les personnes sensibles.

mercredi 25 avril 2018

Les livres prennent soin de nous de Régine Detambel

Les livres prennent soin de nous de Régine Detambel
Autrice : Régine Detambel
Maison d'édition : Acte Sud
Date de sortie : Mars 2015
ISBN : 978-2-330-04851-8
Pages : 176
Prix : 16

Résumé : Par le rythme et la musicalité de leurs phrases, l’ordre de leur syntaxe, le toucher sensuel de leur papier, les livres nous soignent et nous apaisent. Au fil de l’enveloppant mouvement de l’écriture et de la lecture se dispense en effet un sens toujours renouvelé capable de nous arracher à nous-mêmes et à nos souffrances.
Dans la détresse physique ou psychique, dans le handicap ou la grande vieillesse, le livre permet d’élaborer ou de restaurer un espace “à soi”. Face à la double menace de la passivité et de la perte d’autonomie, la lecture a le pouvoir de favoriser la reconquête d’une position de sujet, ce qui est précisément l’objectif de toute bibliothérapie digne de ce nom.
Tandis que fleurissent les salons de “développement personnel” et les premières thèses de médecine sur le pouvoir des livres, Régine Detambel, écrivain et kinésithérapeute de formation, se donne ici pour tâche de montrer que la littérature en tant que “remède” doit se défier tout autant du pouvoir médical que des lieux communs du bien-être de masse. Elle propose à Montpellier-Juvignac une formation en bibliothérapie créative. Le présent ouvrage recense quelquesunes de ses sources théoriques et les grandes lignes de sa pratique.

MON AVIS : Ce livre parle de bibliothérapie. Pour ceux qui ne connaitraient pas, c'est une façon de soigner par les livres. Curieuse à ce sujet, j'ai acheté cet essai pensant en apprendre beaucoup sauf que cela n'a pas été le cas. J'ai longtemps hésité à le chroniquer mais je suis honnête et donc je vous en parle.

Au cours de la lecture, l'autrice nous parle surtout de ce que pensent de grands noms du domaine littéraire de la bibliothérapie. Elle ne donne jamais son avis. Au final, elle en parle même très peu réellement. Elle parle plus de son rapport au livre. Je dirai même qu'elle explique se souvenir de ce qu'elle faisait lorsqu'elle lisait tel livre en particulier. 

Pour revenir aux auteurs qu'elle mentionne, aucuns n'a le même point de vue sauf sur une chose : on ne peut prescrire le même livre à tout le monde. On ne peut donc pas considérer le livre comme un médicament. On a donc une autrice qui ne donne jamais son point de vue véritablement.

En bref, ce livre m'a déçue. J'en attendais beaucoup plus. Si vous pouvez me conseiller un livre intéressant sur le sujet, n'hésitez pas à me donner des titres.

vendredi 13 avril 2018

Le livre des livres perdus de Georgio Van Straten

Le livre des livres perdus de Georgio Van Straten
Auteur : Georgio Van Straten
Maison d'édition : Acte Sud
Date de sortie : Avril 2017
ISBN : 978-2-330-07569-9
Pages : 176
Prix : 18 euros

Résumé : Huit histoires vraies de “livres perdus” – égarés dans des circonstances parfois  dramatiques, ou détruits pour des raisons qui vont de la censure à l’insatisfaction maniaque de leur auteur – que Giorgio Van Straten, tel un détective amoureux, tente de ressusciter à partir des traces qu’ils ont laissées.

Un tour du monde en huit volumes, et non en quatre-vingt jours. (…) Et à la fin du voyage, j’ai compris que les livres perdus ont quelque chose que tous les autres livres n’ont pas : ils nous laissent, à nous qui ne les avons pas lus, la possibilité de les imaginer, de les raconter, de les réinventer.
Et si, d’un côté, ils continuent de nous échapper, de s’éloigner malgré nos tentatives pour nous en emparer, d’un autre côté, ils reprennent vie à l’intérieur de nous et, à la fin, comme le temps proustien, nous pouvons dire que nous les avons retrouvés.

MON AVIS :  Voilà un livre dès plus intéressant. L'auteur y aborde huit livres que l'on ne pourra jamais lire. Il évoque avec simplicité et beaucoup d'humanité les raisons pour lesquelles ces livres ne pourront jamais être diffusé. On y aborde des aspects historiques, la censure ou l'homophobie parmi d'autres. 

J'ai apprécié de voyager aussi bien dans le temps que dans le monde. On pourrait avoir une idée des thèmes abordés dans ces romans perdus voir détruits. J'avoue que ce passage sur la destruction d'un livre m'a un peu blessé. L'idée de brûler un libre me choque complètement.

Le livre est très bien structuré. Un livre perdu par chapitre. L'auteur y suit une logique parfaite et chronologique tout en rappelant quelques œuvres que l'auteur du livre perdu a publié. C'est assez étonnant de voir certains noms très connu.

En bref, j'ai été absorbé par cette lecture fascinante et simple.


mercredi 7 février 2018

Yôkai ! Le monde étrange des monstres japonais de Fleur DAUGEY et Sandrine THOMMEN

Autrice : Fleur DAUGEY
Illustratrice : Sandrine THOMMEN
Maison d'édition : Acte Sud Junior
Date de sortie : Octobre 2017
ISBN : 978-2-330-08659-6
Pages : 56
prix : 16,50

Résumé : Depuis des centaines d’années, l’imaginaire des Japonais est peuplé de créatures surnaturelles appelées yôkai. En japonais, ce mot signifie: apparition étrange, événement mystérieux ou qui fait peur. En bref : un monstre ! Les yôkai servent à donner un nom et une forme à toutes les choses bizarres qui nous arrivent et qu’on a du mal à expliquer. Ce sont des êtres de l’entre-deux. Ils apparaissent souvent au crépuscule, quand il ne fait plus jour, mais pas encore nuit. Ils sont rarement complètement méchants ou gentils. Ils sont la plupart du temps entre les deux. Moqueurs et farceurs, parfois sympathiques et bienveillants, et souvent terrifiants !

MON AVIS : Lors de la fête du livre jeunesse de Maubeuge, j'avais acheté cet album jeunesse. Je ne pense pas avoir besoin de m'expliquer ce craquage. Ceux qui me connaissent savent que j'adore le Japon. Cet album était l'occasion d'en apprendre plus sur le folklore japonais dont je ne sais pas tant de choses que ça puisqu'à part le manga Noragami qui aborde un peu le sujet (surtout les dieux), je n'en ai pas vraiment lu. Est-il intéressant?

Oui, oui et oui. J'ai appris pas mal de choses même sur certaines créatures que l'on ne voit plus vraiment au Japon même. La plupart ne sont pas pas méchantes. Elles donnent une bonne leçon. Certaines sont même marrante mais pour les enfants, le point de vue pourrait être différent. Les illustrations sont superbes. Certaines illustrations m'ont rappelé des contes pour enfants ou un film que j'avais vu plus jeune (le nom ne me revient pas). C'est dans ces moments-là que l'on se dit que Certains mythes sont réinventés de part le monde.

En bref, cet album jeunesse était intéressant et plaisant. Si vous êtes curieux ou que vous aimez les albums jeunesse, foncez.

vendredi 29 juillet 2016

Et puis après de Kazumiko Murakami

Kazumiko Murakami
Date de sortie : 4 mai 2016
Nombre de pages : 112
Maison d'édition : Acte sud
ISBN : 9782330063207


Résumé : Ce matin-là, Yasuo, directeur syndical des pêcheurs du village, perçoit immédiatement l’inhabituelle violence des premières secousses. Tout près de lui sur la plage, les hommes penchés sur leurs filets sont inquiets. Et quand brusquement la mer semble reculer à l’extrême, quand Yasuo n’écoutant que son intuition se met à hurler, tous obéissent, le suivent, s’échinent à pousser leur navire sur le sable ; puis, comme lui, s’élancent, passent la vague encore accessible et atteignent ainsi l’au-delà du tsunami.
À près de dix kilomètres au large, Yasuo coupe le moteur, jette l’ancre et se retourne. Le paysage qui s’offre à lui est effrayant. À l’endroit où s’étendait la plage se dresse maintenant un mur noir et luisant. Cinq ans après la terrible catastrophe survenue le 11 mars 2011 au Japon, ce roman inquiétant explore le cheminement d’un homme confronté à l’incertitude de son geste. Entre découragement et culpabilité, il va devoir vivre l’instant et se reconstruire en dehors de toutes les évidences propres à nos sociétés, sûres de leur puissance et animées d’un extravagant sentiment d’éternité.


MON AVIS : Émouvant, fort, intense et brutal...Je ne sais pas quels mots employés après la lecture d'un tel livre. Je ne sais pas si Yasuo existe réellement. Une certitude demeure. L'auteur s'est appuyé sur des témoignages de sinistrés et sur l'avis d'une psychologue pour écrire ce roman ainsi que de ce qu'elle a vu en tant que bénévole dans les centres d'hébergements. On y découvre d'autres choses qui se sont produites suite au tsunami, ce qui a créé ce tsunami aussi monstrueux. Les sentiments des sinistrés sont justes, sincères et humains. Rien n'est romancé. Il n'y a pas de censure. Chaque personne est touché de manière différente mais au final, tout le monde ressent la même chose.

Je remercie l'auteur pour ce roman. Je ne fais pas confiance aux médias. Ils exagèrent ou annoncent ce qu'ils veulent bien. Par le biais de ce roman, j'ai appris bien plus sur cette catastrophe qu'avec n'importe quel reportage. Je tiens à préciser que ce roman ne parle pas de la catastrophe nucléaire. Peut-être est-ce le choix de Kazumiko que de n'exploiter que ce à quoi l'être humain est confronté est rien d'autre. Et heureusement. Tout a été dit sur Fukushima. Ici on parle d'autres zones sinistrées, des pêcheurs mais pas seulement. On y parle de l'humain qui se reconstruit, qui sort de sa paralysie ou tout autre sentiment.

En bref, ce roman est très intense, très beau et ne se note pas. Certes, son prix peut sembler élevé ce qui m'a refroidi un bon moment avant de l'acheter mais il en vaut la peine. On en ressort quelque chose de fort et d'humain. Je vous laisse le choix de le lire ou pas. Personnellement, je ne le regrette pas.