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mercredi 28 mai 2025

Second souffle de Arthur Scanu

Second souffle de Arthur Scanu
Poète : Arthur Scanu
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : 7 février 2025
ISBN : 978-2-36229-518-8
Pages : 80
Prix : 14

Résumé :

« Venez tous près de moi pour qu’on se constitue ensemble un corps capable de survivre encore un peu. » Ces mots si forts ne sont pas ceux d’un homme parvenu au terme de son parcours, mais ceux d’un jeune poète qui confie au langage le soin de gouverner son cœur. Un père atteint d’une pathologie respiratoire chronique, des patients qui ont besoin de mettre des mots sur la souffrance, des médecins qui les aident à se battre... Il n’en fallait pas davantage à Arthur Scanu pour entrer dans la rédaction d’un texte qui substitue le souffle de la poésie à l’oxygène qui se raréfie dans des poumons obstrués. Des mots contre les maux, une infime douceur face à la douleur, une sensibilité à fleur de peau pour apaiser, soulager et peut-être guérir. Jamais poème n’a si bien chanté la vie, ce miracle fragile.

MON AVIS : Vous connaissez mon amour pour cette maison d'édition. Je sais quand même être raisonnable. Ce titre m'a interpellé. Je feuillette toujours en lisant une page au hasard. Celui-ci fait parti de ces recueils qu'on lit au bon moment. Information importante avant de vous en parler plus : ce recueil a été une première fois publié dans le cadre d'une association. La postface m'a beaucoup touché comprenant parfaitement ce silence dont il est question. Je vais vous expliquer pourquoi.
 
Ce recueil exprime un espoir, quelque chose de lumineux. Pourtant, par certains poèmes, on comprend que le poète est en situation de handicap. Il n'en donne pas le nom et c'est une bonne chose. Ça permet au lecteur de s'identifier ou de se mettre à sa place. C'est ce qui m'a le plus touché dans ce recueil. On oscille entre cette lumière, ce calme et cette lenteur qui fait du bien. On nous ramène à l'essentiel. D'autres poèmes mettent en avant les véritables pensées d'une personne en situation de handicap, ce qu'elle tait à tout le monde. Cet envers du décors, je le comprends tellement...
 
Je manque de mots face à ce recueil parce que je comprends parfaitement ce qui se cache derrière certains mots ou certaines phrases. J'aimerai tellement qu'on parle plus de ce recueil à tout le monde afin que les personnes en parfaite santé puissent comprendre. Même si j'ai bien conscience que tant qu'on ne vit pas ce que l'autre vit, on ne pourra jamais comprendre. Par contre, on peut essayer de faire preuve d'empathie. C'est pourquoi, au lieu d'expliquer, on finit par se taire...Ou ici, par écrire.
 
En bref, ce recueil a frappé fort comme souvent avec cet éditeur. Je ne savais pas qu'il était question notamment de handicap mais c'est tant mieux. Un seul mot : merci. 

"Au fond, toute poésie est thérapeutique. Et ce qu'elle soigne, c'est la solitude vertigineuse de la conscience au contact du réel indifférent et froid. Elle est une chaleur, une présence véritable, une intimité qui émerge pour qui veut la saisir."

vendredi 24 janvier 2025

Ici infiniment de Jean Pichet

Ici et infiniment de Jean Pichet
Poète : Jean Pichet
Maison d'édition : Illador
Date de sortie : Décembre 2024
ISBN : 979-10-90203-42-6
Pages : 80
Prix : 14

Résumé : Ici, Jean Pichet est avant tout un observateur. Son regard est guidé par les éléments naturels (arbres, oiseaux, la lune, la lumière...), à partir desquels il façonne un monde. Un monde à la frontière de la réalité, des souvenirs et des songes, sans qu’on puisse définir leurs limites de façon franche. C’est incontestablement une voix du sud, une voix à l’accent de Garonne qui nous parle, parfois proche du haïku japonais.


MON AVIS : Merci à babelio et la maison d'édition pour ce service presse.
J'ai lu deux fois le recueil. La première fois dans une salle d'attente mais la sonnerie stridente régulière du téléphone d'une autre personne m'a quelque peu sortie de ma lecture. Je l'ai donc relu. Je ne connaissais pas ce poète ni la maison d'édition. Je commencerai par vous conseiller de le lire à voix haute. L'impact est plus grand.

Dans ce recueil, vous trouverez un hymne à la nature. Les oiseaux et les arbres y ont une grande place. Autre chose m'a marqué. Tout au long de ma lecture, j'ai eu l'impression de voir les scènes se dessiner sous mes yeux. Je pense à un poème avec la brume en particulier. Il oscille aussi entre le silence et le murmure. Je choisi ce second mot au lieu d'un autre parce qu'on a cette impression de calme absolu.

Ces poèmes sont des descriptions de moments de pause au cours desquels on observe le paysage et ce que la nature peut nous offrir y compris dans les moments difficiles. À la première lecture, on pourrait penser lire un recueil très lumineux et contemplatif. C'est par quelques mots clefs que l'on comprend le sous-texte.

En bref, ce recueil tout en subtilité s'adresse aux amoureux de la nature et de la poésie.

lundi 13 janvier 2025

Un accident entre le monde et moi de Martin Page

Un accident entre le monde et moi de Martin Page
Poète : Martin Page
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : 8 Septembre 2022
ISBN : 978-2-36229-430-3
Pages : 112
Prix : 14

Résumé : Il dit se sentir « bizarre et inadapté », avec des « idées étranges » et des mots « à côté de la plaque ». La vie quotidienne lui apparaît comme « une arme de destruction massive », et il aimerait trouver « des ciseaux pour découper la tristesse ». Mais qu’il est attachant, le poète qui donne à lire ici son premier recueil ! Avec Martin Page, les thématiques atemporelles et le trépied des muses sont priés de rester au vestiaire. Ce qui compte pour lui, c’est l’ancrage de la poésie dans le quotidien : celui du père de famille et des repas à préparer. De l’écrivain qui pousse la porte de son ordinateur. Du citoyen que tant de situations révulsent. Son rapport intranquille au monde se teinte d’imagination et de tendresse, pour nous offrir une poésie joyeusement désespérée, alerte et décalée.

MON AVIS : J'ai honte. J'ai lu ce recueil en octobre 2022. J'étais convaincue d'avoir écrit mon avis. Apparemment, je n'ai rendu que celui en vidéo. Pour ceux qui me connaissent, vous savez pourquoi. À l'époque, j'étais totalement à la ramasse. En vrai, j'ai très peu de souvenir de cette période. Pourtant, je me souviens très bien de mes réactions en lisant ce recueil : j'avais le sourire. Du fait de cette mémoire défaillante, j'ai relu ce recueil. C'est le côté positif.

J'ai mis tellement de post-it que je me suis demandée pourquoi en mettre. Pas à chaque page mais beaucoup. Martin Page a l'art et la manière de critiquer la société avec légèreté et humour. Il utilise les moments du quotidien pour amener un sourire mais rester sérieux quand il le faut. Ça fait un bien fou et ça fait même rire parfois. Le titre est très bien trouvé. Ça reflète parfaitement l'idée du recueil.

Beaucoup de sujets sont abordés : discrimination, l'argent, les difficultés de la vie et surtout une véritable critique de la société. Très souvent, le poète rejette ces personnes qui jugent ceux qui sont blessés à coup de phrases toutes faites. Qu'est-ce que je comprends ça... Moi-même j'en ai ras-le-bol des "quand on veut, on peut" et autres phrases clichées. Si c'était si simple, ça se saurait.

En bref, ce recueil est un bijou de justice. Il fait du bien et défoule tout en faisant sourire voir rire. Il est surprenant. Comme il parle beaucoup de nourriture dedans, je pense à de la barbe à papa (je sais c'est bizarre mais lui-même l'a écrit dans un de ses poèmes). Ça donne faim.

mercredi 15 mai 2024

C'était pour du beurre de Orianne Papin

C'était pour du beurre de Orianne Papin
Poétesse : Orianne Papin
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : 5 Avril 2024
ISBN : 978-2-36229-468-6
Pages : 112
Prix : 15

Résumé : Elle dit qu’ils se racontent des histoires et qu’avec eux la vie est une réinvention permanente. Que le jeu « n’existait pas » parce que l’on jouait « pour de vrai », emplis de la magie de l’instant, l’imagination galopant comme des chevaux dans le vent. Elle dit qu’à « changer si souvent de pointure et de dents », les enfants savent « ce que c’est d’être éphémères ». Qu’elle n’a jamais autant changé d’âge, de métier, de prénom, de sexe, de langue que « pendant [ses] dix premières années ». Dans ce livre, Orianne Papin chante les mille et une vies de l’enfance, ce temps où tous les possibles se font jour. Un âge d’or ? Non, la vie même. Celle qui s’apparente le plus à l’écriture, à la fiction, ce puzzle par lequel l’adulte rassemble, invente et sauve la meilleure part de lui-même. Un livre-talisman.

MON AVIS : J'adore les éditions Bruno Doucey et ma libraire a tellement aimé ce recueil que je l'ai acheté. Je crois que c'est la première que j'ai ri et souri en lisant de la poésie. Orianne Papin consacre son recueil à l'enfance. La plupart des poèmes sont tellement justes. On a tous vécu ces instants décrits. C'est l'occasion de retomber en enfance.

Elle aborde tellement de thèmes différents. L'enfance, c'est l'âge de tous les possibles. On ne connaît pas les limites. On n'est jamais aussi fort qu'en étant enfant mais aussi innocent. Paradoxalement, on explore beaucoup de sujets sans aucunes barrières que l'on nous met une fois adulte. On trouve aussi des références à des jeux ou des personnages de fiction. On ne peut que sourire tant ces références sont connus.

En bref, j'ai adoré ce recueil hymne à l'enfance, période de vie qu'on a tendance à oublier une fois adulte. Vous ne pourrez que sourire voir rire face à ces poèmes.


mercredi 10 avril 2024

Cantique du balbutiement de Louis Philippe Dalembert

Cantique du balbutiement de Louis Philippe Dalembert
Poète : Louis- Philippe Dalembert
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : Septembre 2020
ISBN : 112
Pages : 978-2-36229-297-2
Prix : 14

Résumé : « Un jour j’ai poussé les portes de l’aube… » Dès les premières pages de Cantique du balbutiement, le poète haïtien affirme, avec des mots de grand vent, qu’il est du pays de son enfance. Les bégaiements du petit jour et le profond de la nuit, la saison des cyclones, les veillées de prières et les prophéties, le corbillard qui passe en fin d’après-midi, « l’eau boueuse du quotidien » et la « migraine carabinée des questionnements », cette grand-mère opiniâtre qui a le don de rafistoler la vie… Louis-Philippe Dalembert n’en finit pas de dérouler le film haut en couleurs d’une enfance haïtienne. Mais en creux, sur la ligne d’ombre du partage, le poème fait entendre ce que les mots ne disent pas : le départ, la perte, l’absence –, cette « grande muette défiant le monde entier des choses ».

 MON AVIS :  J'ai déjà lu ce recueil mais j'ai eu le malheur de ne pas écrire mon avis dans les jours qui suivent. Je l'ai donc relu. On ouvre ce livre avec des citations. j'aime beaucoup. C'est un moyen de découvrir des auteurs, poètes et livres. Ce recueil est plus exigent que les autres. Le poète demande notre entière attention et concentration sous peine de se perdre. Seulement au début. Une fois qu'on est pleinement entré dans ses poèmes en proses, ça va tout seul.

Lous-Philippe Dalembert est pleins de nostalgie. Dans son premier poème, il parle de l'enfance mais probablement de la sienne en particulier. On imagine les scènes se dérouler sous nos yeux et ça donne le sourire. Pourtant, une ombre plane tout au long. Un enfant sait quand quelque chose ne va pas. On découvre ou retrouve une époque révolue. Ou au moins partiellement. Plus les pages se tournent, plus on l'enfance grandit et se retrouve face au côté sombre de la vie.

Le poète parle évidemment de son enfance mais de pleins d'autres sujets. On comprend qu'il était orphelin mais qu'il n'a manqué de rien peu importe les difficultés. D'ailleurs, vous trouverez un poème sur l'absence du père. Il évoque beaucoup la nature et surtout le temps et son impact sur le village. Il parle également du deuil, des premiers émois, du féminisme et tant d'autres sujets.

En bref, je retiens de ce recueil la nostalgie de l'enfance. J'ai eu le sourire face aux souvenirs du poète. L'innocence et la joie sont contagieuses mais lorsqu'il s'agit de moments plus sombre, on le ressent. Je pense à la première tempête ou à la perte de proches. On oscille entre beaucoup d'émotions qui ont toutes pour point commun cette nostalgie qui nous renvoie à notre enfance à nous.

mardi 3 octobre 2023

Vivre de Mireille Fargier-Caruso

Vivre de Mireille Fargier-Caruso

Poétesse
: Mireille Fargier-Caruso
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : Juin 2023
ISBN : 978-2-36229-449-5
Pages : 96
Prix : 15

Résumé : Elle dit l’absence que l’on tente d’apprivoiser, la conscience aiguë de nos limites, le réel qui nous rattrape. Elle dit les paysages de l’enfance, ce territoire si proche où parfois l’on s’égare. Elle dit le visage qui vieillit dans le reflet du miroir. Surtout, elle s’interroge : « où vont les notes les arpèges ? les instants d’avant ? nos utopies échouées dans la boue ? ». Mais malgré les doutes et l’inquiétude face aux jours éphémères, la « vraie joie » est toujours possible. Et dans les moments d’amour, quand « mourir alors n’a plus la même importance », la poésie devient le lieu où s’exprime notre « désir fou de durer », et la langue cet espace qui nous permet de rassembler tous les âges d’une vie pour enfin « transmettre la ferveur faute d’éternité ». Une invitation à creuser chaque jour qui passe, pour y trouver la lumière.

MON AVIS : Merci à Babelio et à la maison d'édition pour ce service presse. Je l'ai même reçu une semaine plutôt que prévu.

Ce recueil porte très bien son nom. On traverse une vie complète. Au début, on découvre une personne perdue dans sa vie qui a appuyé sur le bouton pause. Le temps continue de s'écouler malgré tout. L'un de ces poèmes m'a touché en plein cœur. Beaucoup de poèmes relatent ces moments de pause qu'ils soient nécessaire ou voulu. De l'arrêt pour aller mieux aux vacances, c'est l'éventail que vous trouverez.

En parallèle, vous trouverez des poèmes portant un regard acéré sur certains aspects de la société. Par exemple, le fait que l'argent prime sur l'humain. On ne fait que courir après en oubliant le social. Un autre poème m'a marqué puisqu'il parle des commerces de proximité qui ferment les uns après les autres à cause de l'argent. 

Je vous rassure. Il n'y a pas que ça. La poétesse est une amoureuse de la musique. Vous trouverez le champ lexical de la musique et aussi des citations de chansons connues. Ça donne le sourire et peut potentiellement vous mettre des titres dans la tête. Il y a beaucoup d'autres thèmes abordés comme la vieillesse que je vous laisserai découvrir.

Il y a quelques pages que je n'ai pas comprise mais l'émotion était bien présente. Ça m'a un peu frustré parce que j'ai toujours besoin de comprendre sinon je peux tourner en boucle tant que je n'ai pas la réponse. Celle-ci est donné. J'ai adoré ce poème qui met en avant ce que je pense de la poésie. Parfois il est bon que le mystère reste pour mieux ressentir.

En bref, j'ai beaucoup apprécié ce recueil de poésie qui reflète le monde dans lequel on vit et surtout les différentes étapes de la vie. Ajoutons à ça les références musicales qui ne manqueront pas de parler à tous.

mercredi 13 septembre 2023

Traversée par les vents de Habiba Djahnine


Traversée par les vents de Habiba Djahnine
Poétesse : Habiba Djahnine
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : 22 Août 2023
ISBN : 978-2-36229-454-9
Pages : 88
Prix : 14

Résumé : Ses rêves sont peuplés de fantômes, mais ses pas la conduisent légère et libre vers le désert où le vent calligraphie les dunes. Elle a connu le bruit sourd de la peur, celle qui déforme nos vies, nos habitudes, nos sentiments, nos convictions, mais elle sait les bienfaits du lâcher-prise, les mots qui apaisent, les mains que l’on brandit avec joie vers le ciel. L’effroi de la mort, Habiba Djahnine l’a trop côtoyé pour lui faire allégeance. Aujourd’hui, elle cultive l’art d’inventer « une aube nouvelle » aux portes du désert, là où débutent les immensités parcourues par les vents. Sa poésie porte une lumière qui voudrait éclairer chaque détail du monde. Elle adoucit les formes abrasives, déplace les ombres, allège la mémoire des pas nomades. Lisez-la : elle est de celles qui vous feront « traverser en silence la ligne d’horizon ».

MON AVIS : J'ai vu la sortie de ce recueil de poésie. J'ai essayé de me convaincre de ne pas l'acheter mais ma libraire a mis un extrait qui m'a achevé :
"Bruits blancs
Le temps avance vers le passé
Usure du regard qui éloigne le moment présent
La poésie est une réponse à la complexité de l'existence
J'ai retrouvé dans mon cahier de notes une fleur séchée"
 
"Je tire mon silence des bruits du monde
Je me tais
M'éloigne
Le désert haletant m'attend
J'aime croire qu'il peut m'envelopper
Le néant est proche
Un vide inutile et infini
J'ai vu tant d'êtres s'éloigner de la guerre
J'ai vu tant d'êtres dans l'attente de la paix
Seul le chemin compte
Comment arrive-t-on à l'absolu silence ?"
 
J'ai pris le temps de le lire, de relire même certaines phrases afin d'en savourer l'émotion sous-jacente. Ce recueil m'a touché profondément. On commence par l'importance des rêves pour vivre. La poétesse arrive à aborder tant de thèmes divers et variés en si peu de pages...C'est impression. D'autant plus qu'il y a quelque chose de lumineux dans tous ces poèmes même si le sujet est sombre.

Je pense au poème sur la peur qui m'a le plus marqué. J'en ai mis un extrait sur les réseaux sociaux, la partie qui m'a le plus touché lors de ma lecture au point de faire monter les larmes. Pour ne rien arranger, ma libraire l'a lu à voix haute lors du club lecture. Je n'ai pu retenir mes larmes tant il me parle au-delà de ce qu'on peut imaginer.

Son écriture est très visuelle en plus de la poésie. J'avais l'impression de la suivre dans le désert, d'entendre le silence et de suivre le fil de ses pensées avec les émotions que l'on ne peut nommer mais que l'on ressent. J'ai ressenti une forme de sagesse au fil des pages. Rares sont les personnes capables d'accepter la douleur et surtout de la regarder en face avec cette distance nécessaire. 

En bref, ce recueil est magnifique et a remué quelque chose en moi. Je pourrai en dire plus (vive les prises de notes) mais je ne voudrai pas vous gâcher la surprise. Lisez-le!



mercredi 8 mars 2023

Le pas d'Isis de Jeanne Benameur

Le pas d'Isis de Jeanne Benameur
Autrice : Jeanne Benameur
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : 6 Janvier 2022
ISBN : 978-2-36229-391-7
Pages : 72
Prix : 13

Résumé :

Elle est seule et avance. Elle ne laisse aucune empreinte sur le sable, mais sa pensée « recoud les fragments du monde ». Elle chemine d’un mot à l’autre et trace des signes dans la poussière des lendemains. Pour tous, cette figure mythique porte le nom d’Isis, déesse funéraire de l’Égypte antique qui rassemble les morceaux épars d’un amour défunt. Mais pour Jeanne Benameur, qui signe là son livre le plus personnel, elle est une sœur qui marche sur la terre, en bordure d’océan, sur un étroit chemin ou sur « le sable humide encore de la dernière marée ». Avec Isis, la poésie répond à l’appel de la vie, là où le bleu du ciel se mêle à celui de la mer. Isis ou le temps à l’œuvre dans nos vies. Comme ces mots dont nous sommes « le logis éphémère ». Comme un rêve éveillé, une pensée qui apaise. Isis, l’unité retrouvée. 

 

MON AVIS : La poésie est la seule forme littéraire capable de vous faire ressentir des émotions sans pouvoir les nommer. Parfois vous comprendrez totalement ce qu'il y est écrit et parfois on peut se sentir perdu. On est, en général en empathie avec le poète. Il y a quelque chose qui fait du bien dans tous les recueils que j'ai pu lire.

Ce livre met en avant une lumière agréable. C'est ce que j'en retiens. La poétesse consacre des poèmes à la littérature. Elle aime les livres et les mots. C'est son refuge après avoir du quitter son pays de naissance. On y trouve forcément quelques passages sur l'exil.

La poétesse montre une forte empathie envers les autres et une grande douceur. Elle sait se mettre à la place des autres sans aucun jugement. C'est reposant. Son rapport à la nature est présent souvent par la mer et la plage. J'imagine tellement la poétesse lire ou écrire avec ce décor qui fait rêver beaucoup de gens.

En bref, ce court recueil fait du bien. Je me suis retrouvée dans certains passages de ce livre. Pas seulement sur l'amour des livres mais surtout sur ce que la lecture peut apporter.

jeudi 2 février 2023

Warglyphes de Perrine Le Querrec

Warglyphes de Perrine Le Querrec
Autrice : Perrine Le Querrec
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : 6 Janvier 2023
ISBN : 978-2-36229-436-5
Pages : 88
Prix : 14

Résumé : « Cette guerre comment l’écrire ? » Les mots par lesquels s’ouvre Warglyphes en disent long sur les intentions de Perrine Le Querrec. Face à la sidération dans laquelle nous plonge la guerre, face aux silences de l’Histoire et à la tentation de l’oubli, l’écrivaine tente de décoder le langage de la guerre. Elle analyse sa grammaire, scrute ses manifestations, inventorie ses formes, parcourt son atlas, et déchiffre une partition que la folie meurtrière des hommes interprète avec d’infinies variations. Si les décors et les acteurs changent, le scénario de cette tragédie constamment répétée est presque toujours le même : agression, chaos, exil, ruines, reconstruction. Et l’on sent, parcourant ces pages, qu’il est illusoire de vouloir changer le monde si l’on se montre incapable de le comprendre. Un livre nécessaire à notre temps.

MON AVIS : Merci à la maison d'édition et à Babelio pour ce service presse. Vous savez que j'adore la maison d'édition. J'achète quasiment toute leur nouveauté et mon objectif et d'avoir tout leur catalogue un jour (ce n'est pas gagné). C'est la première fois que je lis un recueil sur plusieurs jours. Au regard de la thématique, je comprends très bien pourquoi. 

Rien que le titre aurait du m'alerter mais je n'ai pas du tout pensé à l'anglais. Il est parfait pour ce recueil. La poétesse y parle de la guerre de différente manière. J'ai été marqué par ceux du point de vue des médias. Rien qu'en lisant, ça me rappelait des images que l'on a pu voir partout et certaines si connues. L'écriture est presque inhumaine tant c'est une accumulation.

Paradoxalement, cette accumulation se retrouve aussi dans d'autres poèmes pour montrer toutes les personnes touchées par la guerre ou l'horreur qui s'y passe. En parlant d'humains, Perrine Le Querrec montre aussi de rares moments plus calmes et posés comme pour nous permettre de respirer. Il n'empêche que la poétesse met en avant toutes les conséquences de la guerre y compris celles auxquelles on ne pense pas.

En bref, à l'heure actuelle, ce recueil de poésie nous rappelle l'horreur sous toutes ces formes de la guerre et nous rappelle aussi que nous avons la chance de vivre dans un pays qui ne subit pas la guerre.

mardi 11 octobre 2022

Ukraine : 24 poètes pour un pays de Ella Yevtouchenko

Ukraine : 24 poètes pour un pays de Ella Yevtouchenko
Poètes : Collectif
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : 25 Août 2022
ISBN : 978-2-36229-433-4
Pages : 256
Prix : 20

Résumé : Ce livre naît de la guerre en Ukraine, comme une fleur parvient à s’extraire des décombres pour dire son droit à la lumière et à la vie. » C’est par ces mots que s’ouvre cette anthologie conçue sur le terreau de l’actualité la plus immédiate. Elle rassemble des poètes ukrainiens engagés dans la résistance. À l’image de Taras Chevtchenko, héros national, les uns ont affirmé l’identité d’une nation face à l’agresseur. D’autres comme Vassyl Stous, écrivain martyr de la dissidence, ont connu la lutte contre le nazisme, le stalinisme et la guerre froide. À l’image d’Ella Yevtouchenko, les plus jeunes appartiennent à cette génération de la Dignité née après l’effondrement de l’URSS, qui a toujours connu une Ukraine indépendante. À travers eux, c’est l’esprit de Maïdan qui respire en ces pages : celui d’hommes et de femmes qui veulent choisir librement l’avenir de leur pays.

MON AVIS : Merci à la masse critique babelio et à la maison d'édition pour ce service presse.

Bruno Doucey a souhaité faire quelque chose suite à la guerre en Ukraine. Avec Ella Yevtouchenko, ils ont conçu cette anthologie de poésie ukrainienne. Beaucoup de poèmes font échos à l'histoire du pays. C'est une occasion de la découvrir et d'apprendre des choses culturelles. 

Au début, on trouve un échange entre Bruno Doucey et la poétesse expliquant comment ils ont créé cette anthologie dans les circonstance que l'on connaît. C'est impressionnant et inquiétant. C'est vraiment à lire pour comprendre le but de cet ouvrage. On y sent toute l'humanité du premier et le combat de la seconde.

Dans ce recueil, on voyage dans le temps. On commence par un poème de Ella Yevtouchenko explicite sur la guerre actuelle. Tous les poèmes rappelant la situation actuelle donnent froid dans le dos. Mais je vous rassure, il n'y a pas que des poèmes sur ce sujet. Il y a un poème qui m'a marqué par sa violence et sa vulgarité. Je pense que, plus qu'un poème, on lit les pensées telles qu'elles du poète. Même si ce n'est pas mon préféré, il marque.

J'ai utilisé aussi mes fameux post-it. C'est toujours bon signe. Certains poèmes m'ont plu et ont fait écho.
Je tiens à préciser qu'une partie de la vente de ce recueil est reversé à une association. Pour vous prouver ce que j'écris, voici un extrait :

En bref, ce recueil est une excellente idée et une belle façon de soutenir l'Ukraine.

mardi 30 août 2022

Naître ici de Nassouf Djailani

Naître ici de Nassouf Djailani
Auteur : Nassouf Djailani
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : 5 septembre 2019
ISBN : 978-2-36229-239-2
Pages : 144
Prix : 15

Résumé : « Naître ici / N’être rien / qu’un pépiement d’oiseau / en cage. » Ces vers par lesquels débute l’un des premiers poèmes du recueil de Nassuf Djailani nous rappellent qu’aucun être humain ne choisit le lieu où il naît sur la terre. Un pays pour les uns. Une île pour les autres. Une prison pour les moins chanceux… Mais la vie rebat les cartes : l’île de l’enfance se met en marche, l’arbre que l’on croyait enraciné voyage, « la mer promet l’ailleurs avec ses horizons tachés d’orange ». Avec le temps, l’enfant que l’on croyait voué à l’insularité et aux grands vents de l’océan Indien devient un citoyen du monde, fier des valeurs métisses qu’il porte en lui et des horizons qu’il déplace par la parole. « 26 lettres pour un sourire », le poème de la vie en ligne de mire. Et un éditeur heureux de faire entendre cette voix de poète originaire des Comores.

MON AVIS : Ça faisait un moment que je n'avais pas donné d'avis sur de la poésie. C'est toujours quelque chose de compliqué. Me concernant, si j'ai le malheur d'attendre un peu avant d'écrire mon avis, je ne sais plus l'écrire. Et c'est ce que j'ai fait pour ce recueil. Je l'ai relu et j'ai bien fait. Je me suis replongée dans ces poèmes.

Ce recueil est coupé en plusieurs parti. La première est consacrée au regard de l'enfant sur les adultes mais pas seulement. Le poème d'ouverture est d'une beauté incroyable. le poète nous invite à découvrir l'ambiance de son île, la chaleur de l'accueil réservée aux touristes. Puis vient justement cet enfant et son innocence, loin des problèmes d'adultes qu'il vivra tôt ou tard.

La seconde partie met en avant le conteur d'histoire. On imagine un feu autour duquel se rassemble les enfants et ce conteur. Sous l'aspect très beau des mots choisis, une critique jaillit : l'esclavagisme, l'Europe et le pouvoir qu'elle prend sur l'Afrique. On remonte dans le temps. On dirait une fable ou un conte.

La troisième partie est un hommage au chat du poète. Les amoureux des chats savent à quel point ces bêtes-là sont indispensables à notre bien être. La quatrième partie est l'observation du poète de la vie nocturne. Certaines choses semblent joyeuses mais toujours teintées d'une mélancolie ou tristesse (je ne suis pas sûre du mot à utiliser). Cette partie est surprenante : la page de gauche contient un poème court et la page de droite un long.

Une cinquième partie s'intitule "irruption". Dès le premier poème, on parle de la souffrance qui vous prend au tripe, que le corps doit exprimer. On trouve le champs lexical de la violence et de la nature. Parfois les deux s'entremêlent.  Et le dernier poème "Épitre à Saint-John Perse " est une parfaite conclusion aux précédentes parties. 

En bref, j'ai eu le sentiment de voyager par ces poèmes dans les îles, de suivre un enfant comme le personnage principal, rencontrer le chat du poète et surtout traverser le temps par les talents de conteurs.

mardi 7 juin 2022

22 bureau des longitudes de Bruno Doucey

Poète : Bruno Doucey
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : 6 janvier 2022
ISBN : 978-2-36229-390-0
Pages : 160
Prix : 16

Résumé : « Nous voici embarqués dans un voyage qui nous fera traverser non seulement des années, mais aussi des horizons. Car le temps déploie l’espace, et le visage de l’amour s’accorde comme une marée à celui de la vie. Les poèmes deviennent des pierres qui jalonnent le passage, délimitent un territoire poétique où la détresse de notre monde dialogue avec cet amour qui demeure vif, inaltérable comme dure l’espoir en un demain habitable. De la Sardaigne à la Crète, du Maroc à la Nouvelle-Calédonie, du Péloponnèse au Québec, le souffle de ce livre porte la beauté de chaque lieu, rappelle que gravir une montagne ou naviguer sur la mer permet d’aller à la rencontre du passé, et cette remémoration est une invitation à pénétrer dans la chair du présent. »

MON AVIS : C'est la première fois que je lis un recueil du patron de la maison d'édition. J'espérais le voir à Arras au salon du livre d'expression populaire et de critique social. Malheureusement, il n'y était pas. Pas grave. Ce n'est que partie remise. Ce recueil mélange poèmes déjà publié auprès d'autres éditeurs et nouveautés.

En lisant ce recueil, il m'est venue des images ensoleillées, des voyages, un léger vent sur le visage... Que de choses positives. Pourtant, à certains moment, Bruno Doucey s'adresse à des personnes disparues, parlent de choses difficiles mais pas souvent. Par ce recueil, on a une idée de la personnalité du poète. Il prend la vie comme elle vient et vit au présent. Il est aussi surtout très amoureux de sa femme. Et c'est tellement beau.

Ça n'empêche pas d'aborder des thèmes importants sur quelques poèmes. On a droit à un rappel de la seconde guerre mondiale. Bruno Doucey nous oblige à prendre conscience du monde actuel en parlant des évènements marquant du passé. Concernant le titre, sachez que le bureau des longitudes existent vraiment. J'adore apprendre des choses et ça arrive souvent avec cette maison d'édition.

En bref, j'aime toujours autant cette maison d'édition et je ne suis pas prête de les lâcher. Ils ont publié 200 titres. Ça va être compliquer de tous les avoir mais on y croit😉

lundi 23 mai 2022

Au bord du bord de Laura Lutard

Au bord du bord de Laura lutard
Poétesse : Laura Lutard
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : 7 Avril 2022
ISBN : 978-2-36229-415-0
Pages : 80
Prix : 13

Résumé : Elle dit que l’écriture de ce premier recueil a commencé en Équateur, pays dont la géographie entre en résonance avec ses paysages intérieurs. Elle dit que lien et fracture s’entrelacent en elle sur une même ligne. Que sa vie intime est faite de lisières. Qu’elle appartient à une génération confrontée à l’urgence de penser le monde autrement. Elle dit qu’elle est une « orpheline amoureuse » parce que ses parents sont morts mais qu’elle aime immensément la vie. Elle dit les chemins qui s’inventent en marchant, les douves et les rebonds, le désastre qui nous guette et la douceur qu’il faut pour en dompter le fauve. Elle dit que la poésie et le théâtre lui permettent de se sentir deux fois vivante. Écoutez-la. La voix grave et chaude de Laura Lutard est un abri dans la tempête.

MON AVIS : Rien que le titre de ce recueil m'a donné envie. À cela, ajoutons l'avis de ma libraire qui m'a bien fait languir. Ce titre me parle et me rappelle tellement de choses personnelles. Dès que j'ai pu, j'ai craqué. Comme je l'imaginais, le recueil joue avec les frontières, les limites.

J'ai eu l'impression d'être un funambule pouvant basculer à n'importe quel moment d'un côté ou de l'autre. Laura Lutard met en avant une personne qui semble vivre avec ses démons mais l'amour la met en lumière. On sent ce partage ombre/lumière tout du long. 

On sent aussi l'engagement tout au long du recueil de manière plus ou moins subtil. Certains passages sont même directs. On ne peut pas rester insensible face à cette plume. Personnellement,  je me suis retrouvée dans la présence des démons mais de ne pas les laisser me submerger. Les combats de la poétesse sont très juste. Il y a même quelque chose parfois de tranchant.

En bref, j'ai adoré ce recueil que je relirai avec certitude. Je suis curieuse d'écouter la poétesse sachant que la poésie prend une ampleur toute autre à voix haute et encore plus si c'est mis en musique.

mardi 3 mai 2022

Je serai le feu illustrée par Diglee

Poétesses : Collectif
Maison d'édition : La ville brûle
Date de sortie : Octobre 2021
ISBN : 9782360121267
Pages : 344
Prix : 29

Résumé : Je serai le feu est une anthologie sensible et subjective, dans laquelle Diglee réunit cinquante poétesses des 19e, 20e et 21e siècles. Certaines d’entre elles sont très connues, d’autres sont tombées dans l’oubli. Toutes ont en commun d’avoir marqué leur époque, et d’avoir écrit de sublimes poèmes. Pour chacune d’entre elles, Diglee a réalisé un portrait ou une illustration originale, rédigé une biographie, et sélectionné ses poèmes préférés.

Les poèmes anglophones inédits en français ont été traduits de l’anglais par Clémentine Beauvais.


MON AVIS : J'ai découvert ce livre sur la chaîne de Corn8lius, un booktubeur lillois. Rien qu'à la couverture, je savais que je l'achèterai. Non seulement, le livre est sublimement illustré mais en plus, on découvre ou redécouvre des poétesses.

Diglee a fait le lourd constat qu'à l'école, on nous présente peu ou aucune poétesse. Totalement vrai. En dehors de Baudelaire, Verlaine ou Rimbaud, rien. Voici ce que Diglee dit « Oui, les femmes écrivent de la poésie (et non, leur poésie n’est ni uniforme ni mièvre). J’avais envie dans ce livre de partager avec vous ces mots qui m’ont tant émue. Et de faire la peau au vieux cliché qui voudrait que la poésie soit un genre littéraire réservé aux bancs de l’école ou, pire encore, à une élite. » 
 
Le dernier point est tellement juste. Beaucoup pense que la poésie ne peut être compris que par un certains public. C'est entièrement faux. C'est quelque chose qui est de l'ordre de l'intime je trouve. Jeannot a fait une vidéo géniale sur le sujet que je vous recommande. L'intérêt du livre de Diglee est de regrouper des poèmes écrits par des femmes à travers les siècles. Il y en a pour tous les goûts.

Le recueil est découpé en plusieurs parties en fonction des thèmes ou personnalités (prédatrices, fille de la lune, alchimistes, mélancoliques...). Cette idée est géniale. Certaines poétesses sont connus comme Patti Smith ou Émilie Dickinson. Cette dernière, j'en avais entendu parlé très souvent sans l'avoir lu. Je n'ai qu'une envie : trouver ses livres. Ce que j'ai beaucoup apprécié aussi, c'est la présence de biographie pour chaque poétesse. On en apprend tellement...J'admire ces femmes qui ont été au-delà de ce qui était autorisé. J'ai été ravie de lire enfin des poèmes de Sylvia Plath. J'avais vu un spectacle sur sa vie qui m'avait fasciné.

En bref, cette idée de Diglee est juste géniale. En plus d'embellir ses femmes et poèmes par ses dessins, elle nous permet de découvrir tellement de poétesses qu'on en aurait presque le vertige. J'espère même, pourquoi pas, un tome 2.

lundi 18 avril 2022

Laisse moi te dire... de Margaret Atwood

Laisse moi te dire... de Margaret Atwood

Autrice : Margaret Atwood
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : 18 Juin 2020
ISBN : 978-2-36229-284-2
Pages : 168
Prix : 16

Résumé : Laisse-moi te dire… Le titre de cette anthologie personnelle de Margaret Atwood paraît d’abord se donner dans un murmure : celui que l’on adresse « à l’indicatif présent » au « compagnon de route » ; celui de l’intimité amoureuse, du foyer, de la cabane ou de l’igloo, motifs récurrents d’une poésie qui croit au possible bonheur des petites communautés humaines. Mais ce murmure ne saurait faire oublier la mise en garde qui vient sourdre dans les recueils que la romancière livre, dix années durant, de The Circle Game (1964) à We Are Happy (1974). Catastrophes provoquées par l’homme, fonte des glaces, oppression des petits par les puissants, destruction des espaces naturels… Dans le laboratoire de la création littéraire, le poème est l’éprouvette dans lequel Margaret Atwood fait naître les cellules souches que développent ses romans. À découvrir absolument.

MON AVIS : Qui ne connait pas Margaret Atwood! Je ne savais pas qu'elle écrivait de la poésie. Merci à l'éditeur de nous faire découvrir la plume de cette autrice en tant que poétesse. Le plus, c'est le fait que cette édition est bilingue. Ça permet de lire en VO pour ceux qui le souhaitent.

Ce recueil est coupé en plusieurs parties qui se rejoignent parfois dans les thématiques. Par exemple, on nous rappelle que l'humain nait, vit et meurt mais qu'il a tendance à l'oublier. De ce fait, l'homme est parfois considéré comme un animal au sens péjoratif du terme. À juste titre. On trouve ça principalement dans "la politique de pouvoir" et "le cercle vicieux". La poétesse utilise des mots forts en lien avec la guerre

Un autre thème revient souvent : la nature. Les personnages se trouvent souvent dans les montagnes ou les forêts ou au bord de l'eau. L'écologie prend une place importante tout comme le respect des animaux. Un poème est consacré aux tortues. Malheureusement, la présence de squelette d'animaux est plus importante.

La consigne pour le monde souterrain parle de toutes ces personnes oubliées dans le monde, parfois même effacées. Un personnage part à leur rencontre. On comprend que ces gens éprouvent une colère violente, une rage qui ne demande qu'à s'exprimer. L'oubli par la majorité est dangereux et Margaret Atwood le montre très bien. Les conséquences peuvent être terribles.

Enfin, la dernière partie parle du bonheur. En tout cas, c'est ce que le titre nous amène à penser. Mais le bonheur pur n'existe pas. On sent dans les poèmes que le chagrin, le deuil est présent. Le passé poursuit le personnage. On comprend que le vrai bonheur ce n'est pas ce que l'on possède mais le lien de l'homme avec la nature. Rien ne sert de tout avoir si on n'a pas l'amour.

En bref, ce recueil nous renvoie aux romans de Margaret Atwood. Certes, je n'en ai lu qu'un "la servante écarlate" mais certains poèmes m'ont rappelé ce roman. Ceux qui aiment l'autrice adoreront et ceux qui aiment la poésie seront ravies. Ce recueil est un pont entre la poésie et la littérature. Il permet d'ouvrir des portes qu'on n'oserait pas.

lundi 31 janvier 2022

L'ange du silence de Marine Rose

L'ange du silence de Marine Rose
Autrice : Marine Rose
Maison d'édition : Stellamaris
Date de sortie : Décembre 2021
ISBN : 978-2-36868-720-8
Pages : 156
Prix : 26

Résumé : Ce recueil me touche tout particulièrement ! Ton Ange du Silence est frère de la Nuit Obscure de Saint Jean de la Croix, je retrouve en te lisant les émotions qui me faisaient vibrer il y a quarante ans quand je m'abîmais dans ces poèmes, pour trouver la lumière ineffable qui émane de cette nuit, la plus obscure de toutes les nuits, où rien ne nous distrait… Tout comme tu te laisses bercer et remplir l'âme par la douce mélodie qui émane de ce Silence, le plus silencieux de tous les Silences… Rien n’est plus difficile que de parler de ce vide absolu, de cette Nuit Obscure, de ce Silence que le moindre mot, le moindre vers brise, et pourtant qui est la source de toute plénitude... Tu y arrives magistralement. Pour moi – qui suis un grand admirateur de tes autres recueils – c’est ton chef d’œuvre… Stellamaris

MON AVIS : Merci à la maison d'édition et à Babelio pour ce service presse. J'adore la poésie et ne connaissant pas cette maison d'édition, j'avais envie de découvrir ce qu'elle proposait. Ce recueil est coupé en deux parties "l'âme et l'ange absolu" et "lange du silence". On y trouve une préface et des appendices à la fin concernant les précédents recueils de la poétesse.

Honnêtement, j'ai du mal avec les préfaces. Pour moi, la poésie est quelques chose d'inexprimable, une émotion qui jaillit ou non. Selon moi, on ne doit pas être orienté dans la compréhension du texte. Ici, on nous fit clairement que les poèmes ne seront peut-être pas compréhensibles pour tous les lecteurs. Ont-ils seulement une idée de la réaction du lecteur en lisant ça? Je n'en suis pas sûre.
 
Concernant les poèmes en eux mêmes, j'ai un sentiment très étranges. Au début, je ne savais pas de qui il était question. Finalement, je pense qu'il était question de la vie amoureuse d'une femme qu'elle soit positive ou négative. Là ou ça devient étrange, c'est que parfois, je n'ai pas du tout suivie les changements. En effet, les poèmes n'ont pas de titres. On a l'impression qu'ils sont liés et d'un coup, on passe à des lapins. C'est très étranges comme si on suivait cette femme dans un rêve.

Il a fallu que j'arrive à la seconde partie du recueil pour comprendre le problème que j'ai eu dans ma lecture : la structure. Pour moi, ce recueil n'est pas structuré comme on le trouve chez Bruno Doucey. On a l'impression qu'il n'y a pas de chronologie ou de thème ou quelque chose pour rendre une cohérence ce qui fait que j'étais perdue. Pour être franche, j'ai même été proche de l'abandon mais à chaque fois il y avait ce poème qui m'éveiller. Du coup, j'ai terminé le recueil.

En bref, ce recueil m'a pris beaucoup d'énergie. Je n'en ai pas compris grand chose malgré mon amour de ce genre. Dommage mais j'aurai essayé

mercredi 6 octobre 2021

J'abrite un secret de Nawel Ben Kraïem

J'abrite un secret de Nawel Ben Kraïem

Poétesse : Nawel Ben Kraïem
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : 6 Mai 2021
ISBN : 978-2-36229-371-9
Pages : 104
Prix : 14

Le mot de l’éditeur :

N comme Non. B comme Bonheur. K comme Kif et Kif-kif, à bonne distance des Keufs et du triple K. Il ne faut que trois poèmes à Nawel Ben Kraïem pour dire qui elle est et ce qu’elle ne sera jamais, ce qu’elle aime et ce qu’elle refuse. Trois poèmes, puis tout un recueil à la sincérité confondante pour donner à lire l’itinéraire intime d’une jeune femme à la voix tendre et puissante. Rébellion adolescente et fragilités – « j’ai perdu mes carnets, j’ai perdu mon cadenas, j’ai peur pour mes secrets », dit-elle – cèdent la place à la femme libre qui prend la mesure de ses identités plurielles et des fractures du monde dans lequel nous vivons. Les lettres dansent sur la page. Les mots claquent dans le vent qui les emporte. Et ce premier recueil pulse et swingue, dopé à la vitamine P : celle de la poésie et du hip-hop qui ancrent le rêve dans la vraie vie.

Extrait :

« J’ai perdu mes carnets

J’ai perdu mon cadenas

J’ai peur pour mes secrets

Je ne me sens plus chez moi

J’ai la tête entrouverte

Le souffle raturé

Je suis seule près des mots

Et du jardin d’été

Pourtant il y fait froid

Pourtant il y fait gris

Pourtant il y fait nuit

En plein après-midi »

MON AVIS : J'ai lu ce recueil en prévision de la soirée poésie musicale. Je savais que j'apprécierai ma lecture. Je ne pensais juste pas que j'allais lire et relire certains passages. On sent que Nawel n'est pas seulement poétesse mais aussi musicienne de par le choix des mots. Elle joue avec les sonorités, utilise des mots homophones. C'est un régal à lire.

J'ai ressenti tant d'émotions en lisant ce recueil mais ce que j'en retiens, c'est le combat, la rage que l'on ressent mais contenu. On sent la femme libre qui a vécu des choses, un bagage qui a forgé ce caractère qui m'a plu. Elle arrive à aborder des sujets pas évident avec justesse et beauté (je pense au poème "confiné").

Dans le même temps, certains poèmes montrent les blessures, les souffrances enfouies. Elle nous montre ses racines et le fait qu'elle appartient fièrement au deux. Sa franchise fait sourire et touche tout autant selon les poèmes.

En bref, ce recueil est un bijoux. J'ai hâte de rencontrer Nawel et de l'écouter. Et je relirai ce recueil avec plaisir.

mardi 14 septembre 2021

Où nos ombres s'épousent de Stéphane Bataillon

Où nos ombres s'épousent de Stéphane Bataillon
Auteur : Stéphane Bataillon
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : Novembre 2016
ISBN : 978-2-36229-138-8
Pages : 109
Prix : 13

Résumé : L'une de mes grandes joies d'éditeur réside dans la publication, en 2010, de Où nos ombres s'épousent, le premier recueil de Stéphane Bataillon. Six ans après la parution de ce livre, une seconde édition voit le jour, augmentée d'une postface de Jean-Marie Berthier et de courtes proses de Stéphane. Plus encore, de toutes les attentions bienveillantes que les lecteurs ont déposé, au fil du temps, sur la peau tendre de ce texte. Dans ces pages, le poète évoque la perte de celle qu'il aimait, à un âge où la mort parait hors de propos. Il aurait pu s'enfermer dans un silence fracassé ; il ne l'a pas fait. Son chant pouvait devenir le lamento d'un être inconsolable ; il ne l'est pas. Sa poésie parle juste et parle vrai. Peut-être ceux qui la liront se sentiront-ils aussi deux fois vivants.

MON AVIS : C'est toujours compliqué de donner son avis sur la poésie. C'est quelque chose qui est de l'ordre de l'intime pour moi. J'avais déjà lu ce recueil mais je l'ai relu. D'autant qu'entre temps, ce recueil a eu un impact différent sur moi. Le poète y parle de la perte d'un être cher, de la façon dont il le vit mais pas seulement. Certains poèmes montrent que ses proches sont là, qu'il continue de vivre comme avant ou presque.

Il y a quelques poèmes qui m'ont rappelé des scènes de roman de fantasy dans les tavernes où les personnages se réunissent pour se détendre. Ça m'a étonné que ça me fasse penser à ça. Pour d'autres, on sent le combat qui fait rage, cette envie de vivre et d'aimer tout en rendant hommage à l'amour perdu.

Dans poursuites, le poète y livre des poèmes en proses sur l'impact de son recueil sur le public et plus particulièrement des élèves. Comme quoi, la poésie plaît aux élèves. Il faut juste leur faire confiance et leur faire découvrir la poésie contemporaine en plus des classiques. J'en ai toujours été convaincu. Ce n'est malheureusement que rarement le cas. Ses proses sont sublimes et touchent encore plus. Ça complète parfaitement le reste.

En bref, les mots de ce poète m'ont touché. je n'en reviens pas d'avoir écrit une chronique sans savoir ce que j'allais écrire tant ça me paraît compliquer de décrire plus ce qu'on ressent que la forme.

lundi 14 juin 2021

Angor de Jacinta Kerketta

Poétesse : Jacinta Kerketta
Maison d'édition : Banyan
Date de sortie : Mars 2020
ISBN : 979-10-96596-11-9
Pages : 165
Prix : 15

Résumé :

Je me bats depuis des siècles.
Les gens n’y voient qu’un combat
Ils ne voient pas
La souffrance qui me tourmente depuis des siècles
La blessure qui saigne depuis des siècles
Ils ne voient pas
Les marques imprimées sur mon corps
Des griffes empoisonnées
Laissées par les pilleurs étrangers
Qui exploitent mon pays
Depuis des siècles.
La seule chose qu’ils voient
C’est ma terre, mes forêts

Et

Les armes dans ma main.


MON AVIS : Ce recueil de poésie m'a mis une énorme claque. La poétesse fait parti des adivasi, une tribu vivant dans les montagnes avant d'être expulsé de leur habitat. Cette précision est très importante puisque la poétesse utilise le champ lexical de la nature dans ses poèmes et met en avant la disparition de celle-ci du fait de l'exploitation des forêt et mines.

On connaît les Dalits ou intouchables qui sont marginalisés mais les adivasi le sont encore plus. L'histoire de Jacinta est choquante. D'autant plus en lisant ses poèmes. L'un d'entre eux, "l'homme et les mots" m'a scotché. Elle montre que les mots sont mal utilisés et surtout vide de sens de nos jours. Elle critique également la modernisation de l'Inde qui ne profite qu'à certains et pas à d'autres.

En bref, j'ai toujours du mal à trouver les mots juste. Les mots sont parfaitement choisi et chaque poème m'a touché en plein cœur et surtout mon humanité.

mardi 13 octobre 2020

J'ai vu Sisyphe heureux de Katerina Apostolopoulou

J'ai vu Sisyphe heureux de Katerina Apostolopoulou
Poétesse : Katerina Apostolopoulou
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : 28 mai 2020
ISBN : 978-2-36229-279-8
Pages : 128
Prix : 15
 
Résumé : Une famille de pêcheurs dont le père disparaît en mer, un couple de gens modestes que la mort vient séparer, un homme seul qui abandonne maison, papiers d’identité et biens matériels pour vivre en vagabond sous les étoiles…Trois poèmes narratifs. Trois destins aux prises avec la vie. Trois histoires simples pour dire la fierté du peuple grec. Ce ne sont pas les héros des batailles homériques que chante Katerina Apostolopoulou dans ce premier recueil écrit en deux langues, le grec et le français, mais le courage des êtres qui placent l’hospitalité et la liberté au-dessus de tout, qui se battent avec les armes de l’amour et de la dignité, qui ont peu mais donnent tout. À l’heure de la crise économique et du concept de décroissance, une voix venue de Grèce nous invite à voir Sisyphe heureux.
 
MON AVIS : Je continue de découvrir cette maison d'édition avec ce titre. Je l'ai lu il y a quelques semaines avant la soirée poésie musicale. J'ai donc deux visions de ce recueil magnifique. J'ai toujours du mal à chroniquer de la poésie. Comment rendre ce que m'apporte un recueil? Je me dis que l'essentiel est de vous donner les émotions que j'ai ressenti à la lecture mais aussi à l'écoute lors de cette soirée.

J'ai lu ce recueil un samedi soir. Je voulais lire quelque chose de court. Petite précision : vous trouverez les poèmes en grec et en français. À la fin de ma lecture, j'ai posé le livre le sourire aux lèvres. Ça m'a fait un bien fou de lire trois histoires simples et efficaces. Il n'y a aucunes fioritures dans ces textes, juste l'humain dans toute sa beauté et sa simplicité. Et c'est ça qui apaise. Les personnages que Katerina met en avant ont choisi de vivre comme ils l'entendent même si ce n'est pas les normes de la société. Rien que ce livre présente pour moi ce que l'être humain devrait être.

Juste pour vous donner une idée, je vous propose l'extrait disponible sur le site de la maison d'édition :

« Vivre pauvre sans être rustre
Avoir peu et tout offrir
Garder le meilleur pour l’ami ou l’étranger
Reprendre tous les matins le même chemin
Savoir que toute la vie sera ainsi
Et en sourire

Moi
J’ai vu
Sisyphe heureux. »

Je n'ai pas écrit la chronique parce que je ne savais pas comment rendre l'émotion de ce livre. Finalement, j'ai bien fait d'attendre la soirée poésie musicale. Le fait d'écouter ces poèmes lus par la poétesse accompagnée à la harpe et la contrebasse donnent une autre dimension. Je savais que je passerai un bon moment. La voix de Katerina est très belle. Elle a lu les poèmes en grec et en français. Ce n'est absolument pas dérangeant. Au contraire, ça apporte bien plus. La musique nous emmène en Grèce et les poèmes nous raconte l'histoire de ces personnages. Je me suis laissée emporter sans lutter. J'en avais des frissons pendant et après.

 

En bref, ce recueil est une merveille que je ne peux que vous recommander. N'ayez pas peur de lire de la poésie et de laisser les émotions vous envahir. C'est le but premier de la poésie.