dimanche 21 avril 2024

House of Marionne tome 1 de J.Elle

House of Marionne tome 1 de J.Elle
Autrice : J.Elle
Maison d'édition : Olympe
Date de sortie : 16 Mai 2024
ISBN : 978-2073071316 édition relié
Pages : 528
Prix : 24,90

Résumé : Quell est porteuse d’une magie destructrice, et interdite : la toushana. Pour garder ce secret et la protéger, sa mère l’entraîne de ville en ville dans une fuite perpétuelle. Jusqu’au jour où ceux qui la traquent retrouvent sa trace. Sans autre refuge pour leur échapper, Quell rejoint l’Ordre, une mystérieuse société d’élite régie par la magie à laquelle appartient sa grand-mère.
Celle-ci, directrice d’une académie où les jeunes gens de l’Ordre apprennent à maîtriser leurs pouvoirs, ne cache pas sa joie de retrouver sa petite-fille, qu’elle considère comme son héritière.
Si elle réussit à passer les trois rites d’intronisation, Quell pourra se libérer à tout jamais de sa mauvaise magie. Mais elle peine à la contrôler, et l’attention soutenue de son implacable tuteur ne lui facilite pas la tâche… Car s’il découvre son secret, il n’aura pas le choix : il devra la tuer.
Il semble pourtant que Quell ne soit pas la seule à avoir des choses à cacher. Pourquoi sa mère l’a-t-elle laissée tout ce temps dans l’ignorance de son passé, de la magie et de l’Ordre ?
Que veulent vraiment les assassins à sa poursuite ? Et si ce monde d’élégance et de paillettes dissimulait une réalité bien plus sombre ?


MON AVIS : Merci à Booknode et à l'éditeur pour ce service presse.
On rencontre Quell porteuse de la toushana, une magie destructrice interdite. Si quelqu'un le découvre, elle sera tuée. C'est pour cette raison qu'avec sa mère, elle a passé sa vie à fuir au moindre doute. Au début de l'histoire, elles sont sur le point de réaliser leur rêve : se poser enfin. Malheureusement, rien ne se passe comme prévu. Les assassins l'ont retrouvé. La situation l'oblige à rejoindre sa grand-mère qui dirige justement une école de magie du nom de Château-Soleil.
 
Ce premier tome permet de présenter l'univers et de découvrir le système de magie. On est donc dans un roman d'ambiance. Il n'y a pas beaucoup d'action. Par contre, la psychologie des personnages est très bien travaillée. Plus on avance dans l'histoire, plus l'autrice creuse les différents aspects, non seulement de ses personnages, mais aussi de l'univers. À l'arrivée à Château-Soleil, on se sent bien même si on sent une petite ombre au tableau. Au fil des pages, des détails nous montrent ce qu'il se cache. L'univers est vraiment original. J'ai adoré le système de magie et je pense qu'on en apprendra beaucoup plus sur la toushana dans le prochain tome. 
 
Pour ce qui est de l'écriture, ayant reçu une épreuve non corrigée, je ne pourrai vous donner qu'un aperçu. C'est un style très simpliste. C'est déstabilisant au regard de l'opulence qui nous est décrit mais cohérent puisqu'on découvre tout par le regard de Quell. Ça n'empêche pas une lecture addictive. J'ai eu du mal à lever les yeux du roman ce qui prouve sa qualité malgré le choix de ce style.

Quell est une jeune fille résiliente et courageuse. Elle a appris à mentir à la perfection et sait se défendre. Tout au long du livre, on ne sait pas ce que devient sa mère mais, personnellement, je ne me fais aucune illusion. C'est par le regard de l'héroïne que l'on découvre Château-Soleil, l'école de magie que dirige sa grand-mère. C'est un domaine à la française magnifique. Tout y est luxueux et doré. Tout semble tellement parfait que ça en devient suspect. On se demande comment Quell peut ne pas voir l'envers du décor. Certes, rien n'est explicite. C'est par des scènes qu'on devienne quelque chose de sombre. Il n'y a pas de lumière sans ombre et vice-versa.

Parmi les personnages, on commence par Yagrin. On a quelques chapitres écrits de son point de vue. Je ne dirai rien de lui puisqu'il est un peu la clé de ce livre. Ensuite, Quell se retrouve confronté à Jordan, gardien du domaine et tuteur de Quell. Il est agaçant tant il veut honorer son poste au point d'oublier ses envies. J'avoue avoir levé les yeux au ciel à sa description tant j'ai pu voir ce type de personnage physiquement. Heureusement, l'héroïne réagit un peu comme moi. Enfin, la directrice de l'école et grand-mère de notre personnage principal est particulière. Je la surnommerai le serpent. Dès le début, on sait qu'elle ne voit pas Quell comme sa petite-fille mais comme son héritière. Il y a également Aby, la colocataire qui est juste adorable.

Aujourd'hui, on ne peut plus parler d'un livre sans parler romance. C'est le seul aspect qui m'a fait hésité à participer au concours pour remporter ce livre mais, le reste me donner tellement envie que j'ai voulu essayer. Je vais être honnête. La romance n'est absolument pas crédible. Heureusement, ce n'est pas le plus important de l'histoire. Il y a deux scènes qui m'ont fait souffler tant elles sont clichées. C'est ce qui rend la romance non crédible. Cependant, ayant lu le résumé du tome 2, je pense comprendre l'idée de l'autrice. Si mon hypothèse est bonne, je serai ravie de lire la suite. D'autant que certaines scènes n'ont pas eu de réponses. Je pense à ce qui a été dit sur la mère de Quell ou à quelque chose concernant Jordan.

Je me dois de parler du final. C'est le meilleur moment. C'est là que beaucoup de choses se passent. On apprend beaucoup de choses et on se demande comment va se passer la suite. est-ce que Yagrin saura faire ce qu'il veut? Est-ce vrai ce qu'on nous apprend en cours de lecture? Que va-t-il se passer pour Quell? Bref, des tas de questions qui ne demandent qu'à obtenir des réponses. J'espère qu'on en apprendra plus sur Yagrin. Ce personnage mérite d'être approfondi.

En bref, j'ai un sentiment paradoxale. C'était une lecture addictive alors que ce roman n'est pas parfait. Je pense qu'une fois que j'aurai lu la suite, les quelques défauts auront leur réponses Ce premier tome d'introduction est une bonne surprise. J'y ai trouvé quelque chose de rafraichissant et innovant. J'aurai préféré que la romance ne soit qu'une simple amitié tant elle n'était pas crédible à mes yeux. En tout cas, je n'ai pas senti ce type de lien entre les deux personnages.

vendredi 12 avril 2024

Le problème à trois corps de Liu Cixin

Le problème à trois corps de Liu Cixin
Auteur : Liu Cixin
Maison d'édition : Acte sud
Date de sortie : Octobre 2018
ISBN : 978-2-330-11355-1
Pages : 552
Prix : 11

Résumé : En pleine Révolution culturelle, le pouvoir chinois construit la base militaire secrète de Côte Rouge, destinée à développer une arme de grand calibre. Ye Wenjie, une jeune astrophysicienne en cours de “rééducation”, intègre l’équipe de recherche. Dans ce lieu isolé où elle croit devoir passer le restant de sa vie, elle est amenée à travailler sur un système de télétransmissions dirigé vers l’espace et découvre peu à peu la véritable mission de Côte Rouge…

Trente-huit ans plus tard, alors qu’une étrange vague de suicides frappe la communauté scientifique internationale, l’éminent chercheur en nanotechnologies Wang Miao est témoin de phénomènes paranormaux qui bouleversent ses convictions d’homme rationnel. Parmi eux, une inexplicable suite de nombres qui défile sur sa rétine, tel un angoissant compte à rebours…

MON AVIS : J'ai tellement entendu parler de ce roman que je me suis dit qu'il fallait que je le tente. Pourtant, je suis très méfiante avec ce genre. Ne me demandez pas pourquoi. Je suis incapable de vous l'expliquer. Raison pour laquelle je l'ai acheté en occasion. Je me demande encore comment vous parler de ce livre sans trop en dire.

On commence l'histoire pendant la révolution culturelle chinoise. Un professeur va être tué en public sous les yeux de sa fille Ye Wenjie que nous retrouverons sur plusieurs années. Le gouvernement en place va essayer de la condamner pour le même motif que son père. Finalement, elle va être envoyé à côte rouge. Ses connaissances en tant qu'astrophysicienne lui sauvent la vie. C'est à cette occasion qu'elle va entrer en contact avec une civilisation extraterrestre. 

Au début, je me suis demandée si c'était vraiment de la science fiction. J'en suis venue à faire des vérifications sur internet. Le début est certes long mais passionnant. On suit l'histoire de la Chine jusqu'à ce qu'on arrive dans le futur. On suit Wang Miao, chercheur en nanomatériaux chargé d'infiltrer un groupe scientifique dont j'ai oublié le nom. Il a certes refusé mais va quand même les contacter. Seul problème : ceux qui y adhèrent finissent pas se suicider. Ce sera la quête de ce chercheur mais pas seulement puisqu'il va être témoins de phénomènes paranormaux qui vont le rendre fou ou presque.

La présence d'un policier à ses côtés va l'aider. J'ai adoré ce personnage à la personnalité bien particulière. Il a ses propres méthodes, un instinct formidable et la capacité de comprendre sans en avoir conscience certaines choses. Les gens ont du mal avec lui mais reconnaisse l'importance de sa présence dans l'équipe. Comment vous expliquer le reste sans trop en dire? C'est compliqué. Il est question de sujet complexe dans ce livre qui peuvent s'avérer difficile à comprendre. Les pages expliquant des phénomènes scientifiques sont très détaillés. Honnêtement, je n'ai rien compris ou bien trop peu mais ce n'est pas gênant à la compréhension du roman. Ça peut s'avérer horrible pour les gens n'aimant pas du tout les sciences (je pense à une amie en particulier).

En bref, j'ai trouvé ce roman passionnant au point de me demander ce qu'il va se passer dans la suite. Il s'agit certes d'un premier tome mais il n'est pas gênant de s'arrêter ici si on le souhaite.

mercredi 10 avril 2024

Cantique du balbutiement de Louis Philippe Dalembert

Cantique du balbutiement de Louis Philippe Dalembert
Poète : Louis- Philippe Dalembert
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : Septembre 2020
ISBN : 112
Pages : 978-2-36229-297-2
Prix : 14

Résumé : « Un jour j’ai poussé les portes de l’aube… » Dès les premières pages de Cantique du balbutiement, le poète haïtien affirme, avec des mots de grand vent, qu’il est du pays de son enfance. Les bégaiements du petit jour et le profond de la nuit, la saison des cyclones, les veillées de prières et les prophéties, le corbillard qui passe en fin d’après-midi, « l’eau boueuse du quotidien » et la « migraine carabinée des questionnements », cette grand-mère opiniâtre qui a le don de rafistoler la vie… Louis-Philippe Dalembert n’en finit pas de dérouler le film haut en couleurs d’une enfance haïtienne. Mais en creux, sur la ligne d’ombre du partage, le poème fait entendre ce que les mots ne disent pas : le départ, la perte, l’absence –, cette « grande muette défiant le monde entier des choses ».

 MON AVIS :  J'ai déjà lu ce recueil mais j'ai eu le malheur de ne pas écrire mon avis dans les jours qui suivent. Je l'ai donc relu. On ouvre ce livre avec des citations. j'aime beaucoup. C'est un moyen de découvrir des auteurs, poètes et livres. Ce recueil est plus exigent que les autres. Le poète demande notre entière attention et concentration sous peine de se perdre. Seulement au début. Une fois qu'on est pleinement entré dans ses poèmes en proses, ça va tout seul.

Lous-Philippe Dalembert est pleins de nostalgie. Dans son premier poème, il parle de l'enfance mais probablement de la sienne en particulier. On imagine les scènes se dérouler sous nos yeux et ça donne le sourire. Pourtant, une ombre plane tout au long. Un enfant sait quand quelque chose ne va pas. On découvre ou retrouve une époque révolue. Ou au moins partiellement. Plus les pages se tournent, plus on l'enfance grandit et se retrouve face au côté sombre de la vie.

Le poète parle évidemment de son enfance mais de pleins d'autres sujets. On comprend qu'il était orphelin mais qu'il n'a manqué de rien peu importe les difficultés. D'ailleurs, vous trouverez un poème sur l'absence du père. Il évoque beaucoup la nature et surtout le temps et son impact sur le village. Il parle également du deuil, des premiers émois, du féminisme et tant d'autres sujets.

En bref, je retiens de ce recueil la nostalgie de l'enfance. J'ai eu le sourire face aux souvenirs du poète. L'innocence et la joie sont contagieuses mais lorsqu'il s'agit de moments plus sombre, on le ressent. Je pense à la première tempête ou à la perte de proches. On oscille entre beaucoup d'émotions qui ont toutes pour point commun cette nostalgie qui nous renvoie à notre enfance à nous.

mercredi 3 avril 2024

Le restaurant des recettes oubliées de Hisashi Kashiwai

Le restaurant des recettes oubliées de Hisashi Kashiwai
Auteur : Hisashi Kashiwai
Maison d'édition : Nami (disponible également chez j'ai lu en poche
Date de sortie : 19 Avril 2023
ISBN : 9782493816160
Pages : 256
Prix : 19

Résumé :
Caché dans les ruelles de Kyoto se trouve le petit restaurant des Kamogawa d’où s’élèvent d’exquises odeurs de riz cuit, de nabe et de légumes sautés. En plus de savoureux repas faits maison, Nagare et sa fille Koishi proposent une expérience qui sort de l’ordinaire : reproduire un plat que leurs clients ont en mémoire, mais dont la recette est depuis longtemps oubliée. Nabeyaki udon, sushis au maquereau, tonkatsu ou spaghettis à la napolitaine... pour chaque nouveau plat, la famille Kamogawa enquête et propose à ses convives de déguster une nouvelle fois les délicieux mets qui ont marqué leur vie. Et grâce à un soupçon de magie, ces saveurs perdues enfin retrouvées permettent de rêver à de nouveaux départs.

Portées par une atmosphère qui mêle nostalgie et douceur, six tranches de vie inoubliables pour tous les gourmands et amoureux de la gastronomie.

MON AVIS : Dès que j'ai appris la sortie de ce livre, je le voulais. Soyons honnête. J'ai entendu la discussion entre ma libraire et la représentante de la maison d'édition. Je me suis tirée une balle dans le pied en faisant un signe de tête positif sur ce livre (oui, je sais. Je ne m'aide pas non plus). Autant vous dire que je n'ai pas sur lui résister.

Je n'attendais rien de particulier de ce livre. J'étais juste curieuse. Pourtant, j'ai un faible pour la cuisine japonaise et c'est bien la seule chose que j'attendais. J'ai eu bien plus. On découvre un restaurant caché à la devanture délabré. La particularité de ce restaurant est qu'il est impossible de le trouver. Son propriétaire considère que seul le destin peut amener une personne là-bas. Et c'est ce qu'il se passe tout au long du livre.

L'écriture est des plus simples mais l'auteur arrive à nous faire saliver. C'est le problème de ce genre de roman. Il faut prévoir de quoi manger en lisant tant la description des plats est savoureuse. Ce n'est pourtant pas ça le plus important. Chaque personnage cherche à retrouver un plat lié à un souvenir ou à une personne. On en découvre les raisons à chaque chapitre. Ces moments de dégustations nous rappellent l'importance de ce temps de pause et des émotions qu'ils peuvent occasionner sans qu'on ne s'en aperçoive.

Dans ce restaurant, on rencontre Nagare et sa fille Koishi. Nagare est chargé de recréer les plats après avoir mené une enquête. Il se base sur les informations recueillies par Koishi auprès du client. On ne sait absolument rien de la manière dont Nagare s'y prend. Parfois il explique comment il a trouvé les ingrédients mais entre la demande et la dégustation, rien.

Un autre point important même s'il n'en a pas l'air : le chat. J'adore les chats. Il a interdiction de rentrer mais il reste devant le restaurant et s'attarde devant chaque client. Son rôle est de dévoiler quelque chose sur le client. Je n'en dirai pas plus. Concernant les plats, vous serez surpris mais il n'y a pas que la cuisine japonaise. L'un de mes plats préférés est dedans. Je sais qu'il existe une suite et j'ai hâte de la lire. 

En bref, j'ai été agréablement surprise par ce roman qui m'a donné faim. C'est un roman qui fait du bien à tous les niveaux. Je ne peux que vous le recommander. La magie des romans japonais a encore fait mouche.



mercredi 27 mars 2024

Moi les hommes je les déteste de Pauline Harmange

Moi les hommes je les déteste de Pauline Harmange
Autrice : Pauline Harmange
Maison d'édition : Seuil
Date de sortie : 9782021476835
ISBN : 2020
Pages : 96
Prix : 12

Résumé :

« Je vois dans la misandrie une porte de sortie. Une manière d’exister en dehors du passage clouté, une manière de dire non à chaque respiration. Détester les hommes, en tant que groupe social et souvent en tant qu’individus aussi, m’apporte beaucoup de joie – et pas seulement parce que je suis une vieille sorcière folle à chats.

Si on devenait toutes misandres, on pourrait former une grande et belle sarabande. On se rendrait compte (et ce serait peut-être un peu douloureux au début) qu’on n’a vraiment pas besoin des hommes. On pourrait, je crois, libérer un pouvoir insoupçonné : celui, en planant très loin au-dessus du regard des hommes et des exigences masculines, de nous révéler à nous-mêmes. »


MON AVIS : Il a fallu qu'un député demande l'interdiction de ce livre pour qu'il fasse parler de lui. On se demande bien pourquoi j'ai voulu le lire. L'autrice est féministe mais ça c'est évident. Elle a écrit cet essai pour expliquer pourquoi il est nécessaire de l'être. J'ai jubilé la plupart du temps tant son essai est bien fait et en accord avec moi la plupart du temps. Parce que oui, on peut ne pas être d'accord sur tout.

Pour être franche, c'est la fin qui m'a posé problème. De mon point de vue, il n'y a pas lieu de politiser à ce point un sujet qui est évident. Tout le monde devrait être féministe dans l'idée d'une égalité. Je le précise au regard de la diversité du féminisme. On est d'accord que c'est utopique de souhaiter l'égalité quand on sait que la loi sur l'égalité salariale n'est même pas appliquée mais c'est une autre histoire.

L'autrice remet en question la société patriarcale et surtout aborde des sujets qu'on ne voit que trop peu. Je pense notamment au célibat choisi par les femmes. Je suis la première à vous le dire : c'est mal vue encore aujourd'hui. La société (hommes comme femmes) considère qu'il est impensable qu'une femme puisse rester célibataire comme si elle ne pouvait pas s'en sortir sans un homme dans sa vie. (ça me rappelle qu'une personne m'a demandé il y a longtemps si je n'étais pas lesbienne parce que célibataire depuis trop longtemps...C'est vous dire le niveau). 

Elle montre aussi que les femmes doivent se battre bien plus que les hommes pour être reconnues. On peut ajouter des thèmes plus souvent abordés dans la société comme les violences (le harcèlement...Quelle femme ne l'a pas subi au moins une fois?!) Bref, ça vous donne une idée. C'est extrêmement bien écrit avec beaucoup d'ironie et de mordant ce qui permet une lecture beaucoup plus fluide. Je pense que ce député aurait du réfléchir avant de vouloir l'interdire et surtout se poser les bonnes questions : pourquoi ce livre l'a choqué? Et bien, il a la réponse maintenant. (d'ailleurs je ne me souviens plus de son nom...Pas envie de chercher).

En bref, cet essai est des plus intéressants et je pense que ces messieurs devraient le lire même si leur égo en prendra forcément un coup. Personnellement, j'ai apprécié cette lecture qui m'a défoulé même si je ne suis pas d'accord avec la fin bien trop politique pour moi (je n'aime pas la politique de base. Peut-être pour ça)

vendredi 22 mars 2024

Tenir sa langue de Polina Panassenko

Tenir sa langue de Polina Panassenko
Autrice : Polina Panassenko
Maison d'édition : Édition de l'olivier
Date de sortie : 19 Août 2022
ISBN : 9782823619591
Pages : 192
Prix : 18

Résumé :

« Ce que je veux moi, c'est porter le prénom que j'ai reçu à la naissance. Sans le cacher, sans le maquiller, sans le modifier. Sans en avoir peur. »

Elle est née Polina, en France elle devient Pauline. Quelques lettres et tout change.

À son arrivée, enfant, à Saint-Étienne, au lendemain de la chute de l'URSS, elle se dédouble : Polina à la maison, Pauline à l'école. Vingt ans plus tard, elle vit à Montreuil. Elle a rendez-vous au tribunal de Bobigny pour tenter de récupérer son prénom.

Ce premier roman est construit autour d'une vie entre deux langues et deux pays. D'un côté, la Russie de l'enfance, celle de la datcha, de l'appartement communautaire où les générations se mélangent, celle des grands-parents inoubliables et de Tiotia Nina. De l'autre, la France, celle de la materneltchik, des mots qu'il faut conquérir et des Minikeums.

Drôle, tendre, frondeur, Tenir sa langue révèle une voix hors du commun.


MON AVIS : J'ai lu ce livre dans le cadre du prix fémina des lycéens avant de rencontrer l'autrice. J'ai un souvenir particulier de ce livre. Je ne sais pas trop ce que j'attendais de cette lecture. Ce livre commence avec une audience au tribunal de Bobigny. Pauline souhaite récupérer son prénom de naissance, Polina. Je tiens à préciser que ce livre n'est pas une autobiographie contrairement à ce qui a été dit ou ce que l'on pourrait penser.

Certains pourraient penser que c'est exagéré mais pas du tout. En lisant ce livre, on ne peut qu'être choqué par la réponse de la procureure lors de cette audience. Elle ne prend absolument pas en compte les sentiments et l'histoire de Polina. C'est à partir de ce rejet que le personnage principal va se souvenir de sa vie en Russie jusqu'à aujourd'hui en passant par son arrivée en France.

L'histoire de l'Urss devenu Russie est très présente. On découvre la vie à cette époque-là : l'importance de la vie de famille, d'être prudent et les changements de société. La grande histoire rencontre la petite. C'est d'ailleurs la raison du départ de Polina et sa famille pour la France. La petite fille qu'elle est doit s'adapter, apprendre une nouvelle langue et s'intégrer. C'est quelques années après que son prénom sera francisé.

L'autrice a fait preuve d'intelligence. Outre le fait qu'elle nous explique parfaitement pourquoi le personnage principal veut récupérer son prénom de naissance, elle joue avec le lecteur. En effet, par le regard de l'enfant, elle fait des jeux de mots que le lecteur ne comprend pas forcément pour montrer l'incompréhension d'une enfant qui ne parle pas la langue de son pays d'accueil. On se retrouve donc dans la même situation. Je vous rassure. Il n'y en a que deux ou trois. Elle fait aussi référence à la télé. J'ai souris tant la référence est connu. 

Pour être tout à fait honnête, lors de ma lecture au début, j'ai ressenti tellement de colère dans le texte que j'ai failli l'arrêter mais j'ai continué ma lecture et j'ai bien fait. J'avais conscience aussi qu'à ce moment-là, j'étais dans un état d'esprit qui ne m'aidait pas forcément. Heureusement que ce n'est que le début. Par la suite, on a la nostalgie d'une époque et surtout le point de vue d'une petite fille qui a eu tant de mal à s'adapter à son nouveau pays.

En bref, ce livre est une belle leçon très bien écrit. L'autrice arrive à pousser le lecteur à se mettre dans la peau de Polina et à comprendre son combat tout à fait juste. La question qu'elle pose est aussi importante : qu'est-ce qui permet à une personne de s'intégrer? Le titre est d'autant plus bien choisi.