mercredi 10 août 2022

La reine d'Itaewon de Sandrine Holin

La reine d'Itaewon de Sandrine Holin
Autrice : Sandrine Holin
Maison d'édition : Atelier des cahiers
Date de sortie : 12 Juillet 2022
ISBN : 9791091555760
Pages : 104
Prix : 18

Résumé : Anna, trentenaire londonienne, décide de fuir pour quelques jours un travail et une vie qui semblent la tourmenter. Elle se rend dans une destination qui lui est jusqu’alors inconnue : Séoul, en Corée du Sud. Pour pimenter son voyage, elle choisit un soir de se présenter sous une nouvelle identité, se faisant passer pour une journaliste préparant un guide des sorties LGBT de la ville. Elle ne s’attendait pas à ce que cela chamboule totalement son séjour…

MON AVIS : Merci à la maison d'édition pour ce service presse. J'ai cherché comment classer ce roman. J'ai été étonné de le voir classé en roman érotique alors qu'il n'y a rien de tel à mes yeux. Il est juste mentionné une chose mais c'est tout. Pas de quoi le mettre dans cette catégorie. Si la classification est telle parce qu'il est question de la communauté LGBTQIA+ en Corée du Sud, c'est n'importe quoi. Heureusement, sur le site de la librairie où j'achète mes livres, il est classé en littérature de genres. C'est bien mieux (comme quoi, les centres culturels n'ont pas toujours raisons).

On suit Anna, une femme qui part en vacances en Corée de Sud. On comprend dès le début qu'elle n'est pas hyper emballé par la vie qu'elle mène à Londres. Elle décide donc à chaque fois qu'elle part de couper son téléphone portable (quelle excellente idée! Je ferai pareil à sa place) et surtout de s'inventer une autre vie pour tout oublier. Son nouveau travail est donc journaliste. C'est dans ce cadre qu'elle va découvrir Séoul dans le quartier LGBT et surtout une boîte de nuit particulière dans laquelle se trouve la reine d'Itaewon.

Ça peut paraître anodin mais rien que le fait de se faire passer pour une journaliste nous montre bien que ça sent les problèmes. Avant même la lecture, ça m'a interpelé. Encore plus quand on sait comment Anna découvre cette boîte particulière par rapport aux autres endroits qu'elle découvre au début. Le roman est court mais dit tellement. Il n'y a pas besoin de plus ni de moins. Il est même particulier et fait réfléchir à ce que l'on sait réellement de la Corée du Sud.

Le personnage de la reine d'Itaewon est juste d'un charisme dingue. Dès son apparition, on est comme la narratrice, hypnotisé. On nous parle des drags queen et des personnes trans en Corée du Sud. C'est clair et limpide. L'autrice n'y va pas par quatre chemin. Le choix du journalisme permet de délier les langues facilement. Les questions sont pertinentes et les réponses plus qu'éclairantes.

Vous vous en doutez : on parle des discriminations en Corée du Sud. Non seulement de genre/orientation sexuelle mais également sociale et migratoire. Il est surtout question d'un cercle vicieux dont je n'avais aucunement conscience. On y parle des réfugiés nord coréen, de la manière dont ils sont accueillis. On mentionne le pouvoir de la corruption qui semble "normal" dans ce pays.

En bref, ce roman fait réfléchir sur beaucoup de choses. la première est la manière dont on perçoit un pays. Beaucoup de choses peuvent faire rêver mais la réalité est toujours loin d'être comme on l'imagine. Mettre en avant les minorités est une excellente chose et en si peu de pages incroyable.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire