Bonjour,
je vous avais promis un petit quelque chose. C'est chose faite. Je tiens à remercier la maison d'édition d'avoir accepté de répondre à mes questions et surtout d'avoir fait preuve d'autant d'honnêteté. J'avoue que pour l'une des questions, j'ai été cruelle. J'espère que vous me pardonnerez. J'avais hésité à la poser.
J''ai découvert cette maison d'édition grâce à la masse critique Babelio avec le roman de Kim Ae-Ran "Chanson d'ailleurs" que j'avais beaucoup aimé (lu avant le blog. Je mets le lien si vous voulez voir mon avis. Heureusement, mon style s'est amélioré depuis : https://www.babelio.com/livres/Kim-Chanson-dailleurs/838325/critiques/1072281). Je n'en ai pas lu d'autres parce que je n'arrive pas à choisir. C'est juste un appel à l'achat cette maison d'édition (j'en connais certaines qui vont fondre devant cet article).
Mais où est l'interview? Elle arrive. J'ai le droit de vous faire patienter un peu quand même non? Surtout que j'ai adoré les réponses...et que ma wish-list s'est envolée. Mais je résisterais jusqu'en janvier (défi 0 achats). Allez, je suis sympa. La voilà :
1) Votre maison d'édition publie exclusivement des œuvres coréennes. Êtes-vous, vous-même passionné par la culture coréenne ?
Il est vrai que nous publiions jusqu’à février 2017, exclusivement des œuvres coréennes. Mais cela a commencé à changer avec un premier titre vietnamien, et nous poursuivrons cette évolution en 2018 en s’ouvrant à d’autres littératures. Bien entendu, la littérature coréenne, même si elle ne sera plus exclusive, composera toujours le cœur de nos éditions.
A titre personnel et pour répondre à votre question, c’est par passion pour un pays que l’on prend goût à sa culture et que l’on tente de la partager avec des amis puis avec des cercles plus larges. Et pour le faire connaître quoi de mieux que la diversité de sa littérature ! Aujourd’hui, et après de nombreux voyages en Corée, ce pays reste ma destination de prédilection.
J’ai avec lui de profondes attaches, notamment familiales.
2) Qu'est-ce qui vous a donné envie de créer cette maison d'édition ?
C’est une histoire finalement assez simple. Des questionnements sur ses choix de vie, une conversation passionnée en famille, une idée qui arrive sur table et que l’on saisit, un verre de vin, et puis un projet prend forme et une maison d’édition voit le jour quelques 18 mois plus tard. Le choix de la littérature coréenne s’est, quant à lui, imposé de lui-même car je participais déjà en tant que collaborateur à l’activité de « promotion » de la littérature coréenne à travers la revue Keulmadang, dont mon père est le fondateur.
3) En quoi est-elle différente des autres ?
Elle est différente parce qu’elle porte une ligne éditoriale précise et identifiable, bien que chaque maison d’édition puisse revendiquer la même chose bien entendu. Nous avions pour volonté de présenter « cette autre littérature coréenne » avec de jeunes auteurs qui n’étaient jusqu’alors pas encore publiés en France, c’est ce que nous avons fait et ce que nous continuons de faire. Bien entendu, c’est ardu, tenter d’installer de jeunes auteurs publiés pour la première fois, n’est pas une tâche simple et qui implique un long travail de fond pour les présenter au public.
Ensuite, l’éloignement géographique de la capitale, le cadre de travail plus qu’agréable ainsi que l’environnement familial en font d’autres particularités (mais pas une exclusivité).
4) Quelles sont les valeurs que vous souhaiteriez défendre ?
Il y a des valeurs que l‘on émet parfois sur le mode incantatoire et puis il y a les valeurs que nous construisons avec l’expérience, dans la pratique et la confrontation avec les lecteurs. C’est la raison pour laquelle nous faisons beaucoup de salons, y compris quand ce n’est pas rentable du tout, parce que nous avons besoin de cette prise de contact permanente avec les lecteurs. En 5 ans, nous avons beaucoup appris de ce métier et nous nous sentons mieux armés pour afficher encore plus fortement nos convictions. Parmi les valeurs humanistes que je défends et que je voudrais transformer en projet éditorial, il a bien entendu tous les textes qui peuvent constituer des perspectives pour les individus, des pistes de réflexion, une participation directe à l’amélioration de la vie et des relations entre individus sur cette planète.
5) Combien de livres publiez-vous par an ? Aimeriez-vous en publier plus sur le long terme ?
5) Combien de livres publiez-vous par an ? Aimeriez-vous en publier plus sur le long terme ?
Nous publions entre 8 et 10 titres par an depuis octobre 2012 (un peu plus si je devais compter les Epub) et c’est une limite « critique » pour une équipe dont le nombre de personnes qui collabore au sein de notre structure est finalement réduit.
A terme, nous aimerions sensiblement augmenter nos publications pour atteindre 15 à 20 titres par an, mais cela impliquerait une organisation interne du travail somme toute différente. Et je n’oublie pas les contraintes de traduction, car nous éditons exclusivement de la littérature traduite, et les délais de « mise à disposition » d’un manuscrit sont beaucoup plus longs.
6) Comment voyez-vous l'avenir de votre maison d’édition ?
Nous connaissons la tendance actuelle du livre papier, et nous avons cerné les possibilités commerciales actuelles de la littérature coréenne aujourd’hui, il va donc falloir évoluer et nous adapter.
Je nous vois continuer de publier de la littérature coréenne et de jeunes auteurs notamment, qui reste notre sensibilité éditoriale de départ, tout en introduisant à notre catalogue d’autres pays d’Asie, et qui sait, d’autres pays « d’ailleurs ». Plus qu’une tendance d’ailleurs, le contexte de la littérature coréenne en France l’imposerait presque.
Je nous vois continuer de publier de la littérature coréenne et de jeunes auteurs notamment, qui reste notre sensibilité éditoriale de départ, tout en introduisant à notre catalogue d’autres pays d’Asie, et qui sait, d’autres pays « d’ailleurs ». Plus qu’une tendance d’ailleurs, le contexte de la littérature coréenne en France l’imposerait presque.
7) Pour un lecteur n'ayant jamais lu de littérature coréenne, quel livre lui conseilleriez-vous en premier ?
En dehors des auteurs de référence, les classiques des générations précédentes, je proposerais une jeune génération d’auteurs abordant des thématiques modernes dans une Corée aujourd’hui mondialisée.
L’idée, tout en conservant la spécificité culturelle de ce pays et de cette littérature, est de montrer que la Corée du Sud, puisqu’il s’agit ici de celle-là, n’est pas qu’un lointain et mystérieux pays d’Asie, que beaucoup assimilent d’ailleurs à son voisin du Nord, mais bien un pays riche de multiples facettes que la littérature contemporaine permet de découvrir.
Bien souvent, la majorité des lecteurs rencontrés, notamment dans les salons du livre, associent la curiosité qu’ils ont pour un pays méconnu et la découverte de sa littérature. Je les oriente vers des livres de fiction tels Pars, le vent se lève de Han Kang, Cours papa, cours et Ma vie dans la supérette de Kim Ae-ran, Comme dans un conte de KIM Kyung-uk.
Dans ces livres où l’action, le contexte et les personnages relèvent de la quotidienneté de la vie. ls disent, tantôt avec sérieux tantôt avec beaucoup d’humour, le contexte familial, professionnel, amoureux ou sociétal des Coréens du Sud. Et permettent d’avoir en quelque sorte une prise, fictionnelle, sur la vie en Corée.
L’idée, tout en conservant la spécificité culturelle de ce pays et de cette littérature, est de montrer que la Corée du Sud, puisqu’il s’agit ici de celle-là, n’est pas qu’un lointain et mystérieux pays d’Asie, que beaucoup assimilent d’ailleurs à son voisin du Nord, mais bien un pays riche de multiples facettes que la littérature contemporaine permet de découvrir.
Bien souvent, la majorité des lecteurs rencontrés, notamment dans les salons du livre, associent la curiosité qu’ils ont pour un pays méconnu et la découverte de sa littérature. Je les oriente vers des livres de fiction tels Pars, le vent se lève de Han Kang, Cours papa, cours et Ma vie dans la supérette de Kim Ae-ran, Comme dans un conte de KIM Kyung-uk.
Dans ces livres où l’action, le contexte et les personnages relèvent de la quotidienneté de la vie. ls disent, tantôt avec sérieux tantôt avec beaucoup d’humour, le contexte familial, professionnel, amoureux ou sociétal des Coréens du Sud. Et permettent d’avoir en quelque sorte une prise, fictionnelle, sur la vie en Corée.
Ils répondent en cela à la majorité des demandes des lecteurs.
8) Quel est votre livre coréen préféré ?
S’il y a bien une question à laquelle un éditeur n’aime pas répondre c’est celle-ci. Vous voulez que je me fâche avec tous mes auteurs ? (sourire).
Mais il y a des livres que j’aime exclusivement pour leur qualité littéraire, d’autres pour l’émotion leur aspect décalé ou ce qu’ils symbolisent.
Dans le désordre : La Vie rêvé des plantes ou Le chant de la terre de Lee Seung-U, Pars le vent se lève de Han Kang, Ma vie dans la supérette de KIM Ae-ran, La Bibliothèque des instruments de musique de KIM Jung-hyuk, Le vieux jardin, de Hwang Sok-yong.... et j’en passe
9) Quelle question auriez-vous aimé que je vous pose ?
Je vous avoue, là je ne vois pas.
10) Quelque chose à ajouter ?
Nous allons bientôt proposer des vidéos de présentation de livres. Le principe n’est pas nouveau mais ce sera un nouveau défi pour nous. J’espère que nous saurons provoquer un intérêt supplémentaire et un nouvel attrait pour la littérature coréenne.
Alors? Tenté? Qu'en pensez-vous? En tout cas, personnellement, j'ai encore plus envie d'acheter leurs romans. Je vais les suivre de près. J'espère sincèrement que vous vous laisserez tenter par leurs titres.
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