mardi 30 août 2022

Naître ici de Nassouf Djailani

Naître ici de Nassouf Djailani
Auteur : Nassouf Djailani
Maison d'édition : Bruno Doucey
Date de sortie : 5 septembre 2019
ISBN : 978-2-36229-239-2
Pages : 144
Prix : 15

Résumé : « Naître ici / N’être rien / qu’un pépiement d’oiseau / en cage. » Ces vers par lesquels débute l’un des premiers poèmes du recueil de Nassuf Djailani nous rappellent qu’aucun être humain ne choisit le lieu où il naît sur la terre. Un pays pour les uns. Une île pour les autres. Une prison pour les moins chanceux… Mais la vie rebat les cartes : l’île de l’enfance se met en marche, l’arbre que l’on croyait enraciné voyage, « la mer promet l’ailleurs avec ses horizons tachés d’orange ». Avec le temps, l’enfant que l’on croyait voué à l’insularité et aux grands vents de l’océan Indien devient un citoyen du monde, fier des valeurs métisses qu’il porte en lui et des horizons qu’il déplace par la parole. « 26 lettres pour un sourire », le poème de la vie en ligne de mire. Et un éditeur heureux de faire entendre cette voix de poète originaire des Comores.

MON AVIS : Ça faisait un moment que je n'avais pas donné d'avis sur de la poésie. C'est toujours quelque chose de compliqué. Me concernant, si j'ai le malheur d'attendre un peu avant d'écrire mon avis, je ne sais plus l'écrire. Et c'est ce que j'ai fait pour ce recueil. Je l'ai relu et j'ai bien fait. Je me suis replongée dans ces poèmes.

Ce recueil est coupé en plusieurs parti. La première est consacrée au regard de l'enfant sur les adultes mais pas seulement. Le poème d'ouverture est d'une beauté incroyable. le poète nous invite à découvrir l'ambiance de son île, la chaleur de l'accueil réservée aux touristes. Puis vient justement cet enfant et son innocence, loin des problèmes d'adultes qu'il vivra tôt ou tard.

La seconde partie met en avant le conteur d'histoire. On imagine un feu autour duquel se rassemble les enfants et ce conteur. Sous l'aspect très beau des mots choisis, une critique jaillit : l'esclavagisme, l'Europe et le pouvoir qu'elle prend sur l'Afrique. On remonte dans le temps. On dirait une fable ou un conte.

La troisième partie est un hommage au chat du poète. Les amoureux des chats savent à quel point ces bêtes-là sont indispensables à notre bien être. La quatrième partie est l'observation du poète de la vie nocturne. Certaines choses semblent joyeuses mais toujours teintées d'une mélancolie ou tristesse (je ne suis pas sûre du mot à utiliser). Cette partie est surprenante : la page de gauche contient un poème court et la page de droite un long.

Une cinquième partie s'intitule "irruption". Dès le premier poème, on parle de la souffrance qui vous prend au tripe, que le corps doit exprimer. On trouve le champs lexical de la violence et de la nature. Parfois les deux s'entremêlent.  Et le dernier poème "Épitre à Saint-John Perse " est une parfaite conclusion aux précédentes parties. 

En bref, j'ai eu le sentiment de voyager par ces poèmes dans les îles, de suivre un enfant comme le personnage principal, rencontrer le chat du poète et surtout traverser le temps par les talents de conteurs.

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