lundi 21 décembre 2020

Je ne suis pas un gay de fiction de Naoto Asahara

Auteur : Naoto Asahara
Maison d'édition : Akata
Date de sortie : 24/10/2019
ISBN : 978-2369747854
Pages : 320
Prix : 14,99

Résumé : Jun est lycéen, et il est gay. Bien que vivant caché, il sait parfaitement qui il est. Fan de Freddie Mercury, il fréquente un homme plus âgé que lui… et marié ! Son seul véritable confident, Mister Farenheit, est une connaissance d’internet avec qui il discute via les réseaux sociaux. Mais quand un matin, au détour d’une librairie, il croise Miura, une de ses camarades de classe, en train d’acheter un manga homo-érotique, son quotidien va petit à petit s’effriter. Car cette dernière, fan de « tout ce qui est homo », ne voit pas l’évidence devant elle. Petit à petit, la lycéenne va tomber amoureuse de Jun… Ce dernier, prêt à tout pour entrer  dans le moule et obtenir un bonheur « comme les autres », va essayer de répondre à cet amour. Combien de temps pourra-t-il entretenir ce mensonge  ?

MON AVIS : J'ai reçu ce livre comme cadeau de la part de ma meilleure amie. Je n'ai pu résister face à ce livre. Les extraits postés sur les réseaux sociaux par la maison d'édition promettaient une romance homosexuelle loin des clichés habituels. Et surtout un réalisme nécessaire. Et je n'ai pas été déçu.

On suit toute l'histoire du point de vue de Jun. Il rencontre une camarade de classe dans une librairie en train d'acheter des yaoi. Pour nous occidentaux, on ne dirai rien mais au Japon, c'est très mal vu. Elle demande donc à Jun de garder ça pour lui sans savoir que ce dernier est lui-même homosexuel. Je trouve d'ailleurs le début de ce roman très juste. Confronté le personnage central à de la fiction et nous montrer le faussée entre les deux. Le lecteur ne peut qu'être frappé par la tonalité de ce roman.

Jun est quelqu'un de très discret. Il fait tout pour parler le moins possible et garder son secret. On pourrait ne pas apprécier sa façon de penser, cette forme de mépris qui cache tant de choses. Mais pour comprendre ce qu'il se passe dans sa tête, il faut tout lire. Jusqu'où est-il prêt à aller afin de cacher son orientation sexuelle? 

Et justement, au bout de 80 pages, il y a un basculement aussi bien dans l'histoire que dans ce qu'il se dégage du roman. On sent et on sait parfaitement que Jun va droit dans le mur. On le déteste et en même temps on ressent de la tristesse pour lui. Je ne parlerai pas de sa camarade Miura avec qui il va sortir pour de mauvaise raison (et pas seulement pour son secret).

Vu comme ça, vous devez penser que ce personnage est détestable. N'oubliez que l'histoire se situe au Japon, un pays qui ne reconnait pas l'homosexualité. On parle clairement d'homophobie et des risques à être soit au Japon. D'ailleurs, Jun se confie à une mystérieuse personne sur internet Mister Farenheit. Je me suis pris une claque concernant ce personnage. C'est du pur génie. J'avais hâte de lire leur conversation. Les questions que se posent Jun peuvent paraître stupide mais il est en pleine découverte de tant de choses.

On comprend la souffrance de ce personnage de ne pas rentrer dans la norme. Il se démène afin de trouver une "solution" (je déteste ce mot mais c'est comme ça qu'il ressent les choses). On frôle la philosophie dans leurs échanges. Qu'est-ce qu'il veut lui en faisant abstraction des autres? Quelle est la norme pour lui? Chacun n'aurait-il pas finalement ses propres normes, sa propre vision des choses?

Toutes ses questions, ce mystérieux inconnu va y répondre. On parle d'autres sujets très importants comme la différence en le VIH et le sida (je ne connaissais pas ça d'ailleurs), l'importance des apparences, plaire aux autres, l'amour sous toutes ses formes, l'amitié, les conséquences de nos actes, le suicide...La liste est sûrement plus longue mais je l'ai lu il y a un certain temps maintenant.

En bref, j'ai adoré ce roman qui ne peut que nous pousser à nous poser les bonnes questions et accepter l'autre tel qu'il est...Dans un monde idéal.

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