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Suis-je trop naïve de croire en l'humain? Pourtant, je sais sa noirceur. Je l'ai croisé, je l'ai vu, je l'ai senti au plus profond de ces hommes. Même ceux auxquels on ne penserait pas. Rien qu'au premier regard, d'instinct je sais si la personne en face de moi est de confiance ou non. Malgré ce don, je ne peux m'empêcher de donner une chance, de remettre en cause mon instinct.

Puis vient la déception. On dévoile son vrai visage et le ciel s'assombrit. À chaque fois, je me traite d'idiote. Je me dis que je dois arrêter ça, arrêter de croire en ces hommes juste capable de mentir et manipuler et salir ceux qu'ils jugent plus faible qu'eux. À leurs yeux, je ne suis qu'une proie, une petite chose fragile ou faiblarde avec qui on peut jouer. "Facile, elle est idiote et mal lunée."

Au final, ils se comptent de leurs torts et se révèlent. Certes, j'ai raison mais à quel prix?

J'ai beau savoir que l'être humain est comme ça : avec des bons et mauvais côtés mais j'aimerai tant ne voir que le bon. Parfois, je me dis qu'être idiote serait mieux. Ce serait plus simple.

Après réflexion, je me dis que j'ai fait assez d'effort. Je ne veux plus en faire. C'est aux autres d'en faire, de s'adapter et d'accepter l'autre tel qu'il est.

Il n'y a qu'une chose qui nous est commune à tous : on nait, on vit, on meurt. Point final. Qu'emporterons-nous une fois six pied sous terre? Des souvenirs, des sentiments, peut-être des regrets mais rien de matériel. On finit tous de la même façon. Nous n'avons rien à gagner à nous comporter comme des monstres.

"ce monde n'est pas pour moi. Ce monde n'est pas le mien." dit Saez. J'ai juste envie de dire que ce n'est pas le mien non plus.