Auteur : Julien Heylbroeck
Maison d'édition : Les moutons électriques
Date de sortie : 8 septembre 2017
ISBN : 978-2-36183-394-7
Pages : 256
Prix : 17
Résumé :
Paris, 1935
Les deux derniers gagnants de la Loterie nationale
sont retrouvés morts dans d’étranges circonstances. La police pense à
une coïncidence malheureuse. Mais le colonel Picot, président de l’Union
des blessés de la face, qui vend les billets et gère les tirages, n’est
pas de cet avis. Il charge un trio de gueules cassées de mener
l’enquête. De Montmartre à Barbès, en passant par les abattoirs de la
Villette, Gendrot, Piquemouche et Fend-la-gueule écument la capitale et
ses recoins à la recherche des assassins.
Les trois
détectives ne se doutent pas qu’ils vont bientôt plonger dans un vaste
panier de crabes peuplé d’espions en tout genre et lié aux arcanes de
l’algèbre. Se tireront-ils sans dommage des imprévisibles et funestes
mannes de l’aléatoire ?
MON AVIS : Merci à la maison d'édition de nous permettre en tant qu'abonnés de lire en avant première vos romans. Je découvre doucement mais sûrement cette maison d'édition qui me surprend à chaque titre que je lis. Ils sont tous très différents mais leur point commun réside dans l'originalité. Rien que pour ça, j'ai hâte recevoir le prochain roman.
Où réside l'originalité? Dans ce roman, trois anciens soldats de la première guerre mondiale enquêtent sur une série de meurtres. La première réside sur l'apparence des soldats puisqu'il s'agit de gueules cassées. Ça change pas mal de la plupart des romans. Nous avons comme héros des hommes victimes de la guerre. Il y a un hommage vibrant à ses hommes qui ont donné leur apparence pendant cette guerre. La deuxième originalité réside dans la raison des meurtres. C'est complètement tordu mais c'est fait avec intelligence. La troisième est l'utilisation des probabilités et statistiques pendant le roman. Je rassure les non matheux, on ne rentre pas dans les détails. On est comme nos enquêteurs. C'est ça qui est cool. On ne nous bassine pas avec des explications qu'on ne comprendra pas. L'auteur nous épargne tout le blabla mathématique.
Thématiques abordés : On y aborde la différence de part l'aspect des soldats. Seulement pour une fois, leur handicap est salué puisque tout le monde sait pour quelle raison ils sont "abîmés" (pardon je ne trouve pas le mot correct). Ça change de ce qu'on lit habituellement et à juste titre. Cela n'empêche pas certains moments que l'on trouverait horrible. On y parle d'espionnage et de la montée de Hitler au pouvoir (avant la seconde guerre mondiale). On y aborde le devoir de mémoires, les buts premiers de cette première guerre mondiale que cela ne se reproduise pas. On y parle du hasard, de la chance. On y parle des limites des mathématiques et de leur influence sur nos vies. La question de ce roman est vraiment celle-ci : Les mathématiques peuvent-elles répondre à toutes les questions de la vie?
Écriture et style du roman : Je l'ai trouvé très bien construit. On suit l'histoire de point de vue de différents personnages tout au long du roman. On ne fait le lien qu'au fil du temps. Il faut chercher les indices, faire attention au moindre mot. C'est fin, subtile par moment et complètement barré par d'autres. Honnêtement, je me suis demandée comment l'auteur avait eu cette idée complètement farfelue mais puissante. Ça va quand même loin surtout à l'approche de la résolution de l'histoire. J'en ai ri autant que Fend-La-Gueule tellement ça paraît absurde (et plausible? J'avoue que je ne sais pas.) Mais au moins, on ne sait jamais dans quelle direction on va jusqu'à la fin. Je me suis laissée entrainer par la plume de l'auteur, l'intelligence de l'histoire et ma curiosité.
Les personnages : Ils ont tous une personnalité bien définit. J'ai vraiment apprécié Gendrot, le premier que nous rencontrons. Il est simple, élégant et réfléchi. Cette histoire va le rendre un peu superstitieux au fil du temps. Sa femme est patiente et charmante. J'adore sa fille. Elles n'apparaissent que peu de fois mais toujours au bon moment. Fend-la-Gueule, je ne monte pas en voiture avec lui. Sinon, il est sympa, bon vivant et surtout optimiste (en tout cas j'ai souri à chacune de ses apparitions). Il ne se prend pas la tête. Piquemouche est plus mystérieux. Autant les deux premiers, on les découvre rapidement, autant lui, il faut attendre. Au fil des découvertes, on s'attache à lui. On ne le prend jamais en pitié. Il y a un chapitre entièrement consacré à lui qui m'a épaté. Je crois que je m'en souviendrai longtemps. Malgré son handicap, Piquemouche reste fidèle à lui-même et assume pleinement aussi bien son handicap que le traumatisme de la guerre. Il est franc et très sensible à son environnement (raison pour laquelle je parle de ce chapitre. Il nous permet vraiment de se mettre dans la peau de Piquemouche). Quand aux méchants, j'en ai rarement vu d'aussi cinglés (surtout pour l'un d'entre eux. Il lui manque vraiment plus d'une case). Je n'en dirais pas plus. J'ai déjà l'impression de spoiler...À moins que je ne vous perde encore plus pendant votre lecture.
En bref, voilà une nouvelle lecture qui m'a plus que surprise. Je le conseille aux amateurs de thrillers polars, vous aurez de quoi être surpris (c'est vrai que je n'en lis pas beaucoup mais c'est mon ressenti). Je le recommande également à ceux qui veulent de l'originalité ou qui aiment l'uchronie. Et pourquoi pas à quelqu'un qui aurait juste envie de se laisser tenter?
Merci beaucoup pour cette belle chronique !
RépondreSupprimerJe vous en prie. Je découvre la maison d'édition et vous également avec un réel plaisir.
SupprimerTrès belle chronique :)
RépondreSupprimerTout à fait d'accord!
Merci beaucoup. Et merci de t'être abonné. J'espère que le blog et mes avis te plairont.
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