samedi 7 janvier 2017

Le carnaval aux corbeaux de Anthelme Hauchecorne

Le carnaval aux corbeaux
Auteur : Anthelme Hauchecorne
Maison d'édition : Chat noir
Date de sortie : Février 2016
ISBN : 9791090627963
Pages : 320

Résumé :
Ludwig grandit à Rabenheim, un petit bourg en apparence banal. Claquemuré dans sa chambre, il s’adonne au spiritisme. À l’aide d’une radio cabossée, il lance des appels vers l’au-delà, en vue de contacter son père disparu.
Jusqu’à présent, nul ne lui a répondu… Avant ce curieux jour d’octobre.
Hasard ? Coïncidence ? La veille de la Toussaint, une inquiétante fête foraine s’installe en ville. Ses propriétaires, Alberich, le nabot bavard, et Fritz Frost, le géant gelé, en savent long au sujet du garçon. Des épreuves attendent Ludwig. Elles seront le prix à payer pour découvrir l’héritage de son père.
À la lisière du monde des esprits, l’adolescent hésite…
Saura-t-il percer les mystères de l’Abracadabrantesque Carnaval ?


MON AVIS : C'est le deuxième roman de Anthelme Hauchecorne que je lis. Le premier m'avait tellement plu que j'ai voulu lire rapidement celui-ci. J'étais censée le lire lors des précédentes vacances mais mon instinct m'a dit "pas maintenant. Tu n'auras le temps d'ici la fin des vacances". Et j'ai bien fait de l'écouter. J'ai mis plus d'une semaine pour le lire. C'est long pour une lectrice comme moi. Que s'est-il donc passé? Bien des choses, chers lecteurs et lectrices.

Le style d'écriture est très différent du "journal d'un marchand de rêves" mais conserve cet aspect cinématographique. En tout cas, c'est la première impression que j'ai eu. L'écriture est plus simple. Pourtant, je ne sais pour quelle raison, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire au début. Il faut savoir qu'il s'agit d'un roman à plusieurs voix. On a celle de ludwig, Gabriel, Julia et Alberich. Certes, les personnages ont leur personnalité bien définie mais j'ai eu du mal à accroché. Je ne voyais pas où nous emmener l'auteur. Puis, mon cœur a savouré les dialogues avec les forains. C'était jouissif. On avait l'impression d'entendre une pièce de théâtre avec un phrasé d'époque. Toujours à juste titre. Sur cet aspect-là, tout est fait avec intelligence.

Heureusement, cette impression n'a pas duré. C'est un roman crescendo dans lequel les informations sont données au compte goutte. Chaque chose en son temps (c'est le cas de le dire). C'est peut-être ce qui lui a manqué au début. A force de retenir l'information, on ne sait plus quel est le but du roman. On nous met l'eau à la bouche avec des charades puis on doit patienter avant de comprendre un début de lien. En tout cas, c'est mon impression. Je sais que d'autres ont complètement adhéré à son roman. Je ne dis pas que je ne l'ai pas aimé. Bien au contraire, l'auteur se rattrape avec brio. Il a même failli me faire pleurer à la fin. D'ailleurs, je la trouve frustrante cette fin. Je n'en dis pas plus. 

Ce roman a d'autres atouts. En effet, on apprend beaucoup de choses autour des forains et de leur mode de vie. L'auteur mentionne la vie à une autre époque. On ne sort pas idiot de ce roman. Bien au contraire, j'ai eu besoin d'être parfaitement réveillé et d'avoir mon cerveau prêt à fonctionner pour le lire. Il nous fait travailler. Le lecteur ne peut pas être passif. Concernant les thèmes abordées, ils sont nombreux. Il y a évidemment l'adolescence et ses velléités d'indépendances, le harcèlement, la mort, la justice, les apparences et sûrement d'autres que j'oublie. Le harcèlement et la mort sont, à mon avis, les sujets les plus important du roman. 

J'en oubliais également autre chose : les illustrations. Deux pour le prix d'un. Nous avons Mathieu Coudray dont j'ai déjà mentionné à deux reprises le travail sur le blog. Je ne rajouterais pas d'éloges. Elles sont juste magnifiques et parfaitement dans l'ambiance. Cependant, Loic Carnavaggia n'est pas en reste. Le réalisme des illustrations est bluffante et donne plus d'ampleurs au roman. Il faut savoir qu'il s'agit du premier tome. Il n'en reste plus qu'un que je lirais. Je me disais bien que cette histoire ne pouvait pas finir comme ça. 

En bref, malgré un début un peu long, ce roman m'a tout de même plu. Si vous aimez les charades et la rencontre de deux époques paraissant différente qui ne les sont peut-être pas autant, foncez. Sachez que les droits de ce roman sont reversés à l'UNICEF.

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