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mercredi 23 octobre 2024

Une histoire ordinaire de Chart Korbjitti

Auteur : Chart Korbjitti
Maison d'édition : Gope
Date de sortie : 12 Février 2024
ISBN : 978-2-494118-16-4
Pages : 100
Prix : 12

Résumé : Un immeuble quelconque, à la périphérie d’une « ville enchantée », en Thaïlande. Des locataires qui ne font que se croiser alors qu’une jeune femme se meurt dans l’appartement d’à côté. Un narrateur dont les propos soulignent son ambivalence.

« La vraie raison, c’est que Mamie est une personne serviable, un trait sans doute hérité du passé et qu’on ne rencontre plus guère de nos jours. »

« Les gémissements de ma voisine devenaient de plus en plus forts, mais ma (fausse) bonne conscience dormait en paix. Elle s’éveillait parfois en pleine nuit mais je l’endormais par des considérations sur mes revenus, je la trompais en pensant au jour où j’aurais une augmentation ou une promotion, et elle me croyait, elle se rendormait. »

« Car enfin, le “guérisseur” qui se mue en mouche à tête verte ou Mamie qui croit que sa fille s’est réincarnée en chatte blanche – c’est à mourir de rire, non ? »

MON AVIS : Merci à babelio et à la maison d'édition pour ce service presse. Honnêtement, je l'ai sélectionné parce que l'auteur est thaïlandais. Il est rare de trouver des livres originaire de ce pays. Je ne savais pas trop quoi en attendre mais je me suis dit que si je le gagnais, ce serait l'occasion probablement d'en apprendre plus sur le pays.

L'auteur nous propose une nouvelle dans laquelle le personnage principal cohabite dans une maison avec d'autres personnes notamment une mère et sa fille. Il appelle la première mamie du fait de son âge avancé. Le narrateur raconte une histoire que la mamie se serait appropriée et aurait adapté à elle. Au fil des pages, on apprend à connaître les deux personnages.

Au début, on ne sait quoi penser du narrateur mais plus le temps passait, plus je le trouvais en manque profond d'empathie. Quand à Mamie, elle me faisait de la peine. On sait très vite que sa fille est en train de mourir. On ne peut qu'être en empathie. Cette nouvelle, en apparence anodine, dénonce les travers de nos sociétés. C'est valable partout dans le monde. D'ailleurs l'auteur le prouve en ne donnant aucun prénom ni aucune ville. 

En 100 pages, on voit passer des charlatans qui profitent de la faiblesse de personnes vulnérables, des personnes qui semblent empathiques mais qui pensent de manière totalement égoïstes. On nous montre l'individualisme de l'être humain qui ne se préoccupe pas de son voisin. Mais on nous éclaire aussi sur ce qui nous pousse à faire des bonnes actions. Est-ce que c'est purement désintéressé ou est-ce pour avoir bonne conscience? 

En bref, sur le moment, à la fin de ma lecture, j'étais dégoûtée par le narrateur. En prenant du recul, j'ai compris la démarche de l'auteur qui est de nous ouvrir les yeux sur l'individualisme et l'égoïsme de chacun. Sachant que cette nouvelle date de 1983, je trouve ça dingue que ce soit toujours, si ce n'est plus, d'actualité aujourd'hui.

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