lundi 11 juin 2018

La servante écarlate de Margaret Atwood

La servante écarlate de Margaret Atwood
Autrice : Margaret Atwood
Maison d'édition : Robert Lafon
Date de sortie : 16 Novembre 2017
ISBN : 978-2-221-20333-0
Pages : 544
Prix : 12,50

Résumé : Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, servante écarlate parmi d'autres à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de sa femme. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler...
En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté. Parue pour la première fois en 1985, La Servante écarlate s'est vendue à des millions d'exemplaires à travers le monde. Aujourd'hui un classique de la littérature anglophone, ce roman, qui n'est pas sans évoquer 1984 de George Orwell, décrit un quotidien glaçant qui n'a jamais semblé aussi proche de la réalité, nous rappelant combien fragiles sont nos libertés.

MON AVIS :  Je pense que tout le monde a entendu parler de ce roman et de l'adaptation en série télévisée. J'ai beaucoup appréhendé cette lecture de part son thème d'autant plus d'actualité qu'il a été écrit dans les années 80. C'est dans ces moments-là où on se met à flipper à fond. Pourquoi?

Parce que rien n'a changé. Certes, il y a les mouvements Time's Up et me too mais il y a également des voix qui continuent de tenir les même discours. On peut ajouter le racisme, les inégalités peut importe leur forme et l'impact de la religion qui court encore aujourd'hui. Ce n'est pas moi. C'est le roman.

La société décrite par l'autrice glisse doucement vers une nouvelle vision dirigée par des hommes de catégorie sociale élevé. Ils ont décidé, suite à la baisse de la fertilité, d'engager des femmes fertiles comme esclaves sexuelles qui leur donneront un héritier que leur femme appelé Épouse élèvera comme si c'était le sien. Joie! (ironie quand tu nous tiens)

La femme qui est en moi s'est attendu à tout au fil de la lecture. Le style est particulier. Le roman est écrit du point de vue de Defred, la servante. Elle raconte le fil de ses journées et ce qu'il s'y passe. Comme si c'était normal. Ça ne l'empêche pas de penser et de faire preuve en elle-même de sarcasmes et d'ironie. Cette société interdit la culture et tout ce qui est considéré comme déviant. 

J'ai été pas mal secoué par certaines phrases, qu'aujourd'hui encore, on peut entendre. Lors d'un évènement, une servante en apprentissage (beurk) explique avoir été violée lorsque l'ancien monde existait. Le but est qu'elle prenne conscience que ce n'est pas le violeur le coupable mais elle. Elle l'a cherché. Ça vous rappelle quelque chose? L'autrice ne fait pas dans les longueurs. Bien au contraire. Les mots frappent avec latence mais comme il faut. Ce n'est pas choquant mais ça donne matière à réfléchir.

Outre le fait évident que les femmes sont les victimes de ces idées nouvelles, les hommes semblent un peu regretter cette idée puisqu'ils sont également victime de ce système. En effet, seuls les familles admises en haute société peuvent prétendre à avoir une servante. Les autres sont chauffeur ou garde et n'ont surtout pas le droit d'avoir une épouse ou de toucher une femme. Vous comprenez?

Ce roman est bien plus complexe qu'il n'y paraît puisque l'on aborde bien plus que les inégalités sociales ou sexuelles. On y parle de l'impact du nucléaire, de l'écologie et des révolutions scientifiques. Les guerres et le terrorisme sont utilisés comme excuse pour expliquer les nouvelles lois au tout début du nouveau régime. Protéger la population en douceur jusqu'à ce qu'ils profitent de ça pour étouffer les femmes.

En bref, ce roman est un incontournable à lire d'urgence. Ça ne rassure pas mais peut nous mettre en garde si on le prend au sérieux.

2 commentaires:

  1. Je pense également qu'il faut le prendre au sérieux. un immense roman.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci. Je t'avoue que je l'ai encore en tête et je pense que je le relirai

      Supprimer