mercredi 20 décembre 2017

Les moutons électriques


Comme vous le savez, ces six derniers mois, je recevais 1 roman par mois de la maison d'édition Les Moutons Électriques dans le cadre d'un abonnement. Je l'ai reconduit pour les six prochains mois. Appréciant la plupart de leur roman, j'ai eu envie d'en savoir plus sur eux. Je vous partage donc l'interview que je leur ai proposé. Je les remercie beaucoup d'avoir accepté d'y répondre.

Pour l'abonnement des six prochains mois, c'est par ici :  https://moutonselectriques.wixsite.com/abonnement2017-2


1) Qu'est-ce qui vous a donné envie de créer cette maison d'édition?
Je pense pouvoir répondre à la place d'André-François Ruaud sans me tromper : les Moutons électriques est née d'une passion (partagée avec ses actionnaires fondateurs) pour les littératures de l'imaginaire, ainsi qu'une volonté de proposer quelque chose de neuf aux lecteurs : des essais ludiques sur la culture populaire, qu'ils soient plus classiques (les Miroirs, essais universitaires, mais avec un ton décontracté et de l'humour), ou plus expérimentaux (la Bibliothèque rouge, où l'on démontre que James Bond a vraiment vécu, que Hercule Poirot a rencontré Sherlock Holmes, etc.) 


2) En quoi est-elle différente des autres maisons d'édition?
D'abord pour sa spécialisation sur les essais précédemment cités. Ensuite, en ce qui concerne les fictions, une volonté de publier d'abord des créations francophones, mais aussi de belles plumes. Nous sommes très exigeant sur le style, n'hésitons pas à faire retravailler nos auteurs quand le besoin s'en fait sentir, et cela nous permet de publier quelques livres sublimes : le plus connu est sans doute Jean-Philippe Jaworski et son "Gagner la Guerre", où le langage se fait aussi poétique qu'il peut être canaille et vulgaire. Mais nous publions des livres d'autres auteurs dont l'écriture est magique : Stefan Platteau, Nathalie Dau, Dominique Douay, Christine Luce, Brice Tarvel... et tout le reste de notre catalogue.

Autre différence de taille : le look de nos livres. Déjà, le format est original, cet aspect de rectangle un peu large, et ses grandes marges centrales... Mais surtout les couvertures : pour cela on remercie notre graphiste, Melchior Ascaride, ainsi que son prédécesseur, Sébastien Hayez. Je ne pense pas que l'on puisse confondre les livres des Moutons électriques avec des ouvrages d'autres éditeurs.

L'idée était de donner un aspect un peu plus british, différent en tout cas des couvertures classiques de fantasy très figuratives. Avec Melchior, on tente de nouvelles expériences : des livres dont la couverture évoque plus qu'elle ne montre, et clairement l'artiste nous gâte. 



3) Quelles sont les valeurs que vous souhaiteriez défendre?
Nous aimons dire que pour nous, « populaire » rime avec « qualité », tout comme « livre » rime avec « exigence esthétique ». 


4) Combien de livres publiez-vous par an? Aimeriez-vous en publier plus sur le long terme?

Plus d'une vingtaine. Pour le moment, nous ne comptons pas grossir ce chiffre. 


5)Comment voyez-vous l'avenir de votre maison d'édition?
D'un oeil optimiste. Bien sûr, les temps sont durs, l'heure est sombre, et la fin du monde guette. Mais je pense que les Moutons électriques ont réussi à imposer auprès du lectorat une certaine réputation de qualité littéraire, et d'honnêteté dans nos pratiques commerciales. Même si le marché est en crise, nous continuons à publier et à vendre des auteurs de talent et des livres que nous aimons (et qu'en tant que lecteur, nous adorerions trouver en librairie). Les Moutons électriques est peut-être parfois un peu secoué par les eaux d'un marché du livre fatigué, mais c'est un bateau qui s'obstine à ne pas chavirer. 


6) Vous avez créé le collectif des Indés de l'imaginaire avec ActuSF et Mnémos. Quel est votre objectif?

Les Indés reposent sur un ensemble de valeurs communes : une passion pour les littératures de l'imaginaire et ce qu'elles procurent à son public. Le collectif a un objectif très simple, et très réussi : tripler nos forces, que ce soit bien sûr en librairie, à l'aide d'opés (la rentrée de la fantasy, le mois Lovecratf, les pépites, etc.) et avec notre chargé de relations libraires, en réseaux sociaux, et évidemment en salon avec la possibilité de prendre de plus grands stands en mutualisant nos moyens.

En outre, comme tous les aventures, on n'est jamais mieux qu'accompagné. Les discussions des Indés sont en général fructueuses. 


7) En France, les littératures de l'imaginaire sont mal perçues. Comment convaincre le public qu'elles ont de l'avenir et qu'elles sont de qualité?

En publiant de bons romans. Le reste suivra : déjà avec l'invasion de la culture comics et manga, l'imaginaire est partout. Seuls quelques vieillards fermés d'esprits pensent encore que la littérature de l'imaginaire est une sous-littérature. Il suffit de lire 1984 pour se rendre compte que la littérature de l'imaginaire est visionnaire au vu de l'actualité. 


8) Dans un article de Actualitté (https://www.actualitte.com/article/monde-edition/les-litteratures-de-l-imaginaire-veulent-la-reconnaissance-du-prix-goncourt/83739), les maisons d'édition demandent la reconnaissance du prix Goncourt, pouvez-vous nous expliquer pour quelles raisons?

La question précédente répond à celle-ci : le désir que la littérature de l'imaginaire soit reconnue comme de la vraie littérature, partageant avec la littérature classique des chefs-d'œuvre et une influence certaine sur le monde réel. 


J'espère que cette interview vous a plu. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez et surtout à me dire si vous en avez lu.

4 commentaires:

  1. Tiens, c'est original de proposer un abonnement aux parutions d'une maison d'éditions! :) Je connaissais cette maison d'éditions de nom, merci pour cet interview!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et c'est super intéressant en plus. C'est vrai que j'aurais pu poser une question à ce sujet. Je n'y ai pas pensé.

      C'est par le biais de l'abonnement que je les ai connu vraiment. J'avais lu un roman d'Estelle Fayé en poche mais c'était tout. J'aime beaucoup ce qu'ils sortent.

      J'espère que tu vas craquer ;D

      Supprimer
  2. J'adore Les moutons ! super interview :)

    RépondreSupprimer